A r t i c l e YDes
Vertèbres et des Côtes.
§ I. Des vertèbres.
Le nombre des vertèbres est assez grand.
M. Conybeare l’estime entre quatre-vingt et quatre-vingt-dix.
J’ai un individu qui ne pouvoit en avoir moins de quatre-vingt-quinze.
Celles que l’on distingue dans le beau squelette de sir Everard Home
vont à soixante-douze au moins.
Autant l’ielityosaurus ressemble aux lézards par l’ostéologie de la
tête, autant il en diffère par les formes de ses vertèbres, et, sous ce
rapport, il se rapproche à la fois des poissons et des cétacés, ainsi que
l’a très-bien remarqué sir Everard Home.
Il n’a point d’atlas ni d’axis d’une forme différente, mais toutes ses
vertèbres sont à peu près semblables, comme dans les poissons.
Elles ont toutes leur corps en forme de dame à jouer , c’est-à-dire
que le diamètre en est plus grand que l’axe, et même deux ou trois
fois. Elles ont toutes les deux faces de leur corps concaves, encore
comme dans les poissons.
La partie annulaire s’y attache de part et d’autre par une face un
peu âpre, qui prend toute la longueur de chaque côté du canal médullaire.
L’adhérence devait en être foible, car cette partie annulaire est
presque toujours perdue.
Elle s’élevoit en dessus en une apophyse épineuse comprimée, qui,
dans le commencement de l’épine, est à peu près de la hauteur du
corps. Ces apophyses, placées obliquement et presque aussi larges
que les corps, formoient sur cette partie de l’épine une crête presque
continue. Celle d’une vertèbre appuie sa base en arrière sur celle de
la vertèbre qui la suit, et, pour cet effet, chacune de ces apophyses
a en avant une proéminence horizontale qui passe sous celle qui la
précède.
Cette disposition tient lieu d’apophyses articulaires.
Les parties annulaires se rétrécissent vers la queue, leurs apophyses
épineuses y diminuent en tout sens, et leurs lames articulaires
aussi.
Il n’y a point d’apophyses transverses proprement dites, mais dans
un certain nombre de ces vertèbres, le corps a de chaque côté deux
tubercules plus voisins de son bord-postérieur que de l’antérieur.
Le plus élevé est contigu à la partie annulaire et convexe. Cest le
seul vestige d’apophyse transverse que l’on observe ; il sert à l’articulation
du tubercule de la côte.
L’autre est un peu plus bas et légèrement concave. Il reçoit la tête
de la côte. D’après l’observation de M. Conybeare que j’ai vérifiée
sur deux de mes morceaux, cette disposition des tubercules latéraux
se continue depuis la première j usqu’à la dix-septième ou la dix-huitième.
Ensuite le tubercule supérieur cesse d’être contigu à la partie
annulaire, et se rapproche par degrés de l’inférieure.
Je l’ai trouvé encore convexe, quoique fort descendu, à la trente-
quatrième vertèbre.
Je les vois encore distincts dans un de mes individus jusqu’à la
quarante-troisième vertèbre, et tout près du bassin. Ils sont alors
petits et concaves tous les deux ; mais il peut y avoir à cet égard des
différences entre les espèces, ou même entre les individus:; car
M. Conybeare les trouve déjà réduits à un seul à la quarantième,
dans un des siens.
Après le bassin, les caudales n’ont de chaque côté qu’un seul tubercule
petit et concave, assez rapproché de la suture de la partie
annulaire.
Elles ge rapetissent par degrés jusqu’au bout de la queue qui se
termine en pointe.
Dans les individus entiers, on a pu s’ assurer que là queue est plus
courte que le tronc d’environ un quart de la longueur de celui-ci;
et que la tête fait à peu près le quart de la longueur totale.