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TERRAINS POST-TERTIAIRES.
d'une lisière qui occupe l'espace compris entre le lac et les
montagnes (crétacées [?]) qui le bordent à une certaine distance.
A l'extrémité sud-est du lac, cette lisière est composée
de masses considérables de conglomérat, souvent horizontalement
stratifié ; c'est une espèce de rempart que l'on
voit se terminer en coin à mesure que l'on s'avance de l'est
à l'ouest le long de la rive méridionale du lac, également
composée de sable, d'argiles et de galets; cà i lieue environ
au nord-ouest du petit bourg de Sabandja, ces dépôts
forment des hauteurs assez élevées, que traverse un défilé
très-boisé, sillonné en sens divers par des ravins profonds
remplis d'eau croupissante.
La surface extrêmement tourmentée du défilé, mais surtout
la nature marécageuse du sol, rendent ces parages
d'autant plus pénibles pour les chevaux, que les fondrières
où ils s'enfoncent à chaque pas sont hérissées de dalles qui
se dressent çà et là comme des barricades.; ce sont les débris
bouleversés d'un ancien pavé romain, ce qui prouve que
cette contrée (comme tant d'autres en Asie Mineure) maintenant
presque impraticable pour le cavalier et même pour le
piéton, était jadis traversée par des voies de communication
régulières et d'une construction monumentale, dont le rétablissement
deviendra de plus en plus difficile et dispendieux,
parce que chaque jour ajoute son contingent à l'oeuvre
accomplie par une longue succession de siècles de barbarie,
pendant lesquels tous les éléments ont pu sans contrôle continuer
leur travail de destruction et accumuler sans cesse les
débris de tout genre.
Le défilé dont il s'agit débouche dans la grande plaine
d'Ismid, où les hauteurs de conglomérat, d'argile et de
sable s'abaissent brusquement. Il ne serait pas impossible
CHAPITRE II. 397
que tous ces dépôts qui encadrent le lac fussent l'oeuvre de
ce dernier, à une époque oii le niveau de ses eaux était bien
supérieur à celui cju'elles atteignent actuellement.
Les hauteurs calcaires (crétacées [?]) sur lescfuelles s'appuient
les sables, conglomérats et argiles dont est composée
la rive orientale du lac de Sabandja, séparent ces dépôts de
ceux qui revêtent presque la totalité de la vallée traversée par
le Sakaria. II est vrai, je n'ai point visité la partie de cette
vallée comprise entre Geïwé et Yenischehr ; mais comme la
vaste plaine qui se déploie à l'est et au sud-ouest d'Adabazar^
n'est qu'une expansion locale de la même vallée qui
continue sans interruption jusqu'à Yenischehr, on a droit
d'admettre avec beaucoup de vraisemblance que la nappe
détritique qui revêt la plaine d'Adabazar pénètre également
dans la région supérieure de la vallée du Sakaria, tout en
laissant percer çà et là les dépôts lacustres pliocènes; car,
ainsi c|ue nous l'avons vu (chap, v, p. 242), ces derniers
constituent la charpente solide de la majorité des vallées
appartenant au système hydrographique du Sakaria, en
sorte que l'on est presque toujours certain de trouver dans
ces vallées les dépôts lacustres pliocènes à une profondeur
plus ou moins considérable au-dessous du diluvium.
1. Les dépôts détritiques, sovivent très-puissants, qui revêtent la belle
mais inculte plaine d'Adabazar, pénètrent dans les vallées latérales arrosées
par les ruisseaux qui débouchent dans le Sakaria à peu de distance au
nord-est-nord du petit bourg d'Adabazar. Au nombre de ces vallées latérales
figure colle située entre Kliandek et Gumuscliabad, et dont le fond est
revêtu de puissants dépôts de sables rouges et de tuf volcanique, ainsi que
je l'ai signalé en étudiant les roches éruptives de cette contrée. Voyez
Roches érupiiues, p. 227.
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