2°. Elles ne font pas ensemble un angle si ouvert que dans le gavial;
le leur est de 3b et quelques degrés; celui du gavial de près
de 60, en prenant ces deux angles en dedans et entre les lignes que
forment les bords internes des branches.
3». Par la même raison,1 elles s’écartent moins de la ligne extérieure
de la partie symphysée, et en paroissent presque des prolon-
gemens. Dans le gavial, elles s’en écartent par une inflexion beaucoup
plus sensible.
Un sillon mitoyen, et deux sillons latéraux qui se rapprochent en
avant, creusent la face supérieure, qui est' lisse dans le.gavial.
Le diamètre transverse, près du tiers antérieur de la partie symphysée,
ne surpasse pàs’tout-a-fait d’un cinquième le diamètre vertical.
Dans le gavial il en est presque le double.
4°. L ’échancrure qui sépare les branchés pénètre plus avant entre
les dents que dans le gavial. Il ÿ a sept dents sur chaque branche.
Dans le gavial, il y n’en a que deux ou trois.
5°. Cependant le nombre total est moindre : on n’en compte que
vingt-deux de chaque côté; le gavial en a vingt-cinq et même vingt-six.
6°. Enfin, il ne parait point y avoir eu de trou ovale à la face externe
de la branche.
Les principales dimensions de ce morceau sont les suivantes :
Plus grande longueur, a b . . . . n . . . . . . . , ^ . . . . . . . fe£g§..............
Longueur de la partie symphysée depuis le bout jusqu’à l’angle de réunion
des brancbei^ d e . . . ......... o,3 j
Longueur de ce qui reste de la plus longue branche, c b .............................• • 0,39
Ecartement des branches à l’endroit où elles sont tronquées, b d . ......... .. ori 8 5
Largeur de la partie symphysée au milieu , ç f . . ......................... ................... o?o52
Hauteur y i b . , f g . ................................................................................................... o,oé|o Il
Il offre, comme on voit, plus de caractères qu’il n’en faut pour
déterminer une espèce et la différencier du gavial, et même il ne lui
ressemble pas assez pour que sur cette mâchoire je puisse asseoir
une conjecture suffisamment probable touchant les dimensions de
l’individu dont elle provient.
Mais dans les mêmes couches, on trouvé aussi des fragmens
d’une autre mâchoire inférieure infiniment, plus voisine du gavial.
J’en ai un qui présente la partie, de, Ig symphyse dans laquelle est
compris l’os operculaire, Si elle n’étoit un peu plus déprimée, et un
peu plus lisse en dessous que dans le gavial, on ne sauroit comment
l’en distinguer; cette distinction même, sir elle étoit seule, pourvoit
à peine être regardée comme spécifique.
Mais ce morceau, comparé au précédent, ne nous avertit pas
moins qu’il y a dans les couches des Vaches noires deux espèces de
crocodile, et cette indication doit nous servir de guide dans l’examen
et la comparaison des autres os.
Ce fragment de mâchoire déprimé est long de 0,16, large de
o,o45 en avant, de 0,06 en arrière au point où il est encore entier,
et haut de 0,09.
J’en ai vu un autre qui pourvoit, venir de la même espèce, mais
qui est très-remarquable par sa grandeur. Il a été trouvé sur la rive
gauche de l’Yonne, à un petit quart de lieue au-dessus d’Auxerre,
près d’un moulin dit le Batardeau, et m’a ,été communiqué par
M. Paultre Desormes, propriétaire dans ce département. C’est la
partie,postérieure de la symphyse. Je le représente, pl. X , fig. 8,
pardessus; fig. 9 , de côté; fig. 10, en arriéré. Les deux branches
sont cassées,;, mais pp voit en arrière le sommet de l’angle ou plutôt
de l’arc où se faisoit leur réunion , et qui est creusé d’une grande
fosse ronde ou sinusr comme il y en a un, mais déprimé, dans le
gavial, qui pénètre d’un ou deux pouces. Ce fragment, sur une longueur
de 0,2, contient de chaque côté la place de sept dents, et il y
en a encore d’un côté les racines de cinq, contenant dans leur intérieur
de petites dents de remplacement comme dans tous les crocodiles.
Sa largeur en arrière est de 0,13 ; en avant de 0,09 ; Sa hauteur
moyenne de 0,04. <
Les proportions de cette espèce paraissant ressembler, beaucoup
à celles du gavial, on ne peut guère se tromper en déduisant de ces
dimensions la longueur de l’individu. Elle devoit être d’environ dix-
sept pieds et demi. L ’individu de Honfleur, dont vient le premier
fragment, n’étoit pas si grand; à peine devoit-il avoir douze pieds.