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346 T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
en grande partie recouverte par la terre végétale à travers
laquelle percent çà et là des calcaires bleuâtres (de terrains
de transition [?]) ; mais ces affleurements ne se montrent
que dans la proxiuiité immédiate du Kara Dagh, où l'on se
trouve en elletsur la lisière de ces roches qui constituent l'extrémité
nord-est du massif, tandis que plus au sud-ouest de
ce dernier, les galets qui jonchent la plaine sont presque
exclusivement de calcaire lacustre. Aussi la roche ne tarde
pas h se présenter in situ, h '1 lieue 1/2 environ au nord de
Kai-aman, au moment où l'on commence à franchir le plateau
qui porte cette dernière ville, et lequel ne s'élève qu'insensiblement
au-dessus du niveau de la plaine. Celle-ci, dans les
parages limitrophes de Karaman, est limitée des côtés de
l'est, du sud-est et de l'ouest, par des rangées de montagnes
surbaissées (tertiaires inférieures[?]), dont les formes monotones
et la teinte blanche conirastent fortement avec les
contours hardis et les surfaces foncées du groupe trachytique
du Kara Dagh, qui borde la plaine au nord et au nord-ouest.
Quant au plateau même de Karaman dont nous venons
de toucher la partie nord-est, en y arrivant d'In Yaïla et
de Kalbassan, nous allons maintenant en visiter le revers
opposé, en l'abordant par Kassaba. Or, comme cette dernière
localité se trouve sur l'une des lignes presque parallèles
tracées par mes itinéraires, dans la région comprise
entre Konia et Karaman, en passant tour à tour par Khadin
Sara, Kavak, Alibeï Koï, Souleïman Hadji Koï et Kassaba,
j'évitei'ai de trop fréquentes répétitions en réunissant
toutes ces lignes en une seule large coupe, dirigée de
Konia à Karaman, de manière à embrasser l'ensemble des
points susmentionnés; cette coupe nous fera connaître la
région occidentale du grand bassin lacustre de la Lycaonie.
CHAPITRE Vni. 347
dont nous avons déjà successivement ti-aversé les zones
septentrionale, centrale, orientale et méridionale.
111.
En se rendant de Konia à Khadin Sara par Hatap, on
voit, à 2 lieues eiiviron au sud de cette dernière localité, des
conglomérats solides horizontalement stratifiés, longer les
hauteurs de terrains de transition (?) au pied desquelles se
trouve Hatap, à une altitude de 1,286 mètres, ils représentent
probablement le cordon littoral des dépôts lacustres
qui se manifestent de plus en plus, à mesure qu'on s'avance
vers la plaine de Khadin Sara. xAinsi, dans les parages de
Tcharicklar (à 2 lieues à l'est de Hatap), on voit percer à
travers les dépôts détritiques les couches horizontales du
calcaire lacustre. De même, la rangée de collines linéaires
au pied desquelles est situé Khadin Sara, à une altitude de
1,267 mètres, est également composée de calcaire lacustre
horizontalement stratifié. Ces collines, parfaitement nues
comme toute la contrée limitrophe, forment ie bord occidental
de la petite plaine de Khachn Sara, et sont dominées
par des hauteurs plus considérables, composées soit par le
terrain tertiaire inférieur (?), soit par des roches éruptives^
1. La misérable bicoquo de Khadin Sara, composée seulement de quelques
inities en terre glaise, occupe probablement la place de l'antique
Casbidj que Ptolémée cite parmi les villes principales de la Lycaonie.
Quand on considère que les anciens géographes ne rapportent que les
villes (iirbes), sans daigner nommer les petits centres de population
[pagi), tels que ceux auxquels se réduisent aujourd'hui dans cette contrée
les humbles représenlants de la vie sociale, il est probable que le seul
É