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cleDjehenné D e r e s s i d e Pambouk DeressiS etc. Or, les
dépôts superficiels de toutes ces vallées ont la plus grinde
analogie avec ceux de la plaine de Tarsous nommée TchoukourOva%
lesquels se prolongent en une bande de largeur
très-variée le long du littoral, depuis Tarsous jusqu'au delta
du Gueuk Sou. De plus, quelques-unes des vallées du versant
méridional du Boulgar Dagli communiquent directement
ou indii'ectement avec la plaine de Tarsous (Tclioukour
Ova), dont nous avons déjà constaté l'âge quaternaire
(p. 388), ce qui serait un motif de plus pour rapporter à la
même époque les dépôts détritiques superficiels des vallées
susmentionnées.
XVII.
Les énormes deltas du Saïhoun (Sarus) et du Djihan,
(Pyramus) paraissent être l'oeuvre de ces deux rivières
classiques, si remarquables non- seulement pour l'antiquaire
et l'historien, eu égard aux souvenirs qui s'y rattachent,
mais aussi pour le géologue à cause des changements fréquents
qu'elles ont subis dans leur cours, et qui sont d'aulant
plus intéressants que l'on peut les suivre à travers les
siècles, les anciens géographes et les écrivains du moyen
âge à la main. Aussi terminerai-je ma revue du terrain moderne
de l'Asie I\Jineure en résumant ici les résultats principaux
des considérations historiques sur ces deux fleuves,
1. njehemié onfor, déré, vallée.
2. Pambouk, coton.
3. rchoukour profond, ova, plaine.
CflAlMÏUE II. 4()l
développées dans la première partie de cet ouvrage % travail
auquel je me permettrai de renvoyer le lecteur pour les
nombreuses et curieuses pièces justificatives qui y sont discutées
avec toute l'étendue qu'elles comportent. Or voici
ce qui découle de l'examen de tous ces documents relatifs
aux phases successives que le Saïhoun et le Djihan ont dù
parcourir \
1° Dans l'espace d'à peu près 22 siècles, c'est-à-dire
depuis environ /i50 ans avant Jésus-Christ jusqu'à l'époque
actuelle, le Saïhoun et le Djihan ont tour à tour opéré leur
jonction et leur séparation pas moins àe six fois.
2° Aux époques oi;i il était séparé du Saïhoun, le Djihan
avait une tout autre embouchure que celle qu'il possède
actuellement, puisqu'elle se trouvait à côté de la ville de
Malkis, située jadis à peu de distance du cap Karatasch.
Aujourd'hui, l'emplacement de Mallus est à plus de 8 kilomètres
au sud-ouest de l'embouchure du Djihan. Il paraîtrait
donc que le Djihan n'aura mis qu'environ 5 siècles
pour franchir au delà de 8 kilomètres, car du temps d'Abulfeda,
son embouchure a dû se trouver encore à côté de
MaUiis, autrement le géographe arabe n'eût pas pu dire
comme il le dit, qu'au-dessoux de Jlopsuestia (le Missis
moderne), le Djihan tourne à Vouesl; tandis que c'est au
contraire au sud-est que cette déviation a lieu de nos jours.
3° Réunis ou séparés, ces deux fleuves étaient navigables
jusqu'à une certaine distance au-dessus de leurs embouchures,
et il résulte du témoignage de plusieurs auteurs
'1. Voyez Géographie physique comparée de l'Asie Mineure p, 300
à 313.
2. Voyez loe. cit., sur l'origine des noms de Saïhoun, et de Djihan,
ainsi que de ceux de Vaxarlès et A'Oxiis.