et leur insertion, quoiqu’il ait aussi en ce point quelque chose de
particulier.
En effet, dans le monitor comme dans l’iguane, les dents adhèrent
simplement à la face interne des deux mâchoires, sans que les5
os maxillaires se relèvent pour les envelopper dans des alvéoles ; mais
ici les socles ou noyaux osseux qui portent les dents adhèrent dans
des creux ou vrais alvéoles pratiqués dans l’épaisseur du bord de la
mâchoire.
La mâchoire supérieure de notre tète fossile porte onze dents;
mais comme l ’os intermaxillaire paroît avoir été enlevé, et quil pou-
voit fort bien en avoir trois comme dans les monitors, il y en auroit
eu le même nombre en haut qu’en bas. Ire monitor d’eau d’Egypte
en a aussi quatorze en haut, mais seulement douze en bas.
M. Adrien Camper a cru avoir l’os intermaxillaire dans une pièce
qu’il figure, et que nous copions pl. X X , fig. 3 , au quart ; il suppose
que c’est l’intermaxillaire gauche, que le trou a est la base où abou*
tissoient les narines, et il en conclut que notre animal avoit l’inter-
maxillaire double, et l’ouverture des narines unique et supérieure
comme le crocodile, et non pas l’intermaxillaire simple et les narines
latérales comme les sauriens. Ni ce raisonnement, ni le fait sur lequel
il s’appuie ne me paroissent exacts. Ce fragment est très-probablement
une extrémité de mâchoire inférieure; et le trou qu’on y
voit est la terminaison du canal dentaire qui vient au bout de la mâr
choire se rapprocher et peut-être se joindre à celui du côté opposé^
Dans 1 animal fossile, toutes les dents sont pyramidales, un peu
arquées; leur face externe est plane, et se distingue par deux arêtes
aiguës de leur face interne qui est ronde ou plutôt en demi-cône.
Une partie des monitors a les dents coniques; une autre les a comprimées
et tranchantes; le sauvegarde d’Amérique, ainsi que les
ameiva, les iguanes et beaucoup d’autres sous-genres, les ont à tranchant
dentelé. II. y a seulement des dentelures très-fines et presque
microscopiques dans les monitors à dents tranchantes. Dans notre
fossile, l’arête est entière et sans entailles.
Jusqu’ici l’animal de Maestricht seroit donc plus voisin des-monitors
que des autres sauriens ; mais tout d’un coup nous trouvons dans
ses os ptérygoïdiens un caractère qui l’en éloigne pour le porter vers
les lézards proprement dits et les iguanes ; ce sont les dents dont Ces
os sont armés qui constituent ce caractère.
Les crocodiles, les monitors, les sauvegardes, la dragone de M. de
Lacépède, les ameiva, les dragons, les stellions, les cordyles, les
agames, les basilics, les geckos, les caméléons, plusieurs scinques et
les chalcides ont tous le palais dépourvu de dents. Les iguanes, les
anolis, les lézards ordinaires, les marbrés et ùn certain nombre de
scinques, parmi les sauriens, partagent seuls avec plusieurs serpens,
batraciens et poissons cette armure singulière.
Mais les iguanes et autres -sauriens la portent aux ptérygoïdiens
seulement; les serpens, aux palatins comme: aux ptérygoïdiens ; ; les
grenouilles, les rainettes, les salamandres, aux vomers les premières
sur une ligne transversale, les autres sur une ligne longitudinale.
Plusieurs poissons, tels que les gades, les saumons et les brochets en
ont aussi sur une ligne longitudinale, et c^est ce qui avoit fait quelque
illusion à Pierre Camper et à M. Van Marum ; mais si nous comparons
les os même qui portent ces dents, nous verrons bientôt
qu’ils sont de reptiles et non pas de'boissons.
Pour cet effet, nous avons fait graver la tête d’un monitor, fig. 3 ,
et celle d’un iguane, fig. 2, vues en dessous. L ’os ptérygoïdien n’est
plus,comme dans le crocodile, uni à son semblable, ni élargi en une
grande plaque triangulaire. C’est ici un os à quatre branches, dont
une, A, se porte en avant et s’unit au palatin antérieur, B; Iaseconde,
o , va de côté se joindre à l’o sA , qui est mon os transverse, lequel
s’unit lui-même à l’os maxillaire supérieur D ; la troisième, in , appuie
, par une facette garnie d’un cartilage, sur une apophyse de la
base. du crâne ; enfin la quatrième, A# se porte en arrière et donné
attache à des muscles, mais ne s’articule à aucun os.
C’est sur le bord de la branche antérieure, u , qu’est implantée la
série de dents qui caractérise les iguanes. Les anolis ;ont cet os plus
large dans toutes ses parties, et la.branchepostérieure, l., plus courte ,*
mais du reste à peu près comme les iguanes. Les monitors, au con-
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