78 M E M O I R E S POUR l*ff î S T Oï R E NATURELLE
' ^e. furF enant >- {*)■ 'M. de Marca , quile çpnnoiffoit
. caj>. 10. mjeUîj y a adopté cette eorreétion. Mais comblent ont-
ils pu prétendre qu’Avienus eut feit mention de la même
montagne de Sette deux fois dans le même vers î
Radice fini inufyue Taurum pertinet. Le Pie Feguié s’étend
en effet jufqu’au bord de l’étang.
Taurum paludem namque Gentki ’vacant. Les étangs qui
font fur la cote du bas Languedoc paroiffenr avoir etc
diftinguez autrefois en deux parties ; l’une occidentale-
qui s’appellent Stagmm Tauri, & qui rëtient* encore le
* noni à’Etang de Taur. L ’adarê orientale , que lès An-1
eiensrunt appellée StagnumPatara -, e’eft du moins fous
ce nom que Pline (&) en parle ; on la nomme aujourd’hui.
: k(i) Hiftor. na- l9Etang de Maguelonne, d9Aiguemortes ou de Lates. Il n’eft pas
tuiaLfi*. 9. t»t>. 8. douteux queé#àn'ëiênr noms nefoient desnomsceltiques,
& qu^ils- n’ayént figrtîfié quelque chôfé brîgièMfei&ërl^/
La difficulté eft de deviner quelle a été cette fîgnxficâ-’
tion, dans l’ignorance prcfquc abfolue de l’anciérifielkn-‘
gueeekique.
Je croi cependant que le Stagnmn Tauri a été airifr
nommé, ppree qu’ilétoit entouré de montagnes, lavoir,
du Pui de feint Loup, de la montagne de Sette , de la,
montagne de feint Félix ou Pui Feguié, & des montagnes
de Valmagne. Le mot Tor ou 'Taur fignifioit une,
montagne en Hebreu& en Phénicien, & c’en déjà quel-.,
que chofe, fuppofé que le Celtique eut avec ces langues
autant de rapport que ( c ) Bochaçt L’a cru. Mais „ ce qui ,
( c) Geograph. eft plus concluant, ce mot avoit la même lignification
en Celtique, comme on le prouvera ci-après, Partie 111.
chap. 1. -,
Je croi auffi qu’on avoit donné à la partie orientale de
ces étangs le nom de S tagnum Latara, parce qu’ils étoienc
dans une plaine baffe & marécageufe, car Lait ou Lat
fignifioit en celtique Plaine hajfe & marécageufe, & arr
auprès ou fur. Ainfi Stagnmn Latara vouloir dire Pétang
de la plaine marécageufe , par oppofition à ftagnum Tauri
qui fignifioit l9étang de la montagne, comme on le prouvera,
plus amplement ci-deffous, Partie III. chap. 1.
d m L ang ù, # d o c . Part. L Chap. V I. I ' . 79.
! Orani frepinquam fimni^f. Ç’efi ainfi qu’on lit dans lés
''anexénries éditions, mais cela ne formé aucun fens. Me-
liah & mis a là placé Qram propincpnam fiumini, ce qui
ne fignifie rien non plus. Ifeac Voffius a lin (b) Rhodampro-
pinquam fiumini cette correéhon a'été adoptée par
M. Hu'dfon dans l’édition des 'petits Géographes.- Cela
Çait un fens un peu plus raifpnnable^ mais je croi qu’il
vaut mieux .lire Arauri propinquam fiumini , ou. meme
Ve) Araur propinquam fiumini , pour conferver la mefure
du vers. Outre que cette eorreftion ^éloigne moins de
l’original, il eft certain d’ailleurs que, l’étang de Taur,
dont il eft queftion , eft plus prez de l’Eraut que du
RhôneV ' ■ ■ ■ ■ ■
j Au refte Voffius a cm 'qn’Ayienûs avoit dit qge cet
étang s’appelloit Taphron, 8c :c’eft apparemmenr fur fon
-autorité .que dans!’Qra maritima, imprimé à Oïdord, au
'quatrième Tomèi. des petits Géographes , on a. fubftitué
Taphron à h.place.de Taurum qu’on lit dans. les.autris
éditions : niais céd une erreur certaine. Gomme Voffius
ignoroit le nom.xjue cêt étang, porte encore, il ,'n’a pas
pu corriger la faute du manuferit dont il fe-for,voit , où
l’on n’aypit. écrit Taphron pour Taurum , que-.par une fuite
dë la prononciation yicieufe , qui ar.é.téen ufege pendant
les fiêcîes d’ignora§:c. LësTeres Bénédictins le font fere
vis auffi (dV d’une édition fautive de YOra maritima| où
retfing de Taur étoit appellé Tacrum au lieu de Taurum.
- Mujus vivep . Puera tfilus atque higjtes, afperi Jnterfecap-
tur Celâ;%nifië‘que l’Eraut lervoit deHmite commune
a la Ligurie- du cote, du levant,, & à l’Iberie- du efiffl
du coucl^nt. Je lie garantis point le fait qu’àvaÀçe
Avieniis' f mais il eft certain que Voffius , ' qui mettoié
cette limite ^commune au Rhône fuivant la eôrraffi&ït
qt^il faifoit au Texte d’Avienus , ét'oië obligé d’étéridre
l’Iherie vers le 'Levant encore plus que moi. Pour la Li-
gurie il eft certain auffi qu’elle s’étendoit au-delà du R hôe
ne , de l’aveü Jéi) meme de Voffius,mais fur cet article
mous ayons une autorité plus décifive. C ’eft celle A ’Awè*'
«lus Jui-rnême , qui marque que lepais des Liguriens comV
(*)inédit Ma-
tritenfî. ,
(!>') In Mclain*
p*g- 180.
R 0 t e non» ce|-
tique de la riviere
écoit A -
raur, d’où les Romains.
^voient fait
Araurii , en ajoutant
lâ’terminaifôÀ
latïnï-^yVofcz, ci-
•deil»us ebgf,. 14.
X/t) Hifloire de
î.anj>nedoç. Ton»,
a* . <>«•
, ’(e} In 'Weîam.
ty*g‘ 176.