1 J ô M E M O I R E S P O Ü R x ’H i S T O I R E N A. T U R E E L E
L ’Indigo provient d’une plante que les Indiens appel-
0») Voyez Guil-. lent î/V/7 qÙ A n il, 8c \zs BrSAizm (a) Caachira ou Coa-
\7 ™AtJraiïn&r!rf- c^art- C’ëft une efpece-de Collutea* félonies uns , • ou de
to». PhafeoleSéon les autres, dontdes* branches farmenteufes
rampent par terre. On fait chaque année, trois;rët©*kes de
Cette plante , 'cotnme on' en: fait ici * quatre du* Paftel ,
mais avec cette différence qu’on coupe les branches entières
de ŸA&il ou (Saachira , mi lieu qu’on -ne' cueille qbe
les feuillesniu Paftel. On fait de ces branches de petits
fagots ou faifeeaux, qu’onqettedans une cuve pleïfÉé
d’eau , & qu’on y tient enfoncez. Il s'excite bientôt dans
cette cuve une fermentation & une chaleur violente, qui
fond & diffout non feulement les feuilles de l’Anil,mais auffi
l’écorce & les fommités des branches. Quand la diffolution
eft entieremenMaite , on remue cette matière, & on fait
couler Beau qui en eft chargée, dans une autre cuve où
©n la laiffe raffeoir. Elley dépofe un limon ou fediment
épais, qu’on retire après avoir vuidé Beau claire qui fur-
4iâgd; qü’on laide feeher dans des caiffes^dù on détend 5
& qu’on coupe en tablettes quand il eft fée.
■ C ’eft-là l’Indigo. Le meilleur eft celui qu’on apporte
de Sérqueffe près d’Amadabad dans l’Indouftan , & de
Guatimala dans la nouvelle Efpagne. Cependant s’il
faut en croire l’Auteur des Inftru>frions fur la %intvre%
ils ne font ni l’un nil’autre qu’une couleur faujfe, qu’on
ne peut rendre bonne 8c affùrée que par le mélange du
Paftel ; & de-làvient qu*il eft défendu par lès Ordonnances
rendues fur le fait dé la Teinture , d’employer l’Indigo
féul. Mais les idées des Teinturiers font bien differentes
; leur prévention pour l’Indigo augmente tous les
jours , tandis que le Paftel fe decredite toujours de .plus
en plus. Selon eux le Paftel ne fait que des couleurs lari-
guiuantes & foibles, au lieu que -celles dë l’Indigo font
- vives : & éclatâritÇs.
Il faut même convenir que l’opinion dès Teinturiers
eft .allez conforme à la railon, L’Indigo eft une poudre,
fine &r fubtile y feapable par confequent de pénétrer aifé- '
ment dans les étoffes, & de leur donner une cpuleuréolà-
tante. Le Paftel au contraire n’eft qu’un marc greffier ,
,, D E; L a n g -U-- e d o Ü. > Part. . IL Chap. V 1. 3 tt 1
chargé de.beaucoup de parties terreftres , qui ralentilTent
l’a&ion & le mouvement des partiesfubtileS ÿ dedes empêchent
d’agir efficacement; ■ *
.:y .;Je -né cohnoisk qu’un moyen de remédier d cet inconvénient
,G ’èft-de? préparer 4e Paftel; de la même maniéré
qu’on préparé l’Indigo. Par-là on donneroit aux couleurs
faites 'avecdé^Pàftd^lléclat-)& la vivacité de; celles qu’en
fait ayec l’Indigo , fans rien diminuer deTexcellehçe &
de X’ajfurance qui rendent particulièrement recommandables
les; couleursj oùle Paftel entre.
J ’ai déjà fait en petit des épreuves* derce que je propaie
, & f-èds; épreuves m?onr réuflh, non-feulement dans > la
préparation\de la-p©ûdre«de Paftel, mais auffi dansl’u-
fage de cet-té' poudre pour la teinturer-G’eft à ceux qui
fontptepofez pour veiller1 à futilité publique , de faire
faire fur eettç matière1 de^épfeuves en grand , 8t Si elles
ont lefqàfequ’on croit pouvoir s’en promettre , ©effara
à eux d’exciter ceux qui cultivent le Paftel, à fuiv-re cette
aïbuvelle maniéré de le préparer, & de reglgr les encou-
ra'gemens , qu’il - convient de leur* donner -au-commencê-
>ment, pout-Sles mettre en -état de foutenir les dépendes
OùÆette'mouvelle pratique les engagera., j.ufqu’à ce' que
davantage-connu qu’ils en retireront; puiffe fuffire pour les
■ y déterminer.'
C H A P L T r E V F L “
De la maniéré detailler le Micacouliér, en Latin Lotus
^ arbor ofeCëkis V d’y -faire croître des -branchés foitrchtées,
'■ :■<& de préparer cés branches' enSoxsvches. .
L A ^Sillèdde Sauve dans le D'io'èefé^cBAlais jouit
d’ufo • commerce de fourches , qui lui eft particulier.
On éleve, ces; fourches fur umarbre connu en Latin
, fous‘ de'-nom de Lotus- arbor frufLu cerafi ÿ G. B , ou
de. Délits* frutfu nigricante I, Tourri.'en François^ föds
celui d’Alifieir, ou plutôt de Micacoulier, & en Languè-
docien , fouS'celui dê [a) Fanabregue -, ou Fenabregue; Cet 4 an môt p«m-
arbre-n’eft pas rare dans le refte du bas Languedoc , non %»*•
T t i j