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les étangs & les lacs, iuf-tout qùàrid ils étoient dans un
lieu fort fombre ou fort élevé. ' "'Odm^ùr aquafum calen-
tjum fontes i quadam/velopacitas^pèl immenfaaltitudo
Sacravit.
Gaulois croient dans le- même ufage,‘du4»pins à l’égard
des lacs qui croient fur des lieux é le v e z & -l’ontrouve' fur
cêta imë hiftoite-remarquable- dans' («)*• Grégoire de Tours«
» U y avoir, dit-il, fur une montagne dü;.Gev:audan j|âgpei-
» Me Helanus, un lac où les habitans des environs fe ren-
» doient tous les ans, & rou ils jettoient en- forme d’of-
» frândesdes étoffes, des toiforis entières -, des froma-
» ges , de la cite, des pains , & plufiéurs autres pareilles
» chofes, chacun félon fes fâcultez. Pendant trois jours on
» y/faifoit grand chere, -mais le quatrième jour, quand on
vouloir revenir , il s’ëlevoit un orage violent avec tant
» d’éclairs , de tonnerres , de pluie-& de grêle, qu’on
» défefperoit prefque de là vie & du'retour. .Grégoire
de Tours ajoute y « que long-tems après un-^Eÿeique de
■ >>i la ville Voiflne ( apparemment - de Jarvotifa K )■ • aiant fait
» bâtir, fur les bords de ce. lac, une Eglife en l’hon-
» neur de Saint Hilaire de Poitiers.,, il^réuffit enfin par
fes prédications à changer^ce ? culte, çaiqn, en un culte:
légitime, de S. Hilaire ; ce qui fit' céder les" orages , qui
arrivoient dans le tems du départ.
, J e ne fçai s’il relie encore dans le Gevaudan quelque
(a) Mons erat in Gabalitano rmitpria , cogjnomento Helanus , la-,
(um babetis- magnum , ad qiiem certo. tempéré inSlritudo rufticôrijrM
quafi libamina lacui illi exhibens linteamina piojiciebac, ac pannos, qui
ad ufum veftimenti virilis prsebentùr j rionnuhrHn*velkra, pkirMi ëtiain'
formas cafèi ac ceræ vclpanis , diverfalque fpccies , unufqifilque juxta
yires fuaSé.,. . . . Venicbant autem cum- plauftris pOtuni cibumque de-
ferenres, maâantes animalia & per triduum çpulanres. Quart% autefn die,,
cum difcedere deberent, anticipabat cos tempeï&s.çum tonitruo & co-
rufeatione valida, & in tantum imber ingens cüm râpîdüm' vîôlënriâ del-
cendebat, u t vix fe quilquam eorurn putaret evaaere. Sic fiebat pec
fingnlos annos ........Poft multa veto tempora quidam Sacerdos ex urbe
jpfà Epi/copatu aftumpto. , . . . . Dei Bafiiicam in honoré Beari Hilarii
Piâavicnfïs eminùs ad oram ftagni ædificavit. . . . .Tune hominesconæ-
ptfndii & corde^cçijyerjlîîfü.nt, • « &, tempeftas deinde, ab illo loco*
prohibica eft. Gregôrius Turonenjts, De gloria Qonfejfortim cap- 2.
D ’E! „ L a N G u E DOC. P a r t .I I l . Chaf. VIII. î y i y
connoiflance de ce lac-you quelqueveftigede.cette dévotions
mais en lifan't ce paifage de Grégoire de Tours,
il mê'fémble voir ce qüilfe -pratique tous les ans dans le
pais de ’F:oix. Il y a fur,une* haute montagne.appellée
Thabor, umkc très-profond , & Tur sfesabords de ceîlac
>‘Urfe' Eglifei,fbâti% fous l’îrivocation de S.. Barthelemi. Les
iaabita’ns.* .des liêuxipteeûnvbifms S'%,çendent,< æn foule
;itous?.les ans le 2.4. diél^disjfdM.oût./domme ceux;tdu-Gé>.
vau dan-a voient accoutumé .de-fe. rendre tous? les ans au .
*lac du Mont Helanus.
- Il eft vrai que ksigens duffaisrjde Eoix affilient aux
Meffes qu’orircëébfcéf^lorsfur-le T.Habor-^tmn feuleihènt
-dans l’Eglife ,t;rnaislinlrçë-dur un Autel qui-eft à décou-
-vert. I?tcoloefÿ0iï<k&t P. J. Fabre,Mé(ieè& de-Gaftelnaudarri, Ca) Hyjrograph.
'Jin gu lis annp menje. Aujrufko ''M qptem huni: >' Lib' z‘
ad facfum aùdiendum ,• cfuod in ib i quotannis cebebratur m
honorem I ) iv ïBartholomoei , in VccleftABarthtSÎomoeo facratd,.
Mais il y a apparence que cette'dévotion n’y a étéîétablie,
.de rnême que fur le Mont H elan us, que,, pour làndlifier
un refte de paganifme qu’il n’étoit'pas aifé d’abolir, G’eft
ainfi que S. Grégoire * lè/Grand permit aux Anglois,-nou-
ivellgment .convertis, à la foi :,'de continuer-îdés’àftembler
eü certesJems. de l’année autour .deleursaheièns Tem-
;ple.s*|-,quj,' avbient été changez ' èn^Bgîiles“j?d?y faire des
feuillées de branches d’arbres fuivant leur coutumes,; &
td’y célébrer les banquets-religieux- qu’ils :y, #ufoientian-
^paravant, pourvû que ee,{ne{*-fût, plus que pour les’-mait-
gër qu’on tuât les boeufs qu’on y immolqit"àutréfbis -.aux
Idoles. La 'raifon que le Pape rend lui-même de cette' tolérance
, îje fçàür.pit,êtreplus.fage, ,;<^c’eft parce qu’ü eft.
* Quia boves iôlent ( Angli ) in fecrificio «Jærnbnum multos oçcidcro,
debët his!:OÉiàm;hac dë. re aliqua /ôlemnita^jmmufari, ut dk ® <&ati&ni^ vel
natalicKs^Martytum , quorum^illic-reliquiæ pôriuntur, t’àbernacuh'circa
‘ëaflcrft EcclefiaS, quae ck fan'is commuraræ fimt, de ramis arborum £k-
ciafit, & religibnis conviviis fol&nnitarem celebtept ; née Diabolo jam
animalia immolent, fed ad laudem Dei in efurn fiiurn anirtialia occidanf,
& Donatifti omnium de- -farietate 'ftâ-'gt^tias référant.........Nam dütîs
mentibus fimül ompia abfcindcre impgflâbilë elfe, non dubium eft. SanSi
Gregorii. Làb. XI. Epifiol. j6 , ad Mcllitum Abbatem in PtaOciâ, '
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