r ^ i
14 T E R R A I N ÏERÏ1ATR1Î MOYEN. CHAPITRE PREMIER.
Si, de plus, ces explorations confirment l'iiypothèse q.ue
j'ai provisoirement admise, en rangeant dans le terrain tertiaire
moyen les dépôts lacustres de la côte méridionale de
la Troade, dépôts caractérisés par des conditions stratigraphiqiies
particulières, on se trouvera peut-être dans le cas
de rapporter au même âge plusieurs sédiments lacustres de
l'Asie JMineure également à couclies redressées, mais ne
renfei-mant que quel([ues empreintes de lymnées et de planorbes,
fossiles qui, on le sait, n'ont que peu de valeur pour
la classification chronologique des roches qui les possèdent,
ce qui ne permettrait de déterminer l'âge de ces dernières
que seulement à l'aide de considérations stratigraphiques;
or, dans l'état actuel de nos connaissances de cette contrée,
je n'ai point osé donner à ces considéi'ations une importance
aussi désivive, et c'est pourcpioi j'ai cru devoir comprendre
provisoirement dans les terrains tertiaires supérieurs ceux
des dépôts lacustres que le redressement de leurs couches
pourrait faire considérer comme plus anciens que les dépôts
horizontalement stratifiés, mais sans que les caractères
paléontologiques soient de nature à leur assigner une place
positive. Si je me suis permis une exception à l'égard des
dépôts lacustres de la côte méridionale de la Troade, c'est
que la présomption en faveur de leur âge se trouve corroborée
par leur proximité, d'une part avec le dépôt miocène
(marin) de la côte occidentale de la Troade et d'autre part
avec les dépôts lacustres de Smyrne, rangés par M. Strickland
dans le terrain tertiaire inférieur, mais qui pourraient
tout aussi bien appartenir au terrain tertiaire
moyen' ; d'ailleurs, des dépôts lacustres de ce dernier âge
sont développés dans l'île d'Eubée, ainsi que sur le continent
grec.
11.
J . e s dépôts miocènes (ou probablement tels) que je viens
de signaler sur le littoral méridional de la presqu'île de la
Troade, se trouvent séparés par toute la ligne littorale occidentale
de l'Asie Mineure des dépôts tertiaires moyens dont
j'ai constaté l'existence dans la Carie, notamment dans la
région orientale de la chaîne du Lida ainsi que dans les
parages de Davas. Nous commencerons par les dépôts situés
entre Geramo et Moughla, dans une région que nous avons
déjà parcourue en étudiant les terrains de transition\
Lorsque du village de Geramo, situé sur le versant méridional
de la chaîne de Lida, on se dirige au nord-est
pour se rendre à Moughla, on voit, presque au sortir de
Geramo, les calcaires foncés du terrain de transition'^
remplacés par un calcaire d'un jaune sale, renfermant
beaucoup d'empreintes de fossiles lacustres, surtout de
Lymnées, Planorbes et Paludines associées à des Pecten, voisins
du Peclen solarium, Lam.; ce qui semblerait indiquer
que ce dépôt a été formé dans une eau saumâtre, probablement
à l'époque miocène. Ce dépôt fossilifère peut avoir
du sud-ouest au nord-est une extension de près d'un kilomètre
et est séparé par le terrain de ti'ansition (?) d'un
autre dépôt miocène situé à une altitude considérable, à
environ 2 lieues au nord-est de Geramo.
I. Voyez Terrains 1erliaires inférieurs, p. 173.
^. Voyez Terrains de transition, p. SîO-.oTS.
2. Ibid., Diagramme de la page 570.