que chose de cette inflexion; 011 troùveroit une longueur totale
moindre, et seulement de trente-neuf pieds. J’avois pensé au péroné;
mais tous les péronés de crocodiles .et de sauriens sont droits. Cet
os-ci est arqué sur sa longueur, prismatique dans son milieu, élargi et
aplati à ses deux extrémités, Je ne vois guère que le caméléon dont
le péroné soit un peu arqué, mais il n’a pas les mêmes dilatations.
Cet os est long de o,58, ou de vingt-et-un pouces et demi à peu
près; ainsi, en admettant que ce fût un péroné et qu’il appartînt au
même animal que le fémur, l’extrémité.postérieure de cet animal au-
roit pu l’élever au-dessus de terre de plus de quatre pieds, sans
compter la hauteur du pied lui-même ni celle de l’épine du dos au-
dessus de la cavité ootyloïde. _
Quant aux vertèbres, celles que l’on a ne ressemblent ni à celles
de nos crocodiles vivans,m à celles des monitors et des autres.t^r
zards , et on ne pourroit les comparer qu’à celles du premier de nos-
crocodiles de Honfleur ou de quelques autres espèces fossiles de ce
genre.
Elles ont un tiers de plus en longueur qu’en largeur; la partie annulaire
s’y joint par. une articulation: très-marquée, ce qui les rapproche
des crocodiles plus que des monitors. Elle est élevée et creusée
d’une cavité, comme dans l’espèce de Honfleur dont nous venons
de parler ; leur corps est un peu rétréci dans son milieu, mais moins
que dans le crocodile de Honfleur; ses deux faces-sont planes; 1 a-
pophyse épineuse est peu élevée et coupée carrément; les transverses,
assez longues et déprimées, montent un peu obliquement.
La longueur du corps de l’une de ces vertèbres est de 0,13 ; cequi,
en admettant les proportions d’un monitor, donneroit une longueur
totale d’à peu près trente-six pieds., mais, en admettant celles d’un
crocodile, n’en produiroit que vingt-cinq.
M. Buckland représente deux côtes: une courte, fig. i 5 , qui pa-
roît avoir été cervicale, et une plus longue, fig. 26, et placée!plus
en arrière. Elles sont munies chacune d’une tête êt d’un tubercule,
et cette dernière circonstance est entièrement propre aux crocodiles
et étrangère au plus grand nombre des sauriens.
Quand même ces différens os ne viendroient pas du même animal,
il n’en est pas moins certain que la plupart ne peuvent.venir d’aucun
animal connu,ètne rapportât-on ensemble que le fémur et les dents,
ou même ne prît-on ses.caractères que du seul fémur, on pourroit
déjà dire qu’il y a dans les-carrières de schiste calcaire de Stonesfièld
des restes d’un très-grand reptile fort voisin du géosaurus des
carrières de schiste Calcaire de Monheim, et rapproche à plusieurs
égards des crocodiles et des monitors. Si on lui rapporte encore,
comme tout semble le justifier, ce grand os coracoïdien, on en conclura
qu’il devoit essentiellement tenir aux lézards. Toutefois on ne
pourra obtenir à ce dernier égard de certitude complété-que lorsque,
l’on connoîtra la forme de sa tête. Il surpassoit à coup sur les. plus
grands crocodiles connus; et approchait, pour la taille, d’une petite
baleine. D’après la forme tranchante de ses dents, il n’est pas douteux
cjùésort naturel étoit excessivement vorace. .Tout ee .qui accompagne
ses débris dans les carrières où il est enseveli annonce quil
étoit marin. On y voit des nombres immenses de nautiles, d’ammonites,
de trigonies, de bélemnites, quelques dents de squales et
d’autres poissons, d’autres os de poissons et des restes d’une ou deux
espèces de crabes'. Parmi ces innombrables fossiles marins,sont toutefois
quelques os longs qui ont paru venir d’oiseaux de l’ordre des
échassiers, et même, à ce qu’on assure, deux fragmens de mâchoire
qui, lors d’une inspection rapide que j’en pris a Oxford en. 1818, me
semblèrent de quelque didelphe (i).
M. Buckland ajoute qu’on y trouve même des..élytres de plus
d’une espèce: de coléoptère.
Il n’est pas probable qu’un aussi enorme animal ait ete confine
O) SI. Prévost, naturaliste bien connu , qui voyage en ce moment en Angleterre , .vient
de m’envoyer le déssiri d’une de. ces mâchoires ; il me «infirme dans l’idee que la première
inspection m’en avoit donnée. C’est celïé d’un petit carnassier dontlesmâcheHèresréssem-
. blent heançoup à celles des sarigues; mais il ;y a dix de çes dents en série , nombre.que ne
montré aucun carnassier connu. Dans tous les cas, si cet animal est vraiment du schiste de
'Stonesfièld, c’ est une exception bien notable à la règle, d’ailleurs si ' générale, que les
couches de cette ancienneté ne recèlent point de restes de mammifères.