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Je vois même par onédettre dè Pierre Camper à feu Burtitr, dont
ce dernier a inséré un extrait dans son mémoire sur les Révolutions
de la T erre, couronné par la Société de Teyler en 1787 (1), que le
grand anatomiste de Franeker en avoit déjà pensé ainsi: Un lézard
p étrifié, dit-il, a p u passer pour un antropolite.
Prenez en effet un squelette de salamandre , et placez-le à côté
du fossile, sans vous laisser détourner par la différence de grandeur,
comme vous le pouvez aisément en comparant le dessin de salamandre
de grandeur naturelley »fig: 1 , avec les dessins des fossiles réduits
au sixième, fig. 9. et 3. , s. -jê ('
Tout s'expliquera alors de la manière la plus claire.
• Fia forme arrondie dè la têteq la; grandeur desaorbites ,Ta suture
dans le milieu de leur intervalle , l’angle latéral pour l'articulation
de la mâchoire inférieure, la longueur des vertèbres par rapport à
leur largeur, les petites côtes attachées à leurs deux côtés, les restes
d’extrémités antérieures très-sensibles» dans les deux squelettes fossiles:,
ceux d’extrémités postérieures qui Je -.sont .encore, da vantage
dans l’un des deux (celui de M. Ammann) où l ’on voit les fémurs,
une partie des tibia, et quelques fragmens du bassin;: tout, en un
mot, forme preuve pour la famille des salamandres',t>et. exclut toutes
les autres.
Je suis persuadé même (disois-je dans ma prfemièreïédition) que
si l’on pouvoit disposer de ces fossiles et ÿ rechercher un peu plus1 de
détails, on trouverait des preuves encore plus nombreuses dans les
faces articulaires des vertèbres , dans celles-de la mâchoire;, dans les
vestiges deétrès-petites dents, et jusque dans les parties du labyrinthe
de: l’oreille ; et j’invitois les propriétaires ou les-dépositaires: dé ces
beaux morceaux à procéder à cet examen.
J ai eu depuis lors l’avantage de le faire moi-même.
M’étant trouvé à Harlem en mai 1811 , le savant M. Van Marum ,
directeur;du Musée de Teyler, voulut bien permettre,que je fisse
creuser dans la pierre qui contient le prétendu antropolite de Scheuch-
(1) Imprime/dans le VIIIe. vol. de-la deuxième Société de Harleiu, -1790 pp.' 35 et 36.
8 POSSIDEiSii m
z é r , afin d’y mettre à découvert lés os qui pouvoient encore y être
cachés. L ’opération se fit en sa présenee et en celle de M. Uan den
E n d e, inspecteur général des études ^ si recommandable par le dé.-
véloppement qu’il a su donner à l ’instruction primaire dans les Pro-
vinces-Unies. Nous avions placé devant nous un dessin du squelette
de la salamandre ,• et ce ne fut pas sans une sorte, de plaisir, qu à mesuré
que le ciseau enlevait un éclat de pierre , nous;voyions paraître
au jour quelqu’un des os: que ce dessin avoit annonce: d avance, C est
ainsi que cetté- table de schiste, gravée et regravee vingt fois depuis
un siècle comme elle l’est pl. X X V , fig. 2 , fut1 mise dans 1 état où on
la voit pi. X X V I , fig. 2.
Et d’abord nous avons trouvé autour de la rotondité ,< à droite et
à gauche , uùe double rangéë de petites dents ;.ce, qui nous a fait voir
que,cette rotondité étoit produite par les mâchoirés et non par le
crâne.
Nous y avons découvert ensuite de petites-côtes au bout de cha-
cune des apophyses transverses, comme dans le morceau d’Ammanrr
et dans les salamandres.
Nous nous, sommes assurés que ces côtes,, étoiènt de1 même très-
courtes et loin d’avoir pu embrasser le tronc.
Nous avons constaté que la tête s’articule sur la première vertébré
par un double éondyle, a , a , comme dans tous les batraciens. '
s Passant ensuite aux extrémités antérieures qui n’étoient indiquées
qùe par une petite face de l’humérus gauche:, nous les avons mises» à
découvert toutes les deux.
11 s’est trouvé de chaque côté une omoplate, b , très-dilatée à,son
bord spinal, dont le contour est demi-circulaire : elle est tout-à-fait
semblable à celle d’une salamandre aquatique; ruais il:paraît que la
clavicule et le coracoidien étoient perdus. |
Près des» omoplates sont les deux humérus, c / c , d'une longueur
double de» celle des omoplates1; un peu élargis dans: Je haut et dans
le Iras, avec un sillon pour la1 séparation des condyles, absolument
encore comme-dans les salamandres aquatiques.—
' AnbOntjdesi hnmérUs »sont des Os des-avant-bras,- de moitié