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5 .p* Mémoires pour l’H i s toi r e na.î'urell b
plus qu’en Provence , en Efpagne &. en Italie, mais ce
n’eft qu’à Sauve qu’on a l’arr de le tailler comme il faut,
pour y élever des Fourches', 8c. qu’onfçait façonner en-
lùiteles dburches qu’on y-a elevées. Ainfi ce'n’eft qu’à
Sauve qu’on fçait-mettre à profit'cet arb,re,qui n’eft »d’aucun
ufage-dans* les autres-pais 'd’où vient* auffi qu’audieu
deJ’y négliger, cqmme. on-faitpilleurs , on s’y attache à le
cultiver &~:-à .le multiplier. ij
La ville de Sauve; eft -bâtie fur le penchant d’une mon-
W P*s- *8/. .tagne, appellée Coutachri dpnbbn a.déjà (a) parlé, & c’eft
fur cette montagne’ queicpsvarbres, croiffent le plusfjabon-
.damment, dans des pieçés qu’on y a effartées jg & qu’on
appelle par cette raifôjn dés jjfarts. Là eptre beaucoup
de rochers d’une, pierre, très<-yive> ,*_& qui eft une cfpece
de- marbre.: gris , firtrouve; dfëfpaec- en efpace quelque
peu de terre ,<■ mais d’une-terre .très-fertile,, & quiduffit
pour nourrir plùiieurs arbrêS fruitiers, rC’eft-là que croif-
îenr auffi les arbres* dont nous parlons -, Couvent même, ils
y viennçnt,dans des fentes* de-rochers , -oy; il-.rfe^ patpît
point de terre au dehors. ^
Le tronc de. c-es arbres n’a guère que deux , trois % ou
^quatre pieds de haut. On a foin de le tenir à cette hauteur,
pour pouvoir tailler plus commodément les fourches qu’on
. y doit élever. Du Haut de ce tronc partent un- grand, nom-
: bre de ,rameaoec' ;drpfes ^e;:;femblables à peu:près-à .ceux
qui naiffent fur les faules ou fur les ormeaux , qu’on a
étetez.
On laiffe croître ees rameaux fans en -prendre , aucun
foin,, juiqu’à ce qu’ils foient d’une certaine groffeur , &
ce qui eft encore plus important, jufqu’àce qu’ils aient
cinq à fix pieds de long ^ ce qui fait là longueur ordinaire
des; fourches. S’il arrivoit- cependant que quelqu’un de
- cçs rameaux dut tortu , ce qui eft rare , ou qu’il vint à être
.rompu au deffous de cette longueur , ,on le coupe au
plutôt près du.'troncpour .l’empêcher de confumer inutilement
une partie de la fève dcftinée à l’accroiffement
.des autrés.
’ Ce n’eft que. vers la troifiéme année qu’on taille c^s
. rameaux, pour leur faire prendre la forme de fourche,
ms L a n g u e d o c . Part. II, Chap, IL agm
parce.que çer n’eft guère que-vers ce.tems^lp , qu’ils peuvent
avoir acquis là grofteur & la longueur néceffaire. Cet-
't e . f i i t p je & g ç - f a t t , . f a c i l e \ _mais; c’eft en cela
même qye épnfift.e l’avantage & .l’utilité,, de cette pratà-
ougiji d’avoir, fçu coi^ipîjtre, la propriété dp. cet arbre , <Se
d’avoir eu l’adreffe de profiter de cette GDnnoiffanqe par
un milen fort aifé> h
C’eft une' propriété confiante de. Salifier de pouffer à
l’aiffelle ;de 'çhacpe’ feuillê ^|piss bpiurgepnsj, quiifprment
entr’eux-çpmme une efpece de fleur .de lis. Quand on a
donc, déterminé la' longueur qujil convient de donner à
la ffourchq:, on eboifit à peu-près à c^tte; 4pnguei0 1 es
bourgeons qui paroiffejnt les plus vigoureux , & on coupe
le ?r#.meaui en. biailanr j' environ un demi pouce au-d.effus,
avant la ; pouffe du Psintetns.. Ri
gg^ardà; la ff^p iqui ne pfü|j* plus, aller »pn ligne droite,
fe trouve' obligée de«% détourner dans les*bourgeons lés- fdus- proches“, de l’endroit où foft cours eft arrêté,. Par-là
çs jrois bpgrgepns^qu’pn ayoit choifîs., croiffent, sfal:
iqngent .en,3 s’allongeantf;ils copimençienj
de former les trpi^fpurchons de la fourche qu’on éleve.
Que s’il arrive que l’abondance de la;féve. faffe croître
en- même tems quelques autres bourgeons:plus bas,,, comme;
cela ne manqueroit pa|;dp,. dérpper une partie de la
nogrriture néceftpire iq^ç^ro^ffem^it des bourgeons- iju-,
perieurs, on, a- foin de * couper- à, la " taille imyante-, toutes
le^pouffes;latérales , qui pourvoient préjudicier à celle qui
eft la feule utile.
: Il arrive ; quelquefois que les trois bourgçop.s qui doivent'former
la fourche ,. ne croiffentpas,égaîerrienç^ fpy-
y.eht,celui du milieu l’emporté fia:.lfs,autrçs , parce,que
le. chemin qu’il prefente à la féye^;, ':eft; f^uSv^ireîift : d’autrefois
c’eft quelqu’un de ceux deSsCQtez qui prévaut ,pàr
des caufes ; par ticulièr es gagyl pnt. altéré pu affoiblües deux
autres. Dans tous,,çeç,e^s.les,vfpÜrçhes fetoient perdues^
fi l’on n’y remédioit pas ; mais dans tous ces cas le remède
eft facile & fur.
On-effeuille en partiel© fourchon qui*croît trop, ou
fi cela pe paroîtpas fuffire, oïl en coupe, le bout. L’un
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