2 is T E R K A I N TERTlAIliE SUPÉRIEUR.
vium, la portion centi'ale du liassin se serait encore ti'ès-Icntement
affaissée jusqu' au niveau qu'elle présente aujourd'hui.
La physionomie extérieure de la plaine d'Eskischehr ne
rappelle les régions lacustres de l'Asie Mineure que par
l'absence complète d'arbres, mais elle s'en distingue par
un relief beaucoup plus accidenté et surtout par sa belle
végétation herbacée. Sous ce dernier rapport, la plaine
d'Eskischehr, aussi bien que celle qui s'étend depuis Sidi
Gazi ' jusque près de Sivrihissar, et qui n'est en quelque
sorte qn'une prolongation de la première, pourraient être
comparées à de véritables prairies. Lorsque, le 27 mai i8/i9,
je traversai ces contrées, je cheminai presque constamment
s u r . u n tapis diversement colorié par les fleurs épanouies
d'une foule de Légumineuses, Borraginées, Cai'yophyllées,
Uenonculacées, Labiées, etc. -
Le plateau qui portel e village de Sari Odjak, et qui, ainsi
que nous l'avons vu, est le renflement le plus considérable
de la plaine d'Eskischehr, s'abaisse par une pente trèsdouce
vers la vallée du Saïd Tchaï, mais au sud comme à
l'est de cette dernière, la contrée se relève de nouveau, surtout
dans la première dii'ection où la vallée est bordée par
I. L'ancienne Prymnessus ou Prymnesia. Ce petit Ijoin-g, qui n'offi-e
p r e s q u e plus de traces d'antiquités, a un intérêt particulier pour les Musulmans
à cause de la lonibe de Sidi-el-Iiatlal, surnommé Seid-el-Gazi,
( S e i d le conquéranl) tué dans une bataille contre les Grecs en 139,
sous le règne du calife l laroun - al - Raschid. C'est là l'origine du nom
d e Sidi-Gazi ou Seid-el-Gazi, que porto aujourd'hui l'antique Pnjmnessus.
t . Au nombre des espèces dominantes, j'observai : Aslragalas christiamisA..,
Adonis vernalis, L., Sijniphylum analolioum, Roiss., MoUkia
angustifolia, Jlontbr., SciUellaria orientali,^. L. et Silene cryplaiitka,
Monibr.
C H A P I T R E V. 249
le massif de kirkkiz Dagli', qui au reste ne constitue qu'tm
accident comparativement peu important, car, malgré ces
intumescences locales, le caractère dominant imprimé à
toutes ces vastes surfaces est toujours celui de plaines ou
plateaux élevés, parfaitement déboisés et plus ou moins
exclusivement composés de dépôts à facies éminemment
lacustre.
C'est à des dépôts de cette nature que se rapportent les
c a l c a i r e s jaunâtres horizontalement stratifiés (à l'exception
de quelques légers redressements locaux) dont sont composées
les collines allongées et aplaties qui sillonnent la
contrée entre llarab Euren et Tcherkeslu et entre ïcherkeslu
et Kaïmas. Cependant sur l'espace qui sépare ces
deux derniers villages, les dépôts à facies lacustre se trouvent
interrompus çà et là par des affleurements de la roche
subjacente appartenant probablement aux terrains de transition;
c'est un calcaire gris, veiné ou panaché de rouge, à
cassure esquilleuse, éclatant sous le marteau comme de la
dolomie; il forme deux bandes placées à peu de distance
l'une de l'autre et se projetant bien avant dans la plaine
comme deux promontoires surbaissés, dirigés du sud-est-sud
au nord-ouest-nord. Ue plus, dans la contrée dont il s'agit
(entre Tcherkeslu et Kaïmas), les dépôts à facies lacustre
se trouvent masqués par une épaisse nappe diluvienne de
galets, s'élendant jusqu'aux rochers syénitiques qui se
dressent dans les parages limitrophes de Kaïmas.
Ainsi que nous l'avons vu'-, ces rochers sont séparés
par un espace d'environ 3 lieues d'un autre groupe syéni-
I . Littéralement moningne aux qnaranle vierges.
Ì. Boches évuplives,'\\. 366.