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le Samaria. La rivière est ici passablement rapide et Iraversée
par un beau pont antique. Au sud de Tchandir,
on voit se dresser majestueusement l'Emir Dagli, tandis
que, du côté de l'ouest, l'horizon n'est limité que par
la plaine probablement lacustre qui se déploie à perte
de vue.
A peu de distance au sud-ouest de Tcliandir. le gypse
est remplacé par des calcaires blanchâtres renfermant çà et
là des empreintes et moules de coquilles lacustres ; en même
temps la contrée se revêt d'une riche végétation herbacée;
c'est un immense désert verdoyant qui eCit pu nournr une
nombreuse population, mais oii l'on n'aperçoit aucune trace
humaine, à l'exception de quelques tentes isolées de Turkmènes
nomades. Ces plaines abondent en trutïes blanches,
que les Turkmènes consomment comme un légume vulgau-e
et qu'ils vendent par poignées pour quelques paras (centimes).
Entre Tchandir et Tatar, mais surtout entre lalar et
Dermen, la vallée du Sakaria s'élargit en une vaste plaine
hérissée d'herbes palustres qui, sur plusieurs points, envahissent
complètement la rivière ; cependant du côté du nord,
cette surface unie est interrompue par le massif comparativement
assez considérable de l'Araïk Dagh, qui paraît etre
composé également de calcaire lacustre; par contre, dans la
direction du sud, l'horizon ne se trouve limité que par les
contours vaporeux du groupe de l'Emir Dagh.
En continant à remonter le Sakaria depuis Tatar jusqu'à
Tadjir, on est frappé de la variété des allures qu'oiïre
celte rivière : tantôt coulant avec rapidité en formant meme
de petites cascades, comme p a r e x e m p l e entre Tchakmak et
Tadjir. tantôt réduite presque à l'état de marais ou de lon-
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drières, hérissés d'herbes palustres, ainsi que cela se présente
dans les parages de Tadjir, où les eaux paresseuses
de la rivière décrivent de nombreux détours et sont presque
au niveau de la plaine.
Entre Tchakmak et Tadjir, la vallée du Sakaria est bordée
de chaque côté par une rangée de hauteurs composées
de calcaire lacustre à couches horizontalement stratifiées
avec une régularité admirable. La roche offre sur plusieurs
points des concrétions siliceuses qui ailéctent les formes
les plus variées depuis les stalactites et tuyaux allongés,
jusqu'aux masses globulaires ou mamelonnées, de manière
à rappeler parfaitement les incrustations des eaux
minérales, entre autres celles des sources chaudes de Pambouk
Kalessi. Quelquefois ces substances constituent des
couches de silex plus ou moins puissantes.
Dans les parages de Tadjir, la vallée du Sakaria devient
très-accidentée, en sorte que pour se rendre de Tadjir à
à Ilidja, on franchit des hauteurs assez considérables séparées
les unes des autres par des gorges plus ou moins profondes.
Le calcaire horizontalement stratifié qui compose
toutes ces masses est partout criblé d'empreintes et de moules
dePlanorbes, de Paludines, de Limnées, etc., malheureusement
presque toujours indéterminables, à l'exception des deux
espèces suivantes : Planorbis ThioUieri, Mich, et Paludina
phnjgica, Fisch. Or le Plaiiorhis ThioUieri rattache les dépôts
de Tadjir à ceux d'Ilidja, ce qui pourrait faire supposer
que si ces derniers appartiennent au terrain tertiaire moyen,
ainsi que nous le verrons tout à l'heure, ce terrain se trouverait
également représenté à Tadjir, en sorte qu'il ne serait
pas impossible que les dépôts miocènes lacustres formassent
dans cette partie de la Lycaonie un ovale irrégulier circonlii.
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