'Mémoires pour l’Histoire naturelle
tes en les formant i. on les donne enfuite à une autre per-
fomje, qui les appuiant dans une écugllè de bois,. dont
j’ai fait graver la: figure, PUnçke Ml. .Figure ^ e s ptefle
de nouveau, les allonge par le.s,deux bouts oppofez ,|les
rend ovales & .les unit'bien. Pour , cela on les'applique
(dans cette, échelle par. les deux boutsalternâtivement. En-
fuite ou les donne^encore à une troifiepeperfonnc ?i:qüi
achève de les façonner dans une autre éeuelle plus petite,
en les ferrant 8ç lt^-uniffant parfaitement.
I ,-,Ges pelotte§i,§’RppeUgnt. Coques oxxCoquaignes , & le Paf-
tel ainli apprêté > en coquaigne. C’ed de-là qu’eft
Venu l’ufàge-de dire Pd is ;de:Coqûaigne ôxx'iCocaigne , pour
dire, un pais riche ,* parce que le pals ou croît le'Panel,
s’enrichiffoit autrefois par le commerce de; cette drogue.
| On.étendïçdêipelottes qu coquaign.es»'fort des^pkiès,
& on les expofeau foleil's’il fait beau : fînon, on" lesqror-
te d’abord au-defluS du moulin. .Le Paftel qui a?dêtëJ|k-
pofé pendant quelques -heures au foleil^ prend, une^aou-
Jeur noire_aa,dehors, au lieÿ. que celui qui a étéd’abord
renfermé èft ordinairement jaunâtre,^'fur-tout >fi le tems
eft pluvieux. Les Marchands préfèrent le premier -, on
affure cependant que la différence n'eft pas confidérable
dans l’ufager; il-arrive même .quelle Paftel eft’prefqüe toujours;
jaunâtre , parce que. les paifans - né le travaillent
ordinairement que pendant la pluie & lorfqu’ils me peu-
vent faire autre. chofç,i. â
| Les pelp*es:foq^eornniunément féches en étédans' quinze
ou; vingt* jours'ÿjau lieu qu’en Automne le Paftel dé
la derniere récolte eft long-tems à fécher. Le vent
tan ou de Sud-eft qui eft chaud &,£çc ,®ontribue,:beau-
coup â Ip faire fécher plus v^tej
Les^opnes &peloÿte5; fe diftingûent des autres *en et
qu’en leséçrafant, . elles .font .violettes, en dédans, .& qu’elles
ont une odeur affez agréable , au lieu que- les' autres
ont une couleur de (terre & une mauvaife^ odeut-i ,'péiqui
vient- de ce qu’on a cueilli le Paftel pendant la pluie, lorf-
que les feuilles.; qtoipnt chargées^dc-sterre, On jugé aufti
de la. bonté;dçÉipelAti^ ,par le poids , car elles font- légères
lorfque la ntatierc steft éventée.* ou -pourrie faute d’a?
voir été bien preffée. >
d e L an gu ®*!d o c. Part. I It^Ch/ep. F l
' :;;C;’eft de. ces pelottes bien apprêtées qu’on fait la' Poudre
de,'Paftel.- Pour entreprendre Cette opération , ri faut
au moins cent-milliers de pèlotftés. Voici comment on'
y procède.
On choifir dans-une grange écartée un magazin plus ou
mdinsgrand, duivant la-quantité de'Paftel.' Ce magazin
doit ^êtredurun ter rein pavé de br iquéfV&‘revêtu démê-u
me jufqu’à la hauteur de quatre à- Cincj pieds. If fer oit bo'n '
que les murailles'.fuffent de^pierre julqifà^cette hauteur:
* èriiife-scontente pour taniiifouve'nt déiestfaifè enduire avec'
de la terre, mais-comme ,cét-«enduit ïe&détache& fêmê-
lè;-atyéC;le Paftel, cela Yÿxsçte le-gâféjb'^
On porte. les-pëlo'ttes"dans^e magazin &< on- les écrafe
en-poudre greffier avec > dé^maffe#dél'bbis.''Ôn, I eïïtaffe
cette pqudre^ers le milieu du- magazin , à la hautêür de
quatre‘pieds-, confervant unjéfoâctfâ? l’èntour pour paffer.
On humeâe cette poudrë-iavec de l’eau. La plus limon-
neufe , pourvût qu-’eilefffoit'ckire /eft la meilleure. Ce
paftel ainfi humefté fermente,,^’-échauffe , & jette'une fumée.
très-ëpaiffe &- fort puantes '
• On remue ce paftel .tous lès jours pendant douze jours,
le jettantvà’pefienjesd’ulytec^^idu magazin àlautfe,fe bh
l’humeâe.auffi chaque jour pendant-ce t?ems-là.
Après.quoi on iPy- jette plus d’éau,! mais dn fe éontèrité^
de le remuer,fdkbardurefd'düx jours éfî deux jours ,' puis
dé; trois en” trois ^ dè quatre .ên quatre ; dë cinqgen cinq.
Enfin on le met en tas au milieu dü magazin , <$Fon le vi-1 1
fite de |efàs/. en tems pour{ l’éventer en cas qu’il ‘s’échauffe.
G’eft le paftel en poudreî prêt à-être' vendu aux
Teinturiers; ■;
•’ Le paftel qu’on vient de décrire , n’eft point une,
drogue nouvelle. Il eft certain- qu’il étoit connu des* Anciens.
(a) Pline en parle comme d’urte chofe particulierè (*) Htftor. »attirai,
aux Gaules, & ïe, nom de GUftum vou Guajîum c^il pdJftê **
en Latiii eft un. nom' qtiginairement Celtique , quelles
Romains avoient emprun-té'deS Gaulois. C’eft de-là qué
viennent félon les differens'idiomds , lés noms àë Guefdé)
^Veuede pjdelioadp, detGuado que les Français , lès'Fîà