Ce morceau étonnant a été acquis par le duc de Buckingham, et
mis à la disposition de la Société géologique. M. Conybeare a bien
voulu m’envoyer, même avant sa publication, le mémoire où il l’a
décrit et les figures que M, W ebster en a faites, en sorte que c’est
par cet habitant de 1 ancien monde, peut-être le plus hétéroclite, et
celui de tous qui paraît le plus mériter le nom de monstre, que je
terminerai cette histoire des animaux perdus,
•Ije nom de plésiosaurus, imaginé par M. Conybeare, signifie
voisin des lézards, parce qu’il le trouve plus semblable aux animaux
de ce genre que l’ichtyosaurus.
Ayant examiné de nouveau, d’après,ces mémoires de M. Conybeare,
plusieurs vertèbres et quelques autres,ossemens de Hondeur
sur lesquels j avois déjà précédemment porté mon attention, et
que je me proposois de décrire comme .venant d’un saurien inconnu ,
je me suis convaincu queue sont des débris de plésiosaures ; ainsi il
n est pas douteux que cet animal se trouve aussi dans nos couches
dé deçà la Manche, et qu’il y accompagne, comme en Angleterre,
1 ichtyosaurus et des-crocodiles de diverses sortes. J’en ai même-de
1 intérieur de la France, de XAuxois, c’est-à-dire des, environs
d t'tuxonne, departement de la Côte-d’Or. Il s’en trouve aussi dans
1 intérieur de 1 Angleterre, et fort loin de Lyme, car M. Brongniart
m en a communiqué qui viennent de Newcastle, dans le Northum-
berland, ce lieu si célèbre par ses mines de houille.
Ce superbe morceau de Lyme-, dont nous copions la figure,
pl. X X X I , fig. 1 , se compose de plusieurs pierres qui se rapportent
bien 1 une â 1 autre; tout au plus pourroit-il y avoir quelque doute
à 1 endroit le plus étroit, vers la base du cou ; mais,ce!cou ne dût-il
pas provenir du même individu, n’en serait pas moins-un cou très-
extraordinaire par son allongement et provenant de la même;
espèce.
Ri animal est couché sur le ventre, et sa longueur,, dans l’état où
on le yoit, est de neuf pieds six pouces anglais (trois mètres à peu
ptès ) depuis le bout du museau jusqu’à l’extrémité de la queue. •
La tete est en avant, avec six vertèbres, en série continue,: puis
viennent quatre vertèbres un peu déplacées; niais la série reprend,
et offre dix-huit vertèbres dans leur ordre naturel. On en voit ensuite
douze, plus ou moins dérangées; dont quelques-unes peuvent déjà
appartenir au dos. Les six suivantes sont à;peu près en place, et masquent
l’appareil huméro-sternal situé Sous elles ; il en vient ensuite
deux en travers, puis trois jetées assez loin de leur position naturelle.
Le reste des vertèbres du dos * jusqu’au baèsim, au nombre de onzë,
est bien en série, mais tout-a-fait hors de la direction de 1 epine, et
jeté sur le côté gauche*, ce qui a permis de voir 1 arrangèméilt dés
côles abdominales. Le bassin'sètrouveaussiéh grande partie à découvert.
En arrière dû bassin, bn compte vingt-cinq vertébrés, formant
la queue; à peu près'én ligné, excepté là sixième et là septième1;
et munies encore1* en grande partie de leurs osselets en
chevron.
Il y a des restes assez entiers des quatre membres'; l’antérieur du
côté droit èt le postérieur du côté gauche ne laissent presque rien
à désirer pour une description complète.
Ces vertèbre:!, qui ont commencé'à faire distinguer le plésiosaures;
se reconnùissent aisément par deux petites fossettes Ovales
quelles ont toutes à leur face inférieure, ët par les faces de leur
corpsyà peitlé légèrement concaves , et dont le milieu redevient
même un peu convexe.
En général aussi, et en exceptant seulement une partie de celles
du cou, leur diamètre transverse est plus grand que leur axe, bien
que lar différence soit moindre que dans l’ichtyosaurus ; leur partie
annulaire's’articule avée leur corps par une suturé;1 et s’en détache
facilement y ëllé a dans'presque toutes une apophyse épineusé assez
élevée , ét’des apophyses'articulaires dont les postérieures sont plus
hautes que les antérieures,*'et appuient leurs facettes à peu près horizontalement
sur les antérieures de la vertèbre suivante.
Quant aux apophyses transverses et* autres proéminences , elles
varient selon la placeàju’occupe la vertèbre.
D’après les premières observations de M, Conybeare , il lui avoit
paru qu’au moins quarante-six de ces vertèbres faisoient partie du