414 T E H U AIN S POST- T li R T I A I R E S.
le diluvium ne joue qu'un rôle insignifiant dans la partie de
la vallée que traverse le cours supérieur de la rivière. Cependant
la plaine élevée (de plus de 700 mètres d'altitude)
de Simav, située à peu de distance à l'est-nord-est des
sources du Sousourou Tchaï, est revêtue de puissants dépôts
de sable jaune renfermant beaucoup de galets, empruntés
au roches qui entourent la plaine et parmi lesquelles figurent
des galets de gneiss, de marnes, de calcaires et de quartz.
Il en est de même des vallées qui sillonnent la contrée, également
élevée, comprise entre Simav et Bolat. Ainsi, lorsque
de Simav on se dirige à Bolat à travers le domaine gneissique
que nous avons déjà appris à connaître S on parcourt
(entre Daredji et Sinekler) pendant près de trois heures, du
sud au nord, une étroite vallée arrosée par un tributaire du
Bolat Tchaï- et resserrée entre deux remparts de sable et de
galets, dont la hauteur dépasse d'au moins 9 mètres le niveau
que pourrait atteindre aujourd'hui cette petite rivière
lors de ses débordements les plus exceptionnels. Des phénomènes
analogues se produisent également dans les vallées
des autres affluents de l'Adirnas Tchaï aussi bien que dans
la grande vallée lacustre traversée par ce dernier.
La partie du littoral méridional de la mer de Marmara
située à l'ouest de l'embouchure du Sousourou Tchaï offre
également un développement assez étendu de dépôts détritiques
d'âge plus ou moins récent, bien que, parmi les cours
d'eau qui débouchent sur ce littoral, il n'en est point qui
se terminent par des delta tant soit peu considérables, car
celui du Kazdagh Sou (Esopus) a très-peu d'étendue. Par
Voyez Roches éruplives, p. 278.
2. Affluent de l'Adirnas Tchaï.
m
CHAPITRE II. 413
contre, les dépôts détritiques occupent la plus grande partie
de la surface comprise entre l'embouchure du Tchan Tchaï
(Granicus) et les parages limitrophes du lac de Maniyas.
Composée de puissantes assises de sables et de conglomérats,
cette surface se termine du côté de la mer par une
large plage arénacée, chamarrée de lacs et de lagunes. Les
premiers sont formés par les ruisseaux, qui, ne pouvant plus
atteindre la mer, se concentrent en nappes d'eau stagnante
mais douce, tandis que les derniers doivent leur naissance
aux irruptions de la mer, qui tour à tour les inonde et les
abandonne, en ne laissant que des dépressions tapissées de
limons et jonchées de dépouilles de mollusques. La plage
est bordée, à une certaine distance, par une rangée de dunes
revêtues de plantes marines. Parmi les galets de la plage,
presque tous sont empruntés à un calcaire jaunâtre, à cassure
conchoïde, roche dont sont composées probablement les
montagnes qui bordent la plaine du côté du sud; au reste,
ce calcaire, que j'ai provisoirement rangé dans le terrain tertiaire
inférieurs se présente in sUu dans les parages de
Guiaourkevi.
Les dépôts détritiques de cette partie du littoral de la
mer de Marmara pénètrent bien avant dans l'intérieur de
la vallée du Tchan Tchaï ainsi que dans les vallées arrosées
par les affluents divers de ce cours d'eau. Ainsi ils revêlent
la majeure partie de la fertile plaine au milieu de laquelle
est situé Tchanbazar Koï, et forment à l'ouest de Bigha de
puissants dépôts de sable et de cailloux roulés, souvent distinctement
stratifiés, recouvrant les roches trachytiques \
'I. Voyez Terrain lerliaire inférieur, p. 211.
2. Voyez Roches éruplives, p. 14.
P