récentes du Jura, dur sans être cassant, deebuleur blanchâtre tirant
au gris, au bleuâtre et quelquefois au jaunâtre. On en fait de beaux
ouvrages de sculpture, et en divers endroits elle donne un véritable
marbre.
Ses couches sont généralement horizontales. On les voit en plusieurs
endroits reposant sur les bancs marneux des formations intermédiaires,
et elles ne forment nulle part de chaînes complètes et
régulières.
On en retrouve plusieurs semblables de l’autre côté de la grande
crête.
Les carrières d’auprès de Soleure offrent neuf ou dix bancsexploités:
Dans le supérieur, la pierre fendue en divers sens ne sert qu’à faire
de la chaux. Elle contient des strombes ; des turritelles, des huîtres.
M. Hugi assure qu’il y a aussi des os, mais très-rarement.
Le second, d’une épaisseur régulière de trois pieds et demi, fournit,
avec des térébratules, des oursins et des huîtres, quelques débris
d’os de tortue, et des portions de mâchoires de poissbns garnies
de dents en forme de pavés; telles qu’en ont les mâchoires dès
spares, les os pharyngiens des labres, des pogonias et de plusieurs
sciènes.
C’est dans le troisième qu’il y a le plus de débris de tortues ,1 mais
jamais de bien conservés*. Ils y accompagnent des dents de crocodiles,
dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, et des coquilles
marines des genres que nous venons de mentionner.
Ces dents de poissons reviennent dans le quatrième avec quelques
débris d’os,üLe cinquième donne, de nouveau des coquillesjùBe
sixième est une petite couche de marne; c’est dans celui-là que l ’on
a trouvé des os de tortue plus entiers,* avec des buccins, deS'câiries,
le strombus denticulatus de Schlotheim.
Le septième et le huitième sont remplis de térébratules, et contiennent
quelques vertèbres de poissons et très-rarement des1 ôs. Le
neuvième présente des cristaux de pyrites et point de pétrifications.
Le dixième, qui est .très-épais, d’un gros grain et fort cassânt,
ne s’exploite plus. On n’y trouve que des térébratules. i
On voit d’après ces détails que cette, forigation, toute particulière
qu’elle paroisse, est néanmoins marine ; et il est assez étonnant d’y
trouver des animaux dont leg genres.ne vivent aujourd’hui que dans
l’eau douce, tels que l’émyde et le crocodile : cependant c’est ce qui
paroît bien certain.
M. Hugi m’a envoyé le dessin d’une, cuirasse bien complète, avec
sa carapace et son plastron, fig. 4 et 5, où l’on distingue même encore
les empreintes des écailles.
Elle est longue de vingt-quatre pouces, et en a vingt à sa plus
grande largeur, qui est vers le tiers inférieur. Sa forme est un bel
ovale, arrondi aux deux bouts; et'médiocrement convexe.. Les
échancrures pour les pattes sont larges; et le plastron est d’un tiers
plus court que la carapace, ce qui laissoit en ayant et en arrière assez
de place pour la liberté des mouvemens de l’animal*
Les écailles du milieu du disque paroissent avoir été aussi larges
que celles des côtés; mais celles du bord étoient fort étroites.
Le même savant m’a encore adressé les dessins de portions considérables
de* carapaces appartenant à deux' autres espèces.1
L ’une d’elles , fig, 6 , qui est une portion latérale contenant des
restes de quatre côtes et les pièces marginales correspondantes, est
remarquable par sa grandeur : elle est fort plate, et mesure plus
de onze pouces d’arrière en avant; ce qui en indique le double pour
la carapace entière.
L ’autre, pl. XXI,fig. I, est la partie postérieure d’un bouclier dorsal,
vue par dedans. EHe se fait distinguer par trois arêtes saillantes
dans sa partie antérieure et la plus creuse; on peut y observer dans
l’arrangement des os plusieurs singularités.'
Les deüx dernières côtes«se joignent l’une à l’autre âu-devant
d’une pièce dorsale fort petite, qui estrsuivie d’une autre très-grande,
triangulaire, laquelle en a une très-petite à chacun de ses côtés. Ensuite
viennent les deux dernières pièces dorsales, toutes deux assez
larges, avec deux des os du pourtour de chaque côté.
Il n est pas sans exemple de voir dafls nos émydes ou nos tortues
vivantes des côtes ainsi unies l’une à l’autre sur la ligne dorsale , et