a 8 i M é m o i r e s p o u r l’H i s t o i r e n a t u r e l l e ^
Ainfi brique cette Fontaine coule-en croiiaat & dé-
çroiflant J sll pleut, il s’amafle beaucoup pins d’eau qu’au-
paravasnt dans lecreuk de la; Montagne î cette eau fe fend
dans les réfervoks, & doit apporter du changement au
Phénomène , ou ie faire cefî'er entièrement pour quelque
tems,, > • & . . ,
Vers le mois de Novembre , ou les pluies lont anon-
daatii: &: dweiffl^longrteiffî, il doit s’évanouir, pour ne
feparoître que fur la fin de l’Eté. L’Hiver (W trop plu-
viieux., pour qu’il fe montre-.afots. Le PrintOSfis a tes
pluies i l’Eté dans fon commencement en a suffi -, &.|.es
neiges qui font fur les Montagnes des Pyrénées , auprès
defqueües eft qotre Fontaine , venant à fondre dans ce
tems-oi , fournirent beaucoup d’eau à nos réfervoifs.
D’ailletars les eaux qui font tombées pendant l’Hiver , n’orit
pas pu encore entièrement découler:, pour peu qu’il ait
plû dans ces deux faifons. Audi avons^nous remarque que
lorfqu’eBes ont été pluvieufes', le Phénomène reparaît plus
tard, que lorfqu’elleS ne Pont point.été, ce qui fe déduit
de nos principes & qui eft conforme a nos Observations
, & a l’expérience. : .
Pajoôte que fi dans lïnterruption du Phénomène*, la
nouvelle eau qui furvient & .qui caufe cette interruption,
eft fort abondante , qu’elle le fbutienne dans les jrefer-
voirs à une plus grande hauteur qu’a lferdtnp're , elle
forma enphis grandn quantité & avec beaucoupplus
de vîtefle.
Voilà l’explication que j’ai cru qu’on pouvoir donner
de Fonteft-Orbe. Sur l’idée que j’en ai conçue , j’ai fait
eonftruire une machine composée de deux caides ou re-
fervoirs , pofez l’un au deftus de l’autre , qui n’ont en-
tr’eux de communication, que. par un fiphon. Ce fiphon
eft placé dans le réfervoir fupérieur. Aù defibs dfec^ré-
fervoir, j’ai ménagé quelques conduits qui -y aboùrifiënt.
A l’upedes parois du réfervoir inférieur , j’ai Lait faire
quelque ouvertures à différente hauteur, par où les eaux
peuvent «plancher dans un creux -, d’où elles fort-ent &
coulent dans un canal, cjtxe j’ai mis au bas de ce réfervoir.
Cette machine' peut paffer pour une démonftration de
ee que j’ai penfé fur notre Fontaine ; en -effet, faifant
db LA^fe'UBnue.- Part, f l Chap. I l
toujours couler de Peau d’une maniéré uniforme par le
moien d’un dé? conduits fupérieurs dans le premier re-
fervoir , ce,tte eau, après^avo^r pafie d’un réfervoir à l’autre
, comme j’ai fjuppofé qu’il,f^faifoit daps la Montagne
d’ôù vient Fonteft-Orbe , fort enfin de cette machine
encroiffant & décroiJFan.t.
Le, teins. pendant lequel cette eau■ croît & décroît,
eft de quatre minutes-, 8c fonaccroijOÇernçnt & f0q dççroif-
Jement fe font dans les mêmes proportions, que dans la
Fontaine fie. Fqntelb-Qrbe.
Cep accroifièment & ce décroiflement peuvent être interrompus
par une nouvelle eau, qu’on peut faire couler
dans le premier réfervoir par les conduits îùpérieursL 1
Si çette nouvelle eau eft en une quantité; confidefablé,
elle,fort auffi de'la,machine plus abondamment qu’elle ife
fait dans fon plus grand acçtqilfement.
Enfin cette machine imite encore Fonteft-Orlpe eti
ce qu’elle ne tarit point; que fes’eaUX ne fe foutiennent
jafôais à la même hauteur ; & qiifon eft ayerti du jÇQ,m-
mencement de chaque accroiffement par un bruit, qu’on
entend tout-à-coup , & qui cofte quelques momens après.
/. jExplication: de$„ Figures du F- Planche IL
m m h . .
Éllc tçpcêfcn.te la machine ça pçrfpeéfive pourfèrvir d’idée feulement,
I I . Figure. ..
Elle repréfente fe profil fàr la ligne A fi 3es plans, qui fàit'voîr le Siphon
coupé’ par le milieu , les réfèrvoits l’un lur l’autre & le» plan fu-
périeutiwl
1. Ouverrurfj. au deflus.ies unes des autres,,>pat$Â Pe^iu s’^par!çhcÿ
du ré(e,r,VoifPjrifçrieur.
2. Plaque en demi cylindre, qui fert à retenir, l’eau qui rejaillitoit
trop loin> & àla conduire au creux d’où elle fojjrd. s
3. ponds du ppfirvoir inférieur eh Talus.
I I I . Figure.
plie repréfènte un autre profil fur la ligne C D ^esplans, qui fait voir
jN n ij