22G T I ' R R A I N TERTlAllii! SU P Îi R I E Lì 1!. CU AIM T R E IV.
c'est probablement à ces derniers qu'appartiennent les grès,
les marnes et les sables développés à l'est de Gueurdiz, et
occupant une partie de la contrée, qui, dans ces parages,
sépare la vallée de Kum de celle de Demirdji. En eflet, à
3 lieues environ au sud-est de Gueurdiz, non loin du village
de Raalular situé à une altitude d'environ 300 mètres, le
gneiss est remplacé par un grès jaune micacé très-friable,
disposé en couches horizontales et alternant avec des calcaires
et marnes souvent plastiques, ou avec des sables
marneux qui renferment des galets arrondis soit incohérents,
soit soudés par un ciment marno-calcaire en un conglomérat
solide. Les bancs qui composent ces dépôts ont une
puissance variant depuis 5 centimètres à 1 mèire, et constituent
des masses énormes, dont les parois dénudées se
présentent comme des murailles d'une trentaine de mèi res
de hauteur; on y compte jusqu'à vingt-cinq couches alternant
régulièrement les unes avec les autres.
Dans les parages de Deendji Koï' (à 2 lieues au sudest
de Raalular) les grès aflectent des formes concrétionnées,
quelquefois composés de petites globules siliceuses,
groupées de manière à figurer des grappes de raisin. Ces
agglomérations de concrétions siliceuses très-solides qui,
sur quelques points, notamment entre Deendji Koï et Indjekler,
passent insensiblement aux grès jaunes friables et
alternent avec des marnes crayeuses, rappellent vivement
les dépôts de cette nature signalés à Kourna (p. 206) et
que nous verrons également sur la côte de la Thrace, dans
les parages de Kilia, ce qui pourrait faire supposer que
dans tous ces endroits ils appartiennent au terrain quaternaire.
C'est, selon toute vraisemblance, également aux dépôts
lacustres que se rapportent les marnes et les conglomérats
développés à l'ouest de Gueurdiz, dans les parages de
Kayadjik. Ainsi à h lieues environ à l'est d'Akhissar, à
l'endroit même où se trouve un café assez fréquenté par
ceux qui se rendent de cette dernière ville soit à Kayadjik
soit à Gueurdiz, la contrée s'abaisse en une surface fortement
inclinée à l'est et sillonnée par de profonds ravins qui présentent
des dénudations très-instructives, comme par exemple
celle entre Tepeler Koï et Kayadjik, oii l'on voit (de bas en
haut) la série suivante d'assises : 1° marnes blanches tantôt
incohérentes, tantôt compactes, alternant soit avec des grès
jaunes friables ou des marnes noires très-micacées généralement
incohérentes, soit avec des sables marneux jaunes
micacés, le tout plus ou moins horizontalement stratifié;
2° conglomérat tantôt à grain irès-fm, blanchâtre, friable,
çà et là chamarré à sa surface de petites cavités oblongues
qui pourraient bien être des traces de corps organiques,
tantôt à gros grains diversement coloriés. Ce conglomérat
qui forme des couches en moyenne de 3 mètres d'épaisseur,
le plus souvent horizontales, quelquefois légèrement inclinées
au sud 7° est, ne paraît être que le résultat de la
décomposition d'un trachyte quartzifère analogue à celui
de Kayadjik, dont j'ai donné ailleurs la description'.
La pâte de cette masse désagrégée est particulièrement
composée d'une substance blanc jaunâtre, les grains de
quartz y sont plus grands et plus nombreux que dans le
1. Sur ma carte géologique, ce village a élô marqué par erreur sous le
nom de Demirdji Koï, nom que porle le village silué>plus au nord-esl. 1. Voyez Roches éruplives, p. 47.