ques des chélonées ou tortues de mer, il est certain aussi qu’elles
appartiennent à une espèce très-différente de toutes les chélonées
Connues.
Les chélonées de cette taille auroient leurs côtes ossifiées presque
jusqu’au bout, tandis qu’elles sont à peine ossifiées sur le tiers de
leur longueur, ce qui réduit en effet la partie osseuse continue de
leur carapace à une largeur moindre que dans les autres espèces,
même en prenant celles-ci assez jeunes, Comme on peut le voir par
nos fig.; 2 et 3 , pl. XIII.
On voit toutefois que, dans ces tortues comme dans lés! autres,
l’ossification faisoit des progrès avec l’âge ; car, dans le grand individu
de la fig. 1 , pl. X IV , la pièce impaîréts’est déjà élargie au point de
toucher la deuxième pièce du bord par une assez grande suture ,
tandis qu’elle en est encore éloignée dans l’individu moindre de la
% ?•
L ’examen des seules carapaces nous donne donc déjà ce résultat,
que les tortues de Maestricht sont du genre des tortues de mer, et
d’une espèce inconnue.
En partant de ce principe, nous pouvons avancer plus sûrement
dans l’ examen de leurs autres os.
Nous avons dit ci-dessus que les tortues de mer ont les pièces de
leur plastron irrégulièrement lobées et dentelées, et nous avons fait
représenter, fig. 6 et 7, pl. X III, les plastrons de la tortue franche et
du caret, pour montrer à la fois leur caractère générique, et jusqu’où
peuvent aller leurs différences spécifiques.
Les plastrons des tortues de Maestricht paraissent avoir ressemblé
beaucoup à celui du caret, à en juger du moins par les fragmens
que l’on en a j et que nous donnons pl. X IV , fig. 3.
Ce sont ces morceaux que M. Faujas avoit pris pour des bois
d’élan, et représentés pl. i 5 et 16 de son Hist. de la Montagne de
Sa in t-P ierre, ce qui avoit avec raison fort surpris tous les géolo-
gistes; car l’élan, animal terrestre, animal du nord, enseveli avec
de grandes tortues de mer et avec des gavials,, tels que l’on croyoit
alors le monitor de cette montagne, devoit sembler un phénomène
bien rare parmi tous ceux de cette nature ; mais en examinant avec
attention les pierres qui contiennent ces prétendus bois, et en en
retournant une , nous nous somme? aperçu qu’elles se rejoignent
entre elles et avec une troisième donnée aussi par.M, Faujas, pl, j :o„
et qu’elles présentent alors le groupe dessiné dans notre fig. 3, où
l ’on peut remarquer que les deux pièces dentelées se rapprochent
pour n en faire qu une qui est analogue à la pièce latérale supérieure
du plastron du caret. Le lecteur s’en convaincra s’il veut comparer
ce,morceau, a h , fig. 3 , p l.X IV , avec la partie, a h , du plastron
du caret, fig. 7, pl. XIII.
La pièce ; c d , du morceau fossile est une partie du bord inférieur
de ce même plastron, analogue à c d du caret; e et/sont des os du
carpe; gfy 1, qui, dans la séparation des morceaux, avoit presque
entièrement disparu, se trouve être un humérus , et k l un fémur,
parfaitement semblables à leurs analogues dans les tortues de mer.
Quant au morceau de notre fig. .6, pl. XIV, que M. Faujas a
donné -aussi, dans sa pl. 17, pour un bois de cerf ou d’élan, nous
avons déjà dit ailleurs que c’ est un fragment des trois os dont la réunion
forme l’épaule de la tortue, et nous le prouvons ici, en dessinant;
à côté, fig. 5 , les mêmes os pris d’une tortue de mer dans leur
entier. Il faut seulement faire attention que l’articulation humérale,
a , est cassée dans le fossile, ainsi que l’extrémité de l’omoplate, b ,
l’acromion c , et l’os coracoïdien d ; mais dans tout ce iqui est conservé
l’identité est parfaite.
§ II. Tortues des ardoises de Glaris.
Auprès de Glaris, dans la montagne appelée Plattenberg ou montagne
des Feuillets ou des Plaques, est une carrière d’ardoises, à lits
inclinés au midi, que l’on exploite de temps immémorial pour faire
des tables et d’autres objets utiles. Cette ardoise est riche en impressions
de différens poissons, dont Scheuchzer et Knorr ont représenté
quelques-uns, mais d’une façon peu caractéristique , et telle qu’il
est difficile de dire s’ils, sont de mer ou d’eau douce.
La tortue dont il va être question paroît s’être trouvée dans la
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