codile. Bientôt d’ailleurs nous allons voir plusieurs autres lézards
aussi grands et même davantage.
Mais ee qui est surtout important à remarquer, c’est cette constance
admirable des lois zoologiques qui ne se dément dans aucune
classe, dans aucune famille. Je n’avois examiné ni les vertèbres, ni
les membres, quand je me suis,occupé des dents et des mâchoires,
et une seule dent m’a, pour ainsi dire, tout annoncé; Une fois le
genre détermine par elle, tout le reste du squelette est en quelque
sorte venu sarranger de soi-mème, sans peine de ma part comme
sans hésitation. Je ne peux trop insister sur ces lois générales, bases
et principes des méthodes, qui, dans cette science comme dans toutes
les autres, ont un intérêt bien supérieur à celui de toutes les découvertes
particulières , quelque piquantes qu’elles soient.
M. Conybeare a récemment proposé, pour cet animal fossile de
Maestricht, le nom de mosasaurus, que l’on peut adopter en attendant
un nom générique mieux calculé suy s,es caractères.
A r t i c l e III.
D un grand reptile des environs de Monheim, découvert ~par M . de,
S o e m m e r r i n g , nommépar lui l a ç e r t a g ig a n t e a , e r que je ço n y !
sidéré comme un nouveau sous-genre intermédiaire entre les.
crocodiles et les monitors ( geosaurus Cuv. V
Les restes de cette espèce remarquable ont été, recueillis dans le
canton dit M eulenhardt, à dix pieds de profondeur et à quelques pas!
du crocodile dont nous avons parlé dans notre premier chapitre
( p. 120 ci-dessus ), par les ouvriers employés; à exploiter la mine de
fer en grains qui remplit les fentes des couches <lu schiste calcaire, -,
Enveloppés dans un banc plus marneux, plus mou que celui où le
crocodile étoit incrusté, ils étoient moins bien conservés, et ce n’est
qu avec peine que l’on a pu en dégager assez certaines parties pour
en recouuoîtro les caractères;. ;
M. de Scemmerring, à qui .M. le, comte de Kevsach fit présent de
ces précieux débris,, en apubliê,, dans les Mémoires de Munich pour
1816 , une description exacte accompagnée d’une belle lithographie,
dont je donne des copies réduites plPÎLXI, fig. a— 8. 11 a bien
voulu aussi m’envoyer une empreinte en plâtre de la tête, et e est
d’après ces documens que j’ai rédigé le présent article.
Ces OS sont presque calcinés. On voit auprès une ammonite plate
large de quatre pouces, un fragment de coquille bleuâtre, et une
grande quantité de petites écailles qui, suivant la conjecture de M. de
Soemmerring, viennent ou de quelques poissons, ou peut-etre de
l’animal lui-même , s’il est vrai qu’il ait été un monitor ou quelque
autre lézard à petites écaillés!’*3
Les dents, fig. 4— 6, ont conservé leur émail, qui est dur, luisant
et brun, comme dans beaucoup de glossopètres.
La tête, fig. 2 et 3 , a été comprimée, et ses deux côtes se sont
rapprochés au point de se toucher, et d’empêcher quon ne puisse
voir quelle étoit ladispositiondesUs du palais et s’il y avoit desdents
dans les ptérygoïdiens.
Il n’est pas facile non plus de distinguer les os de la face ni les sutures
qui les séparoient ; tout ce que l’on aperçoit, c’est que 1 orbite
étoit grand, et que le museau pouvoit ne pas se prolonger beaucoup,
ce qui auroit rendu au total la configuration de la tete assez semblable
S celle des monitors.
La forme des dents paroît assez bien confirmer ce résultat. Elles
sont en effet un peu comprimées, tranchantes en avant et en arrière,
pointues, un peu arquées, et leur tranchant offre- surtout une
dentelure fine et serrée, tout-à-fait semblable à celle quon observe
dans le monitor terrestre d’Egypte êt dans plusieurs espèces indiennes
de ce genre-, lorsque leurs dents ne sont pas encore usees,
mais’ que nous avons vue aussi dans les dents du crocodile d Ar-
genton, pl. X , fig. i j — 16, et ci-dessus p; 166;
On compte quatorze ou quinze de ces dents du côte gauche en
haut, mais il en manque quelques-unes en avant; et meme on a
trouvé- un fragment qui pourroit avoir appartenu au bout anterieur
du museau, et qui en contient encore trois.