356 Mémoires pour l’Histoire naturelle
que d’environ une Heiie: C’eft un petit pais' où l’oméhtre
dès qu’on a atteint leTommet. des'Montagnes, qui bornent
le vallon de Blaud. du côtéliü midi , avec lefqüellesee
pais eft prefque 'de niveau. L ’on trouve en y entrant
une afféz grande plaine d’environ une lieue 8c: demie de
diamètre, dont les eaux .pluviales n’ont; aucune iffue. Elles
font-obligées de Te ramaffer vers ' le milieu , qui eft
plus bas où elles forment en été deux mares d’eau crou-
pïffante ', féparées 8c affez baffes. Mais cês'mares grof-
fies. dans l’hiver par les eaux pluviales, &. par differens
torréns- qui s’y . rendent des montagnes yoifînés j dorment
eh Te réuniffant ùne efpeçè de lac , dont les eaux
vont fe précipiter avec violence dans un trou ou gouffre ;
qui eft auprès.! Ce trou eft appellé par les: gens du pais
PEntonnadon, c?ef}i-à^dtrè ¥ Entonnoir. Cn a expérimenté
plufieürsfpis que delà paille , de.lâ. fcieure de bois' -^.©u
de! petits morceaux de liège , que l’on avoit jettes*>dans
ce .gouffre en hiver,, ont été bisémtôt rejettes par les
cavèrnes qùé nous ^endhS' dé décrire ; & répandüs^dans
le. vallon dé Blaud.
. De-là.il eft-affé .derconclure‘qiae, les eaux - pluviales,
qui tombent' dans cétte. partie du pais de Sault, & -qui
Te rendent au gouffre- de l’Entonnadov ; Ton! portée^ par
des voies fouterraines vers la, montagne die Blaud,, .s’y
précipitent dans la concavité que cette modtagnéri renferme
, 8c fortent enfin par les deux Entres qui dont au
pied de la même montagne, & qui font pour aihfi dire
les deux; égouts de cette plaine.
■ Comme Ces antres jettent une grande quantité/d’eau
pendant l’hiver , il eft bien évident qu’il: doit y en avoir
beaucoup alors dans] le creux dé la montagne, de Blaud,
avec lequel çes antres communiquent.. Mais il doit y
en avoft aufli dans: l’été , même fe plus: fec ,: quoiqu’il
n?en forte point a puifqùe dans ce tems-là même l’on
trouvé dans le fond de, ces: antrés un grand baflirtd’eau.-,
qui doit.,: fuivant les. apparences], s’étendfé affez avant
dans la montagne ,& pour le moinsjufqu’au deffous des
jfoupiraux dont nous avons parlé.
Ce- qu’on‘ vient d’expofer donne lieu dé‘ former deux
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differentes ] ç-onjeâùres fur la caufe du Vent de Pas.
I. On peut fuppofer, cedepable, que ce qui Te paffe
dans-creux de la montagne; de Blaud reffemblc à
ce qui fe .paffe à no,soyeux dans les foufflets à, forge. Dans
çes -foufflets l’eau, tombant, de haut avec $ impétuofité &
à plomb dans un . tuiau perpendiculaire entraîne pêle-
mêle plusieurs parties d’air, qui en fe. .dégageant peu-àr
peu fe' ramaffent dans une, ventoufe pratiquée exprès, 8c
fartent delà par uni canal latéral avec,; affez de force pour
allumer & pour entretenir le .feu, des, plus grands & des
plus violens fourneaux. Nous gavons., de^même dans le
erpux de la montagne.de Blaud .ded’eaiï qui tombé, de
haut, qui tombe avec impétuofifé qui tombe;^.,plomb.
Il femble donc que.cette-ea^en tombant doit entraîner
de même beaucoup^d’air , qui fe ramaflant dans les con-
.cayitez de la montagne-, comme dans une'ventoufet’, &
s’échappant^aygç, yiolence parlés.-foupiraux ou ]ees con-
eavitez vont aboutir , forme le. Ve%t^ de Pas:,
y^Çette explication eft très-fimpleiyf& ne fuppofe rien
qui ne.foit établi fur. des exemples fenfibles. Ce font de
grah,ds motifs pour.engager, ;à la recevoir. Malhedfeufe-
ihent les conféquences -de cette explication ne s’accofr
dent point avec les obfervatjohs, que nous ayons, rapportées
8c qui-font confiantes.
ip. Si cette explicatiqh étoit vraie , il s’enfuivrok que
ce . Vent ne fouffleroit point -enlevé., puifqu’enété;il ne
.©Mfe point d’eau du pais de,Sault dans le vallon de.Blaud.
* a®. Il s’enfuivroit que ce Vent Teroitau , moins plus
fort %plus cpnftant,en hiver qu’en été , piÿfqu’,en hiver
.l’é'coulement de l’eau du pais de Sault dans le vallon, de
Blaud,-çft.inconteftablement plus grand 8c plus confiant
.qu’en été...
i. 3°. Il s’enfuivroit enfin,que ce Vent foufflerôit' également
dans1 le ..beau tems. dansda. pluie , pendantjfe
jour & pendant, la nuit, que le Vent fût au Sud-eft ou
jàjl’Oueft , parce que l’écoulement de l ’qaja eft toujours
uniforme , & ne varie point ni fuivant l’état de l’air, ni
fuivant lé cours du foleil ,.ni enfin fuivant la nature du
Vent qui fquffle au dehors.
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