est fort semblable à la partie correspondante dans l’émyde d’Europe.
Le plastron entier auroit eu à peu près neuf pouces de longueur.
M. Bourdet nomme l’espèce émyde deWyttembach.
§ V . E m ydes de l ’île de Sheppey.
On a pu voir dans notre IIe. volume ( 2e. partie, p. 347 ) que la
formation argileuse de l’îlede Sheppey, à l’embouchure delaTamise,
est la suite et la continuation de notre argile plastique des environs
de Paris, et l’on peut en conséquence la regarder, pomme parallèle
à la molasse ; aussi contient-elle des émydes bien reconnoissables.
M. Croii’ , habitant de Feversham, qui s’est rendu recommandable
par la constance avec laquelle il s’est attaché depuis plusieurs
années à la recherche des pétrifications de Sheppey .et par le nombre
immense quil en a recueilli, nous a remis, entre autres beaux morceaux
pour le cabinet du Roi, une portion de carapace, pl. X.V,
fig- 12, un peu comprimée et déformée, mais où l’on reconnoît encore
parfaitement tous les caractères de ce genre. On y distingue
cinq paires de cotes, et dés restes d’une sixième avec six plaques
vertébrales. La cinquième de ces plaques est séparée de la sixième
par une pointe que font les côtes de la cinquième paire, pour s’unir
ensemble au-devant de la sixième plaque qui est très-petite; arrangement
qui rappelle un peu celui que nous avons vu dans une émyde
du Jura.
On y voit aussi les empreintes entières de deux écailles .de la série
du milieu; et en comparant ce morceau avec des carapaces entières;,
il y a tout lieu de croire! qu’il n’y manque que, les deux premières
côtes. ,
Celles qui subsistent sont d’égale largeur sur leur longueur,. ;pe
qui.çst un caractère constant des émydes, Les plaques vertébrales
sont plus étroites que dans les espèces dont j’ai les squelettes.. On
voit aussi par les empreintes que les écailles de la rangée mitoyenne
sont plus longues que larges.,,,
Sous ces deux rapports, c’est, parmi les. espèces que je conçois,
î
Yemys expansa qui ressemble le plus à ce fossile. Les tortues de
mer ont bien aussi leurs côtes d’égale largeur ; mais leurs écaillés
mitoyennes sont rhomboïdales ou même plus larges que longues.
La longueur de ce morceau est de o ,i5; la largeur moyenne des
côtes de 0,027 ou °>°3 ; la longueur de la Seconde plaque vertébrale,
qui est la plus grande, de o,o3 ; et sa largeur de 0,017.
La concavité est remplie d’une marée durcie de couleur grisâtre.
M. Parkinson, dans ses Orgdniè. rerhàiris, t. III, pl. 18, fig. 2,
représente un plastron de cette mênie île de Sheppey, dont noüs
donnons une copie, fig. i 3.
Les pièces qui le composent ne paraissent pas avoir été complètement
unies par des sutures, ce qui a pu faire soupçonner qu’elles
provenoient d’une tortue de mer OU d’un trionyx ; mais je crois
plutôt qu’elles appartenoient à une émyde encore jeune, dont l’ossification
n’étoit pas terminée.
J’en ai de semblables de jeunes émydes vivantes, où se trouve
de même un intervalle en forme de croix et un vide rhomboïdal
entre les pièces du milieu (voyez pl. X I I , fig. 44)-
Dans les tortues de mer la forme des pièces est tout autre.
Je crois devoir également rapporter aux émydes la cuirasse dont
je donne les deux faces d’après M. Bourdet, pl. X Y , fig. 14 et i 5.
Elle vient aussi de Sheppey, et est conservée dans le cabinet de
M. Deluc à Genève.
Autant qu’on en peut juger par ce qui en reste adhérant à l’argile,
son plastron devoit ressembler à celui de Parkinson, et son bouclier
dorsal à celui de M. Crow; en sorte qu’il ne seroit point impossible
que tous ces débris fussent de la même espèce.
Parkinson a gravé, t. l i t , pl. 18, fig. 3 , une tête du même lieu ,
qui est probablement aussi d’une émyde, bien quelle participe des
caractères des tortues de mer par la manière dont le pariétal recouvre
sa tempe ; mais nous avons vu que Yemys expansa diffère très-peu
des tortues de mer à cet égard, et la partie antérieure de la tête fossile
ressemble davantage à celle d’une émyde qu’à celle d’une ché-
lonée, surtout par le peu de largeur de l’intervalle des yeux.
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