J I J t ’H r S T O lK E N A T Ü R R i L E
'sdCe'qu’il y a d’étohnant çîèft que les Arabes & les
aùtres Orientaux ont fur leurs Gmn & leurs P w à peu-
près les mêmes idées , qu’on .a eues. .en Europe fur les
I?«eâ Comme il ne p»ardtt= pgs-jqu’ils les; ; aient prifep;. de
nous5, ni nous d’eux, & que taoush n’avons: jamais/eu *en-
fembfc~/un cofomèfeeîâfïez étroit, efticondnfe
que ces opinions naiffent dfeHcsrraêmes danstl’gfprit-j Sc
que le penchant qü’a le peupîe pour le merveilleux^:
plaifir qu’il trouve â expliquer -facilement, qe qui le.-paffe
par l’intervention'd ’Ætres d’un ordre fupérieur,, lqs ont
infpirées aux Orientaux , de même qu’aux .O rg e sau x
Romains & â nous..
ï I,
: Du Drac. ■
L a araîrife du Drac , qui efl tr^h.éotnmyne-da^
le ' Languedoc, a pris deimeme naifknee - - dah‘s' des Pajga-
nifme. L ’idée qu’on fe forme des Drpcs-, ç’eft quçjqé font
des efprits ïolets, .capricieux , inquiets , ordinairement
fnalfaifâns.-: lçs meilleurs d’entr’eux fe plaifent- d.u rp.oins
à ‘ faire .dçs malices &c des ^Qias d é î ’age.. Onÿroit pourtant
qu’ils prennent quelquefois cer taii^i- gens «du ; amitié
& qu’ils leur rendent d’affez grandspfervicesjj. Du refie
On leur donne le pouvoir de fe rendre invifibles ou dp
fe montrer fous- telle .forme qu’ibleuf- -pja|t4. *
Du tenis de Gervais de Tillebery,Maréchal du Rôiaumç
d’Arles , qui éerivoit {a ) en 13 .ii. on étpfe-pefffeâdé
dans le. bas Languedoc , * «fque 'jes^Drafcs ,-prÊnoient.
» la forme humaine, quand il leur .plaifpit,', & qu’fis al-
p lofent fous eettg forme aux marchés, fan$ crainte 4’étrç
* Braoos' aflèmnt formam homi n is alfa mere ffetjqe in foràifeffihKf
fam aifyentate firiecajufyjs agnitione, Hos .perhibenc in qaverni? flu-
vÎQfBtn jïianfionenï Jbâ’éfe? ^ fefec fe an nulor um aufepftim feut
leyphorurn mulieres aîlicere" ic ptfet'os' ihfeipis- fluràinwm 6klnd#iés>
nam dura ifta capiunt conf&fei, fitbltb rlptü ébgtinnir aS intima delâbi,
hcc plùs hoc cbntingete dicunti quàm foeminis laâancibus , qtijas Draci
rapiunt» ut ptolem fuara infciieenr ijiifeant. lbijtf Qcfifipn, } • cap- S
méconnus
DE L a n g ü I d ô c . Part. III. C h V I I I . I ÿ i j
»> reconnus. Selon cèt Auteur la demeure ordinaire des
» Dracsferoit dans les creux des rivières p ou ils tâchoient
» d’attirer les femmes & les enfans par l’appât d’une ba-
» gue du d’un gobelet d’o r , qu’ils faifoietit nager fur
» ’Peau. Il Ajoute qu’ils recherehoient fùr tout les nour-
M rices, dont ils- avoient befoin pour hourrir .leurs en^
»ffansj, & il fecorife à ce fujet une hiftoire , ou plutôt
» une fable, à‘ laquelle il parôît ajouter foi. » fr,
.On ne connoît ’plus dans/Je Languedèc les enfans des
Diàcs , ni le befoin qu’ils ont de'nourrices mais 'on y
çbn’té* -encore Ce "'que %éf-vais üd Tillebery dit desr bagues
& des g;bbeléts -d’o r, que les'Dracsfent nager fur
les gouffres des rivferes|fepout y attirer IeV;femmes & les
enfans. Cependant l’opinion -commune' éïl que lès Dracs
fixent ordinairement leur demeure dans* quelqup vieille
imaifon inhabitéb.,%ù dâns quelque; endroit" rétulé des
maifons qui font habitées , que^éfede-là qu’ils font
dfcs excurfions dans le voifinage, qüand il leur J plaît. C’efl-
là ce qu’on Appelle .dans le. basvLanguedoc,. (ür)-7revu. La.
peur qu’onf;avoit autrefois, des Dracs", j*eft bien dimi-
nuee^ ^mms elle n’ÿ- efl' ni finie;, ni p»rête a ÿ .finir. Les
paifans & les “Domeftiques , y tremblent encore * dans la
nuit au feul nom du Drac r, plufieurs s’imaginent, même
l’av^r„vût,n& il n’y a prefque.point de village , oùdl n’y
Rit quelque maifon décriée, fous prétexte qu’elle fort de
retraite au Drac.
Sur k defeription qû’ori viàit de faire, il eft aife de
recônnoîfré qüe Tes bons Dracs font les E)ie.iix Lares ou
Pénates du. Eagmifme Romaim, & que lés mauvais .font
les Le mur es. Selon-', les Romains , les Lares * étoîënt lès
Mânes îles-gens de bien ; qui' après;lèur mort'§oüÿér-
; noiçftti.f ^paifiblement la famille, de ; leurs defeendans ,
& s'attachèrent à;y. maintenir: l’ordre ; au lfeja que; les
M Animus fiumanus çxutus & liber, Qipendiis yiçe corpore Gio ab-
• ferâtp'fe é> • i 9ui,P°Iieriort'ra korum cdfarn fôrtîtus pacatô & ■ qüieto
’•jaiitnine demum poffidet, Lar dicitur famtliÀris, Apuleius, t)e Det '
•Socraus.
-J Plantas in ^ÛHluharià Prologo,
P f e ) Ce mot eft
CeMque & (îgnîfic
h a b i t e r . V b i p z ci-,
defliis th a p . I V . d e
l a d e r n ie r e P a r t i e ,
fag. 47 6,
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