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X I.
De la Fontaine ^’Haute-Combe, dont on a déjà parle' t &
de celle de Puifgros , toutes deux en Savoie.
Le P. Milliet Defchalles, de la Compagnie de Jèfîis,
publia en 1(174. fon CurjfùsMathematicus , en tirofs ffo-
mês infiol. où il inféra un Traite de Eontibus naturalibus &
Propofic. XV.jHumtnibus. G’eft-la (a) qu’ilparle de deux fontaines périodiques
de Savoie, & qu’il en parle dans un affez grand
détail.
La premiere eft la célèbre fontaine d’Haute - Combe
près du lac de Burget, 8tfà quatre iieues dé Chamberi.
Comte© la défctiption qu’il en fait , diffère en plufîeurs
points de celle qu’en a fait Papire Maffon , .il paroît né-
ceftkire. : de |a rapporterdans toute fonjétendùe,
I. Cette fôntainè ne coule pas toujours, car elle ' tark
entièrement quand la ïeçherèffe eft grande. Hic‘fins
»on fiémpernuit^nèeLfitâgulis diebus ; ditm ènim efiftriâior ânnt
tempefias y_omnim deficit.
II, Il arrive de-la qu’ôn attend quelquefois long-tems
des écoulemens', & qu’on lesattend inutilë'ment, If a flù-
rimiad aliquot dies ejus fiuxum expeftartint - ' nec tamen
videruni.
III, D’autrefois elle coule jufqu’à douze fois dans une
heure. Du moins le P. Defchalles àfîut ét-il l’avoir vû
couler jufqu’à fois pendant le tems qù’ft mit a dî^
ner fur beads, fitliquando intta her am duodecies fittït^
ut fiemel e Xpert i Jumus ; interea ditm pranderemùS mfi&ies
aquam dédit. |
IV. Ces inégalités dans le cours de cette fontaine ont
perfuadé au peuple que cette fontaine ne couloit point en
prefence des bâtards. E x hac irregularitate emanoevitÉeç
prover b ium , ut âicatur numquam fiuerë cor am illégitimes
& [partis.
Y . C ’eft-là , â caque dit le P. Defchalles, tout ce qu’il
y a de merveilleux daiis cette fontaine ; car d’ailleurs, du
moins pour le même jour , la durée des écoufepiens eft à
peu près la mêmede même que les intervalles d’un ccoud
e L a n g %%e>o c. Part. II. Cbap. X l l 399
ïement a l’antté< I» eo- nihil aliud notatu digmrn animad-
vertpî,v$ce£mim, ut plurimum,eodem die funt oequalest étt,
aqualia tempora.
L ’autre fontaine eft près d’un village appelle Puifgros 1
à deux1 milles de Chamberi. La defeription que ce Pere
en feit, ^ un peu embrouillée, <&. je ne figaSfi die mérite
une-entière jçroianee.
I. Çette Fontaine ne coule pas toujours. Le P, Defchalles
a-ffure qu’il a. été la voir deux, ou trois fois , 6c
qu’il y aJ demeuré chaque Fois une ou deux heures fans
l’avoir vu couler. Eum fiontem adivibis aut ter Ttfingiflifi
■ que per unam aut .alteram horam fum commoraiiiSp
nullum tamen èjus fiuxum aiïdti'j. yfct'k
II. Quand cette fontaine coule,l’éaifi’épanche par deflus
les rebords de fon baffin, & elle eft en même tems abfor-bée
à.ürâyeplè fable dans une large ouverture,qui eft au-deffous.
Efftt tantum per Juperiora labra aquam effundit fiéd iliam vide-
tur aquam refiorbere , ideo quiainferiori çayitatis parte meatum
habet ingpntem,fid plénum arend, per quemfietÿim tôt a effluit
aqtta.
III. Cettqfontain^ non feulement coule,- par intervalle',
mâis quand -éllé a commenéetunei fois , elle coule tantôt
dix , & ÆOTtôt-yingt fois '/^teprfôrte!qu’à peiile’le tems
■d^ùn écoülémèri^f^ikre foffit-il pour en laifier vinderje
baflin. Non enim tantum per î&tfflvçaffia decurrit, [ed cum
fiemel peepit, aliquando de-eiéS , ■ aliquando vigefies flxtt , ita
ut inter utrumque fiuxum vix fùficiat tempus nècejfiarium ad
ejusF/tvitatem exjpaur iendam.
fijfif . Enfin le P, Defchalles rapporte que plufîeurs Je-
fuxçes de Chamberi aiant; éjté à cette fontaine vêts l’é-
quino,xe dp prinrems, & y aiant demeuré-toit le jour,
il^ l’avoient vû couler deux fois> le matm. vers les dix
heures, & l’après-midi vers les trois : Qu’elle avoit coulé
le matin vingt fois dans une demie heure, de forte que
les écoulemens fejuccedoient pr-efqiie fans intervalle, 8c
nedpnnoient pas le tems de vujder le baflin delà fontaine
mais que le foir les écpulemèns avoient été moins .
fréqueps. Anno piroeterito cirta aquimêHum vernum eum adi-
vere dùedecif» ça fafirjs ,qui per fatum diem ibkveffatê Jupe« ;