2 78Mémoir es pôür l’H i s toire n a tu r e l l e
concevoir aifément. Qui' eft-ee qui doute en effet- qu’il
n’y^ait dès concavités dans les’ fochers & des conduits
que la Nature'ÿ a difpofez, ou que les eaux-s’y- font creu*
fez en mille tnaniere' -s
Je ne crois pas qu’il &it néceflaire de déterminer ici
la Situation & la capacité des Vefèrvbirs \ le diamètre dn
fiphon & la grandeur, de fes ouvertures. Pourvu que Ites
réfervôirs puiffent contenir toute l’eau de la- Fontainé &
que cette'çau pnifle paflcrpar lémoien du fiphon du prer
mier refervoir au fécond ^'Pon peut leur donner telle
fituation.& telle dimenfion que l’on Voudra' imaginer.
Inutilement affignerois-je quel eft Içi: jdiametre'du
fiphon , puifque je conviens -qu’à la .plate d’un feul ,.1’on
peut en fubftituer plufieurs , & que je crois même( t© que
je dis pour préveiftr certaines difficultés qu’on jp$B0$è*t
me faire ) ' qpe le fiphon dont je parlen’efthùteë dhofe
que l’affemblage d’une infinité de petits conduits ;J>'îâTGèz
à la même hauteur , :recpürbez l'& fi-tuêz- d’ung maniéré
propre à'porter l’eau d’un réfer voir 'â l’autre. x>
Enfin n’étant: pas probable qu e toutes les diféreûtes
ouvertures qui font aux parois du fécond réfervdir*f foi en b
de la mÉne grandeur, envahi voudroit-on s’éforeèf^ê; deviner
laquelle de ces ouvertures refila plus confidérafele.
■ /Ce que nous connoiffons de Fonteft-Grbç nous duto-
rife cependant à dire qu’il .fautr quarante-quatre minutes,
pour que l’eau qui vient au premier refervoir ,'parv-iefihe
aurdeffus du fiphon ; que ce.tfiphon tranfmetV-âuWe*ddbd
refervoir dans di^-fept minutes toutes l’@» qui â^pulé
dans lè premier pendant foixànte-unè ^?!&-qu’enfin les
ouvertures du fécond réfervoir prifes cnfemble jdf^u’aune
certaine hauteur , au deflusrde laquelle l’eâu ne s’élève j>as
lors du* plus grand accroiflement,ne font pas fuffifantesÿtoud
donner une entière iflue à l?eau qui coule par le fiphon.
Il eft aiîé aprfe’les fiippofifiqns que je viens de; faire,
d’expliquer Fonteft-Qrbe. Cohildérohs Peau de la foarcç
qui vient d’abord dans le premier réfervoir : à proportion
qutelle entre dans cè réfervoir , elle entre en meme
tpms dans la branche du fiphon y elle y monte pendant
quarante-quatre minutes. Après df tems-làétant
C e L a'NGUe d odR Part. ï ï. Chafi 11. 1 7 $
parvenue - au,, defïut? de ila eourbure du fiphon ; celui-ci
coule : il s’arrête après dix-fépt minutes ,■ parce qu’alors
il- m’y a, .plus A ’eau dans le refervoir qu’il puiffe élever ,
puifque félon notre .fuppofition , toute celle qui y eft venue
durant foixanterune minute, a dû paffer par les bran-
■ che'sfr1 r.
I,. d^édiphoms’étant arrêté , ne coulera de nouveau , qu’a-
près que >l’eau fera encore pa^venuei’au deffus de fa courbure
/hc’efbà-dire qu’après qtiarante-quatre minutes : dequi
fe-fâit fucbeffivetoent', puifque l’eau qui vient ; dans ce
réfervoir-» neutàrit jamais.. ,
- ;Si nous nousîtartetidns-'à cè que no.üs svenons de dire,
nous! aurions une Fontaine,où Peau s’écoüleroit alternativement
'pendantfdixAept minutes ^ Sè-s’arrêtetoit pendant
quarante-quatre ymais elle ne répréfêntëroit point Fonteft-
Orbef^S’eft parce qu’on ■ n’a'.:rien;. imaginé-;au delà du
fiphon pour rendre raifontdë'tce Phénomène, qu’o&fen a
crûRtexpli'cation impoifibier Il cétôit cependant naturel
d’avoir recours.-^; comme je fais, à un-fécond réfervoir,
lui fuppofèr diférentes^èuvertures l ’une« au deffus'
dé l’autre.- .»fc,
C’eftdansîtedtfec'o'nd; réfervoir qu’e-ft reçue l’eau , qui
Viëiit'du .premier par le moïen du fiphon. Cette eaju en
y „entrant^ s’épanche par le'basà travers les diférentes
^u^etlures,qui y;font ; mais*comme il n’en fort pas au-
tant qu’il y ,en entre«’,telle y,*înonté.--El]e n© peut monter
aitdt ,,'fans que la quantité! qui-s’en échape'toujours, n’aug-
mènt.@7a‘ ■ chaque in-ftant.- d’une manière fenfible , & -cela
pourideux raifèns^fr^» Barcèi que l’eau en, montant, ré^
p,ond.l à beaucoup plus d’ouvertures y & .a. pat conféquent
beaueoup plus. d’ifluësi(h<’. Parce que la hauteur dél’eau
dgyeriant>-beaucoup plus confidérable , la force *àvek -iaK
quelle ielibiitend à foïtir par ces ouvertures , étant-:p#o-
portionnée'à cette hauteur , doit être, , beaucoup plus
grande.
M,Ee fiphon cefïe après avoir coulé pendant dix-fept mi-
mites ÿ if ne dpnnfeftius d’eau fqui': puiffe moiiter^dans ce«
fécond réfervo&^Cèlle qui y en , paffant fans ceffe pa#