3.4S T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
La petite pUxine de Kliadin Sara, revêlue en partie par
des dépôts détriliques dont la surface est joncliée de galets
de trachyte, communique avec la grande plaine lacustre de
Konia par une vallée çà et là marécageuse, qui débouclre
non loin du village de Kavali, situé à 3 lieues au nord-est de
Khadin Sara. Des deux côtés, cette vallée est bordée de collines
lacustres, assez élevées pour masquer le plus souvent
les hauteurs (éocènes[?]) sur lesquelles elles s'appuient. Cependant,
dans certains endroits, et entre autres à 2 lieues
environ au nord-est de Khadin Sara, les hauteurs (éocènes[?])
constituent les bords méridionaux de la vallée, sans l'intermédiaire
des dépôts lacustres.
Entre Kavak et Alibeï Koï, des calcaires appartenant
probablement au terrain tertiaire inférieur, surgissent çà et
là en buttes sporadiques le long de la limite orientale de hi
surface ondulée qui sépare Kavak d'Alibeï, tandis que du
côté opposé (au sud-ouest), les dépôts lacustres masquent
complètement les extrémités de l'Assar Dagh, ce qui est
notamment le cas dans les parages situés à 3 lieues environ
au sud-est de Kavak, où ces dépôts forment des collines
linéaii-es de calcaire horizontalement stratifié, creusé çà et là
en cavernes spacieuses et chamarré d'alvéoles et de tubes,
qui sont autant d'empi'eintes et de moules de coquilles lacustres
et de tiges végétales plus ou moins indéterminables;
toutefois, on y reconnaît assez distinctement deux espèces
chilTi-e des villes y dcpassail de beaucoup celui desvillaffes acUiels; en
sorte quo si l'on pouvait ajouter aux villes indiquées par les anciens tous
les •pu.;/i qu' ils passent sous silence, on serait étonné de l'énorine population
concentrée jadis dans ces déserts arides, que le pèlerin traverse à présent
sans rencontrer un être humain quelconque pendant plusieurs heures
et ([uelquefois pendant des journées entières.
C H A P I T R E VIII. 349
de Limnée, dont l'une est la Limnea ovata. Drap., et l'autre
appartenant au gi-oupe des Limnées auquel VAmphipeplca
glutinosa sert de type\
A mesure qu'on s'avance le long du l'evers oriental de
l'Assar Dagli dans la direction d'Alibeï Koï, on voit les dépôts
lacustres d'abord s'abaisser et puis disparaître complètement,
de manière à Laisser à découvert les flancs de la
montagne qui surgit sous la forme d'une crête nue, composée
de strates inclinées au sud-ouest. Cependant, plus près
d'Alibeï Koï, les dépôls lacustres reparaissent pour masquer
de nouveau l'Assar Dagh. Ils forment de nombreuses
rangées de collines, qui vont en s'aijaissant au sud-est
d'Alibeï Koï, en sorte qu'entre ce village et Souleïman
Haclji Koï,, la plaine devient complètement horizontale, revêtue
de sable blanc calcaire très-fin, que les pas des chevaux
soulèvent en tourbillons fort incommodes pour les
yeux du cavalier \
A peu de distance au sud-est d'Alibeï Koï, dont l'altitude
est de 1,03G mètres, se trouve le Tcharchembè Sou,
cours d'eau qui sort du Soghla Gueul et se perd dans les
•I. Les alvéoles et les tubes creux dont ces calcaires sont chamarrés
servent aujourd'hui d'habitation à une petite espèce de guêpe Tort incommode
pour les chevaux sur lesquels elles s'abattent en innombrables essaims.
2. Lorsqu'au mois d'octobre 1848, je parcourais la vaste plaine poudreuse
(jui se déploie entre Alibe'i Ko'i et Soule'iman Iladji, j e n'y observai
que quelques rares plantes, toutes appartenant aux espèces exclusivement
orientales, et parmi lesquelles figurait l'Al/iagi maiirorum, Tourn., plante
remarquable parce qu'elle est du nombre de celles auxquelles plusieurs
botanistes, et entre aulres M. Spach, ont cru pouvoir attribuer la production
aponlanée, par voie d'exsudation, de la substance célèbre sous le nom
de .Vanne, qui servit, dit-on, d'aliment aux Hébreux pendant leurs pérégrinations
à travers les déserts de l'Arabie.