CHAPITRE VII.
D Ì r O T S LACUSTRES DE LA PHRYGIE ET DE LA PISIDIE,
Dépôts lacustres entre Kioutaliia et Afioun Karaliissar. — Gorge profonde creusée
dans ces dépôts entre Afioun Karaliissar et Djebedjiler. — Bassin lacustre de
Kassaba. — Passage des sables rouges do la contrée d'Yalowadj aux calcaires
lacustres du bord septentrional du lac d'Égerdir. — Coupe depuis le bord occidental
de ce lac jusqu'au lac d'Ilgun, à travers la chaîne du Soultan Dagli. —
Dépôts lacustres qui bordent l'extrémité sud-est de cette chaîne, entre le lac
d'Ilgun et le bourg de Ladik. — Dépôts lacustres entre Dokouz Khan et Konia.
— Oasis végétale que constitue cette localité. — Bord nord-est du 1-ac de Beïschehr.
— Dépôts de Kerclu renfermant des espèces nouvelles de Planorbe, de
Lininée et de Valvée. — Dépôts entre Serki Saraî et Yaluzlar très-riches en fossiles
lacustres. — Disparition des fossiles dans les parages do Kizil Euren. —
Retraite des eaux du bassin du lac de Soghla. — Contraste entre les espèces
lacustres qui habitent ces eaux et les espèces fossiles que renferment les bords
du lac. — Dépôts lacustres de la vallée d'Agauin Tchaîr, reposant sur les trachytes.
Lorsqu'on se rend de Kioutcahia à Afioun Karaliissar en
passant par Yenidjé Koï et Osmandjik, on voit, au sortir
même d'Yenidjé Koï, percer partout des calcaires et des
marnes blanchâtres, que j'ai provisoirement ranges dans le
terrain tertiaire inférieur, en prolongeant ce dernier jusqu'aux
parages de Serki Saraï, mais tout doute disparaît lorsque,
après avoir franchi plusieurs affleuremenis de roches à facies
de terrains de transition, on descend à Osmandjik, oti
les calcaires marneux renferment des empreintes de Planorbes.
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Parmi les affleurements locaux de roches à faciès de terrains
de transition, qui interrompent le vaste domaine lacustre
compris entre Osmandjik et Afioun Karahissar, les
micaschistes des parages de Deunduré constituent un renflement
assez considérable, flanqué, le long de son revers
septentrional, par une bande de brèche très-compacte, composée
de fragments de calcaire bleu cristallin et de micaschiste.
x4.près avoir franchi le renflement de Deunduré du nord
au sud, on voit reparaître les calcaires lacustres qui s'avancent
jusqu'à la plaine proprenrent dite d'àfioun Karahissai-,
où très-probablement ils continuent sous les puissants dépôts
détritiques c|ui la recouvrent et c{ui sont composés de
sable et de galets, parmi lesquels beaucoup defragments de
roches trachytiques, bien que ces dernières ne se présentent
in silu que dans la proximité immédiate des gi'oupes pittoresques
auxquels est adossée la ville d'Afioun Karahissar.
Au reste, dans la contrée située immédiatement au nord
de cette ville, les roches trachytiques ne constituent qu'un
phénomène local, car, presque de toutes parts, cette contrée
est entourée par les dépôts lacustres. Par contre, les trachytes
forment au nord-est, au sud-ouest et au sud d'Afioun
Karahissar, deux bourrelets gigantesques, réunis par une
bande étroite qui, dans les parages d'Afioun Karahissar, a
moins de 2 lieues d'étendue de l'est à l'ouest. C'est cette
zone réirécie qui sépare les trachytes d'Afioun Karahissar
des dépôts lacustres qui occupent les intervalles entre les
deux chaînes parallèles de l'Émir Dagh et du Soultan Dagh,
et entre cette dernière et les lacs d'Égerdir et de Beïschehr.
Nous visiterons successivement ces deux zones intermédiaires,
en prenant Afioun Karahissar pour point de départ.
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