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TIÎRUAIN TEirriAlHE SUPIÎIUIÎUK.
cachet d'aridité et de monotonie imprinié à la majorité des
régions lacustres de l'Asie Mineure.
En continuant à descendre la vallée du Gediz Tchaï,
depuis la jonction de cette rivière avec l'Uludjé Sou jusqu'à
Yenischehr, on voit qu'à 1 lieue 1/2 environ, à l'est
de ce dernier village, les dépôts lacustres forment des rochers
considérables, composés d'un conglomérat trèssolide,
dont les éléments constitutifs frappent le regard par
la disproportion de leurs dimensions ; car on y voit empâtés
dans le même ciment, à côté de très-petits fragments,
d'énormes cpartiers de plusieurs kilogrammes de poids ; ils
sont presque tous empruntés à la même roche basaltique,
que l'on trouve sur pied un peu plus près de Yenischehr.
Dans la partie de la vallée du Gediz Tchaï comprise
entre Yenischehr et Adala, les dépôts lacustres se trouvent
fréquemment interrompus soit par les terrains de transition
soit par des roches éruptives, ainsi que cela a lieu entre
Yenischehr et Davalu; plus loin, c'est-à-dire au nord-ouest
de Davalu, le Gediz Tchaï traverse, jusqu'aux parages
d'Adala, le célèbre domaine volcanique de la Calacecauriiène,
ou contrée brûlée, sur les dépôts lacustres duquel
le mémoire de 31M. Srickland ^et Hamilton, que j'ai été
dans le cas de citer ^ à Toccasion des roches éruptives de la
même contrée, fournissent des renseignements intéressants,
pour lesquels je renverrai le lecteur au travail des deux
savants anglais dont j'ai reproduit les principales indications
sur ma carte, d'après celle qui accompagne leur travail.
Cependant je ne dois pas passer sous silence une observation
assez importante qu'il contient, savoir : que les dépôts
'1. Voyez Roches éruptives, p. 2M.
CHAPITRE IV. 2n
lacustres de la Catacecaumène consistent en calcaire blanc,
horizontalement stratifié, qui, dans ses assises inférieures,
passe aux dépôts de tuf volcanique; ce qui indiquerait que
les calcaires lacustres de cette contrée sont postérieurs à
ces derniers.
Avant de continuer à descendre le Gediz Tchaï, depuis
Adala jusqu'à son embouchure, il nous reste encore à jeter
un coup d'oeil sur la partie du cours supérieur de cette
rivière comprise entre sa jonction avec l'Uludjé Sou et la
ville de Gediz, ainsi que sur ses principaux affluents, notamment
sur l'Aîné Tchaï (Selendi Tchaï), le Demirdji Tchaï,
le Kum Tchaï et l'Aïnégueul Tchaï [Cogamus).
N'ayant pas visité moi-même la partie susmentionnée
du cours supérieur du Gediz Tchaï, tout ce que nous
savons de la constitution géologique de cette vallée se
réduit à quelques renseignements fournis par MM. Strickland
et Hamilton' sur les dépôts lacustres développés au nord
et au sud de la ville de Gediz, dépôts consistant en calcaire
horizontalement stratifié, bordés des deux côtés par les
contre-forts du Mourad Dagh, et interrompus dans leur
portion centrale par les roches éruptives dans le domaine
desquelles se trouve la ville de Gediz.
Quant à la portion de la vallée comprise entre les dépôts
lacustres auxquels les deux savants anglais n'assignent que
peu de développement au sud de la ville susmentionnée,
ainsi que de la jonction du Gediz Tchaï avec l'Uludjé Sou,
nous ne possédons aucune donnée géologique bien positive
à cet égard. Cependant, comme les dépôts lacustres composent
les parages oîi a lieu la jonction entre les deux
1. Voyez Transact, of the Geol. Soc. of London, etc. v. VT, p, 17.
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