Le corps du sphénoïde, x , né donne lieu à aucune difficulté; il est
placé au centre du plancher du crâne, légèrement concave, portant
la partie du cerveau située derrière les tubercules optiques, s’articulant
par ses oôtés, en avant avec les ailes temporales, g', g, en arrière
avec les rochers, et par son extrémité postérieure avec le basilaire
ou occipital inférieur, r , descendant entre cet occipital et les ptéry-
goïdiens, f , f , de manière à ne se montrer à l’extérieur que par une
petite surface au-dessous de l’occipital inférieur. Un canal ouvert
dans cette surface traverse tout le corps de l’os, et s’ouvre en avant
par deux branches dans un large entonnoir où se loge la glande pituitaire;
en avant de cet entonnoir, le sphénoïde donne une lame:
verticale tronquée, qui entre dans la composition de la cloison interorbitaire
, e t qui en est la seule partie osseuse.
Au-dessus de cette lame est un espace vide dont les côtés sont
formés par les ailes temporales, et la voûte par le frontal. Dans l’état
frais, la cloison interorbitaire membraneuse et cartilagineuse aboutit
au milieu de cet espace, et se bifurque pour le fermer.
C’est par le haut de cet espace que passent les nerfs olfactifs ; parle
milieu passent les optiques. Des deux côtés de la lame verticale
osseuse du sphénoïde passent des vaisseaux ; les nerfs de la troisième,
de la quatrième paire, et la première branche de la cinquième passent,
comme nous l’avons dit, par des trous particuliers de l’aile
temporale ; ceux de la sixième, par un canal du corps du sphénoïde.
Il est évident que.cette lame verticale, en avant de la loge de la
glande pituitaire, répond à une partie du sphénoïde antérieur des
mammifères, qui prend de même la forme d’une lame verticale dans
les .espèces à cloison interorbitaire mince, telles que le saimiri et
le chevrotainj j&a même .temps il est clair qu’il n’y a point d’aile * il
de ce qui en est, faute de pouvoir démonter la tête qu’il observoit ; mais il paroît avoir reconnu
ensuite,Je,vomer véritable en avant de cette partie voûtée, quoique dans sa figure
il ne le représente pas tout-à-fait à sa véritable place.
M. Spix ■ qui a représenté une tête sciée longitudinalement, s’est garanti d’erreur pour
la partie voûtée ; mais il n’a pas marqué la suture qui en sépare en avant ce véritable vomer,
que M-.Oken seul paroît avoir aperçu.
Orbitaire particulière, puisque les nerfs qui passent dans les mammifères
par la fente ou le trousphéno-orbitaire, ou en d’autres termes
dans l’intervalle de l’aile orbitaire et de l’aile temporale, passent iei
par des trous particuliers de l’aile temporale; et que le nerf optique,
dont l’aile orbitaire a essentiellement pour fonction d’entourer la
sortie, passe dans un trou de la membrane ou du cartilage.
J’ai trouvé dans des fétus un petit point d’ossification au-dessus
de l’endroit par où sort le nerf optique, lequel ne tarde pas à etre
enveloppé dans l’agrandissement de l’aile temporale. C’est le seul
vestige d’aile orbitaire que j’aie aperçu , mais il est loin d’en remplir
les fonctions, car ce n’est: point entre lui et le reste de 1 aile que
passent les nerfs de la fente sphéno-orbitaire.
C’est donc seulement dans la petite lame verticale qu’on pourroit
chercher un représentant osseux du sphénoïde antérieur, et j’avoue
que par ce goût naturel pour l’analogie, et indépendamment du
système des trois vertèbres céphaliques, j’aurois voulu trouver une
suture qui distinguât cette lame du reste du sphénoïde : je n’ai pu y
parvenir, même dans des fétus sortant de l’oeuf (i).
Pour compléter ce qui a rapport au sphénoïde , il nous reste à
parler d’un os commun à presque tous les reptiles, mais qn’on ne
trouve séparé ni dans les mammifères, ni même dans les oiseaux ;
c’est ce grand os à trois branches, d , d, qui va de l’os ptérygoïdien
ou apophyse ptérygoïde interne à la réunion du jugal, du maxillaire
et du frontal postérieur (2). 1
(1) M. Oken et M. Spix, sans s’inquiéter s’il y a ou non des sutures , et sans faire remarquer
qu’il n’y en a point, désignent dans leurs figures la lame verticale comme le corps du
sphénoïde antérieur, et la partie moyenne du bord antérieur des ailes- temporales comme
les ailes orbitaires. Ce sont bien là en effet les parties qui y répondent, excepté que , même
dans les mammifères, le sphénoïde antérieur n’a pas de corps proprement dit ; mais il étoit
nécessaire d’observer que ces parties ne sont pas séparées. C’est encore ici une exception
notable au système de l’identité du nombre des os. M. Geoffroy, dans son analyse des. os
du crocodile, après avoir mis hors du crâne les ailes temporales, ne s’est nullement occupé
d'e ce que pouvoient être-devenues les ailes orbitaires.
■ (2) M. Geoffroy, content d’arranger Son compte des o s , en fa it , comme nous venons de
je dire , la grande aile temporale , quoique cette grande aile existe a sa véritable place. '
M. Oken l’appelle jugal antérieur, et le regarde comme le radius du membre'supérieur