Le morceau de Stukely est décrit dans le X X X e. vol. des Trans.
p h il., É 963. C’étoit une empreinte de squelette qui fut trouvée à
Elston, près de Newark, dans le comte de Nottingham.
La' pierre qui la portoit avoit servi long-temps près d’un puits à
poser les vases de ceux qui venaient chercher de l’eau; l’empreinte
qui étoit en dessous fut aperçue un jour qu’on retourna la pierre par
hasard. C’étoit une pierre argileuse, bleuâtre, qui venoitprobablement
des carrières de Fulbeck, lesquelles appartiennent au penchant
occidental de la longue chaîne de collines qui s étend dans tout le
comté de Lincoln, et recèle beaucoup de coquillages et même des
poissons. ' * " ’ ’ .........
Comme à l’ordinaire, on jugea ce .squelette humain.; mais Stukely
s’aperçut bien vite du contraire , et le déclara d’un crocodile ou d’un
marsouin. C’étoit, comme on voit, se donner une assez grande latitude.
Cependant il est évident que sa première conjecture pouvoit
seule se soutenir , puisque , de son aveu, l’on voit des restes d’un
grand bassin qu’un marsouin n’àuroit pas eus : aussi les descripteurs
de fossiles, comme Walch et autres, parlent-ils de ce morceau à
l’article du crocodile.
J’étois d’autant plus disposé à adopter cette opinion, que les bancs
d’où sortoit cette pierre ressemblent beaucoup à ceux de Honfleur
d’où l’on a véritablement tiré des animaux de ce genre) mais depuis
la découverte faite dans ces mêmesbancs des animaux appelés ichtyo-
saurus et plésiosaurus, j’ai dû concevoir quelques doutes sur la justesse
de cette conjecture.
On voit sur la figure une portion de l’épine qui contient seize vertèbres,
dont les apophyses épineuses sont un peu obliques, coupées
carrément et à peu près égales,; les six antérieures portent de grandes
côtes. Il y a de plus en avant les fragmens de trois côtes qui tenoient
à des vertèbres que la cassure de la pierre a fait perdre; tout ce qui
étoit au-devant est également perdu.
Les cinq Vertèbres qui suivent celles qui portaient des côtes paraissent
avoir des apophyses transverses longues et étroites, ou peut-
être des fausses côtes peu allongées ; les quatre suivantes n’en ont
que de petites. L ’os des îles, ou du moins une empreinte qui semble
avoir quelque rapport aVec cet os.dans le crocodile, vient après la
dernière de ces quatre, qui est la seizième en tout; mais il est difficile
de dire s’il n’a pas été déplacé,, et l’on peut très-bien croire qu’il
étoit originairement derrière la cinquième des vertèbres à grandes-
apophyses transverses, qui seraient alors les vertèbres lombaires.
.Viennent ensuite douze traces qui pourroient avoir été les marques
des os en V placés sous les vertèbres de la queue.
Sur les côtés sont deux os que Stukely prend pour des fémurs,-
mais qu’à leur forme on jugerait des os ischions assez semblables à
ceux du crocodile : cependant ils pourvoient être mal dessinés ; et
l’on voit d’ailleurs auprès de celui du côté gauche deux empreintes
larges et courtes, qui pourroient être le haut du tibia et du péroné.
A côté des côtes sont aussi'de petits stilets osseux qui peuvent
venir des os en chevron de la queue déplacés. Vers un angle de la.
pierre, on croit remarquer quelques empreintes de doigts.
Les plésiosaurus et les ichtyosaurus ont des os longs,, fort ressem-
blans à ceux que nous venons' d’indiquer, comme pouvant être des
ischions de crocodiles, et si ce que,, d’après la figure; je regarde comme
des empreintes d’apophyses épineuses étoit des corps de vertèbres,
il y auroit presque autant de probabilité en faveur de ces nouveaux
genres qu’en faveur de celui auquel ce morceau.aYoit d abord ete
rapporté. M. Conybeare, dans son excellent mémoire sur le plésiosaurus
, annonce que c’est vraiment un individu de ce genre ; mais
je ne sais s’il a vérifié son idée sur l’original, ou s’il l’a seulement
conclue de la mauvaise figure de Stukely.
Le morceau de W oller et Chapmann n’est pas plus facile à caractériser.
Il fut trouvé au bord de la mer près de Witby dans le comté
d’York, et décrit dans le Le. vol. des Transact. pial.
Il étoit à un demi-mille de Witby, sur le rivage même, dans un
schiste noirâtre appelé roche alumineuse (sans doute parce qu’il
contient de la pyrite), et qui peut s’enlever en feuilles. On y voit
des cornes, d’ammon dont l’intérieur est rempli de concrétions,
spathiques..