A r t ic le IV.
D e Vos hyoïde.
J’ai peu parlé de cet os dans mes descriptions de mammifères parce
qu’il y est assez connu, et qu’on le trouve rarement parmi les fossiles
; mais il devient nécessaire que j’y donne plus d attention dans
les ovipares, pour en suivre les variétés tres-importantes à eonnoitre,
surtout par les inductions auxquelles elles nous conduisent relativement
à l’appareil branchial des poissons.
L ’os hyoïde des crocodiles, comme leur sternum , comme leur
épaule, est des plus simples qu’il y ait dans 1 a classe des reptiles.
Son corps, pl. V, fig. 3 êt 4 , consiste en une grande et large plaque
cartilagineuse, convexe en dessous, concave en dessus, dont la partie
antérieure a son contour en demi-cercle , êt dont la partie postérieure,
plus étroite, se termine en arrière par un bord concave. Les
angles latéraux un peu aigus de ce rebord postérieur s ossifient petit
à petit, mais ne laissent pas de faire toujours, corps avec le Veste du
cartilage, en sorte qu’on ne peut pas même lés considérer' comme
des vestiges de cornes postérieures. La partie anterieure en dèmi-
cercle a deux petites écharftrures, a, a , remplies pàr une membrane ;
derrière ce demi-cercle, là où commence le rétrécissement, s’ articule
de chaque côté la corne antérieure, h, qui est osseuse, Un peu en
forme d’équerre, se porte obliquement en arrière et vers lebaut,
où elle se termine par un petit appendice cartilagineux, c , qui n’est
ni articulé, ni suspendu au crâne par un ligament, mais seulement
par des muscles que nous décrirons ailleurs, et qui ne sont pas sans
analogie avec ceux des oiseaux.
Le bord antérieur de la plaque se relève un peu à la base de la
langue, où il forme comme une légère représentation d’une épiglotte
qui seroit très-large et très-basse.
G’est sur cette plaque cartilagineuse que repose le larynx, indiqué
dans la figure par des points, composé seulement d’un cartilage crieoïde
et de deux arythénoïdes annulaires, en sorte que la plaque fait
fonction à la fois d’épiglotte, de corps de l’hyoïde et de thyroïde.
A rticle V .
Des o$ du Tronc.
Les vertèbres.
Tous nos squelettes de crocodiles, ainsi que ceux de caïmans et
de gavials, ont sept vertébrés cervicales , douze dorsales, cinq lombaires
et deux sacrées. Notre individu de Timor en a trente-quatre
caudales, ce qui fait juste le nombre total de soixante vertèbres,
comme Ælien Tavoit annoncé d’après les prêtres égyptiens. Grew
en avoit aussi soixante au sien, mais ce nombre est sujet à varier.
Perrault et Duverney n’en ont trouvé que cinquante-neuf à leur
squelette, et j’en compte quarante à la queue d’un jeune individu,
ce qui lui en fait soixante-six en tout. Quelques jeunes individus du
crocodilus biporcatus ayant été ouverts, on leur a trouvé quarante-
deux vertèbres, comme quarante-deux bandes à la queue.
C’est ce nombre qui me paroît le normal. Les nombres des jeûnes
sont toujours plug complets“, parce qu’aueun accident n’a encore
mutilé leur queue; et bien qu’à plusieurs reptiles , quand la queue
se casse, il en repousse une longueur plus ou moins considérable, ce
morceau revenu n’ a jamais de vertèbres, et son axe n’est soutenu
que par une longue verge cartilagineuse.
Toutes ces vertèbres, à compter de Yaxis, ont là face postérieure
de leur corps convexe, et l’antérieure concave, ce qui est important
à remarquer pour la suite. L ’une et l’autre de ces faces est circulaire.
L ’Atlas (pl. IV , fig. i )
Est composé de six pièces qui, à ce qu’il paroît, demeurent pendant
toute la vie distinctes , et ne sont retenues que par des cartilages.
La première, a , est une lame transverse qui fait le dos de la partie