d’un genre particulier de reptile saurien qui a des rapports avec les
sauvegardes ou monitors (1), et d’autres avec les iguanes.
Toutefois M. Taujas continua d’appeler cet animal crocodile de
Maestricht, et même il annonça quelque temps après que M . Adrien
Camper s’était rangé de son opinion (2), quoiqu’il y ait bien loin
du crocodile à l’iguane ou au tupinambis; car ces trois animaux , placés
par Linnæus et par Gmelin sous le genre la certa , diffèrent plus
entre eux par les os, -par les dents, par les viscères de la déglutition,
de la digestion et de la génération, que le singe du chat, ou
l’éléphant du cheval.
Nous allons prouver aujourd’hui que M. Adrien Camper est le
seul qui ait réellement saisi les caractères de cet animal , et en même
temps nous allons donner une description aussi complète‘qu’il nous
sera possible de l’ostéologie de ce monstrueux reptile : description
que le grand ouvrage sur la montagne de Saint-Pierre n’apoint rendue
superflue ; car on n’y donne que des figures et quelques dimensions
sans aucune comparaison, ni rien qu’on puisse appeler ostéo-
logique.
Un deuxième mémoire de M. Adrien Camper , imprimé depuis
notre première édition dans le X IX e. vol. des Annales du Muséum
d’Histoire naturelle, nous aidera à compléter cette description, par
plusieurs morceaux qu’il possédoit seul, et qui, depuis sa mort, ont
passé aVec tout son cabinet dans celui de l’université de Groningue.
Mais avant de procéder à ce travail, il est convenable d’examiner
'en peu de mots l'es raisons sur lesquelles s’appuient les sentimens opposés
au nôtre et à celui de M. Adrien Camper.
Celles de Pierre Camper (3) sont au nombre de sept,.dont voici
l’exposé fidèle : 1
(1) L’animal que M. Camper appelle dragûne dans sa dissertation , ' et qui est en effet le'
lacerta draccena de Lin. , est du genre monitôr ; c’est inêmé très-probablement le moniter
d’eau d’E gypte, ouarandes Arabes,-et le-lacerta nilotiedde Lin.
(2) Essais de Géologie, I , p. 168.
(3) Voyez les Trans.phil. pour 1786, vol. L X X Y I , p. 44 3 et sui-v. ; et dans la traduction)
française-des OEuvres de Camper, t. I , p. 357.-
i°. Tous les objets qui accompagnent les os de Maastricht
sont marins et nonJluviatiles ,•
20. L es os sont p olis et non rudes ,•
3°. L a mâchoire inférieure a en dehors plusieurs trous pour
l ’issue des n erfs, comme celle des dauphins et des cachalots ;
4°. L a racine des dents est s°ljAe e f non pas creuse ,•
5° . I l y a des dents dans le p a la is, ce qu’orp voit dans plusieurs
poissons, mais non pas dans le crocodile ;
6°. L es vertèbres n ’ont p oint de suture qui sépare leur partie
annulaire de leur corps, comme i l y en a toujours dans les crocodiles
,•
70. I l y a des différences entre les phalanges et les potes fo s siles
et celles des crocodilesÇes
raispns , excepté la première qui n’est pas dp grande valeur,
prouvent en effet d’une manière démonstrative que l’animal en question
n’est pas un crocodile, mais aucune ne prouve que pe spit un
cétacé plutôt qu’un reptile j par plusieurs reptiles, vet notamment lps
monitors et les,iguanes, ont les Qs polis, des trpns nombreux à la
mâchoire inférieure, la racine des dents osseuse.et solide, et des
vertèbres sans suture.
Il y a plus, le cinquiô.me caractère, celui des dents dans le palais,
démo.ntreroitiàdm seul que ce n’ est pi unprpcpdile ni un çétnpé; car
ni les uns ni les autres n’ont des dents au palais, et Usurper a été induit
à employer ce motif, parce qu’il confondoit alors les cétacés
sous le nom et l’idée commune de poissons avec les poissons à branchies,
dont plusieurs ont en effet ce caractère.
Peut-être m’opposera-t-on le cétacé dont M. de Jjacépède a fait
son genre hyperoodon; mais nous avons déjà dit ailleurs (n) qu’il
n’y ;a an palais de l’hyperoodon que des pointes cartilagineuses ou
cornées, adhérentes à la peau du palais, comme dans.ee quadrupède
épineux de la Nouvelle-Hollande que j’aûappelééchidné laipnitho-
rhynchus histrix de Home, de Shaw, etc.), et non pas de véritables
(1) Tome V , première partie, p. 3a6.