(18 T E R R A I N TERTIAIRE MOYEN.
jMalheureusement la composition chimique des eaux des
lacs salés de l'Asie Mineure est encore trop peu connue
pour que l'on puisse en déduire des conséquences relativement
à leur origine. Cependant parmi ces lacs il en est deux
dans la Lycaonie : le Touz-Gueullu et le ÎMourad Gueul qui,
bien que situés l'un à coté de l'autre, offrent dans la composition
chimique des sels dont ils sont saturés, une différence
très-notable, puisque celai déposé par le Touz-Gueullu
paraît consister exclusivement en chlorure de sodium et a
un goût franchement salé, tandis que les substances également
blanches qui revêtent le Mourad Gueul sont évidemment
d'une tout autre nature, à en juger par leur goût
amer (sulfate de magnésie [?]) ; or ce contraste serait incompatible
avec l'hypothèse d'une même nappe d'eau de mer
recouvrant le plateau dans lequel se trouvent creusés les
deux bassins, tandis qu'il disparaîtrait du moment qu'on
suppose que les lacs dont il s'agit doivent leurs éléments
constitutifs à deux systèmes différents de sources thermales.
D'ailleurs, en rapportant à l'époque miocène la formation
des lacs salés de la Lycaonie, on aurait un motif de plus
pour admettre qu'en raison même de cette origine comparativement
récente et aussi à cause de l'altitude considérable
de ces lieux exposés à de longs hivers et h des chaleurs estivales
de peu de durée, la concentration de leurs eaux doit
la région occidentale de la Galicie si riche en huiles minérales, on n'est pas
encore parvenu à constater une trace quelconque de dépôts végétaux foss
i l e s ; néanmoins M. Noth [Verhcmdl. d. k. k. geol. Reichsansl., 1868,
n° 9, p. 194) attribue l'émission du gaz hydrogène carburé à la distillation
spontanée soit des schistes bitumineux, qui ne font pas défaut à la Galicie
centrale, soit à des amas de végétaux fossiles situés à des profondeurs
non encore explorées.
RÉSUMÉ.
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être bien moins avancée que dans les bassms c^e a mer
Morte et de la Caspienne, ce qui rendrait compte de la predominance
du chlorure de sodium dans les lacs de la Lycaod
e , sans exclure la possibilité qu'à la suite d une action
plus prolongée du temps, les substances si caradenstiques
pour la mer Morte, les lacs Elton, Bogdo, Indersk etc., se
manifesteraient également dans les lacs salés de la Lycaonie.
Ces considérations, auxquelles on doit ajouter 1 absence
de tout fossile, sont donc de nature à faire admettre avec
beaucoup de probabilité, que les lacs salés dont il s agit
doivent leur origine à l'action de sources thermales qm auront
donné lieu, dans le courant de l'époque miocène a des
phénomènes que les sources_ de Tou.la, dans la Iroade,
produisent encore aujourd'hui. ^
Tel n'est point le cas à l'égard des salines de la vallee
de Motischlou Sou, où les sources empruntent directement
le chlorure de sodium aux calcaires imprégnés de cette substance,
et renfermant des huîtres et des polypiers caractéristiques
pour le terrain miocène (p. 105), ce qui suffit pour
assigner à ces dépôts une origine marine. Déplus, c est
encore à une origine semblable que se rapportent selon
toute apparence, la plupart des régions de l'Asie Mmeure
et entre autres celle traversée par le Kizil Irmak, dont le
sol est tellement saturé de substances salines que ces deinières
se manifestent non - seulement par de fréquentes
efflorescences et même par des amas plus ou moins considérables,
mais encore par la nature saumâtre des eaux. Or,
comme ces sels consistent particulièrement en chlorure de
sodium, sans qu'on y voie des concentrations locales d autres
substances, ainsi que c'est le cas dans les deux lacs
précédemment indiqués de la Lycaonie, il devient probable
4 ^-mma