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182 T E R R A I N TI'RTIAIRE SUPÉRIlíCn.
masquent la vue de la mer aux habilanls de Garedjé'.
N'ayant pas e.xploi'é la région comprise entre Guredjéel
l'embouchure du Kazdagh Sou. je ne suis pas à même d'apprécier
le développement que les grès lacustres (?) pouri
aient y avoir; ce n'est donc que d'une manière hypothétique
que j'ai colorié sur ma carte cette partie du littoral
méridional de la mer de Alarmara comme appartenant aux
terrains de transition, parce que, à en juger par l'aspect
de la roche, c'est, selon toute apparence, à ces terrains que
se rapportent d'un côté le Gulguen Dagh (au pied duquel
se trouve Garedjé) et de l'autre côté la presqu'île de
Cyzique, ainsi que les îles d'Alani, d'Afzia et de Marmara.
En terminant cette rapide revue des dépôts échelonnés
le long du littoral septentrional de la mer de Alarmara,
ainsi que des deux côtés du détroit des Dardanelles, je
ferai observer encore une fois que, bien que j'aie cru devoir
les placer dans le. chapitre consacré à l'étude des dépôts
lacustres proprement dits, eu égard au rôle dominant qu'y
jouent les fossiles d'eau douce S cependant il est trèsvi
aisemblable que ces dépôts font partie des sédiments marins
ou d'eau saumàtre signalés dans le chapitre précédent
comme aralo-caspiens. En eiTet, si les fossiles que ren-
1 . ü u r c d j é qui n'est composé que d'une centaine de miséraliles cabanes,
construites en terre glaise et recouvertes de chaume, est situé au fond d'une
vallée étroite, ricliement boisée et dont l'altitude paraît jieu supérieure au
niveau de la mer.
2. C'est à cause de cela que, sur ma carte, j'ai colorié comme appartenant
au terrain tertiaire supérieur d'origine lacuslre (n" 2'l) les dépôts du
littoral septentrional de la mer de Marmara et des deux rives du détroit des
Dardanelles, tandis que, pour me conformer à l'hypotbèse que j'ai adoptée,
j'aurais dù leur donner la teinte n" 22 affectée au terrain tertiaire supérieur
d'origine marine ou saimàlre se rapportant à l'époque aralo-caspienue.
C H A P I T R E II. 183
ferment les calcaires et les conglomérats des parages du
Bosphore (p. 1Û9), de Sinope (p. 150), des vallées du
Méandre (p. i58) et de Melikscherif (p. 1G/|), rappellent
plusieurs des formes propres au calcaire de steppe de la
liussie, les ftlactres des environs de Constantinople (p. 168)
se présenteraient comme les équivalents des Congeria si
caractéristiques pour les dépôts aralo-caspiens du bassin de
Vienne; rapprochement auquel la présence des ossements
d'éléphant dans les parages d'Eren Koï (p. 176) donnerait
encore plus de probabilité, car on sait que les débris de ce
proboscidien sont assez répandus dans les sédiments aralocaspiens
de l'Autriche ^
Au reste, si les dépôts qui occupent le littoral septentrional
de la mer de IMarmara et les deux rives du détroit
des Dardanelles ne constituent réellement, ainsi que je le
crois, qu'un ensemble avec les dépôts aralo-caspiens signalés
dans le chapitre précédent, il ne me paraît pas que
l'époque aralo-caspienne ait laissé d'autres traces en Asie
Mineure. Dans tous les cas, les dépôts exclusivement lacustres
que nous allons éludier ne rappellent cette époque d'aucune
manière.
'I . 11 n'est pas invraisemblable que ce soit le sol même de Constantinople
(pii ait fourni les ossements de l'animal \ertébré suspendus à
l'entrée de la pointe du Sérail, mais qui, malheureusement, n'ont pas encore
été examinés jusqu' à ce moment; cette conjecture me parait d'autant
plus fondée que l'annaliste Glycas [Ann. pars, iv) dit que, pendant le
règne de l'empereur Zénon, on trouva sous l'édifice de Saint-Minas, à
Constantinople, des ossements de géants; or on sait que non-seulement
au moyen âge mais même "a une époque assez rapprochée de la nôtre, les
ossements de mammouth élaient généralement considérés comme débris
do géants; M. Heer [ürivelt der Scliweiiz, p. 5ít) cite à ce sujet des
exemples très-curieux empruntés à l'histoire contemporaine.