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en Asie Mineure, le foyer principal des dernières érnplions
volcaniques se trouvail dans la proximité d'un milieu lacustre
et en dehors de toute action de la mer; seulement la fanne
cjui animait les bassins lacustres pliocenes et quaternaires de
l'Auvergne était aussi riche et aussi variée que celle des
bassins lacustres contemporains de l'Asie Mineure était
pauvre et monotone.
Y1IÍ. Ayant échappé à la première période de refroidissement
signalée par l'époque sarìuale, l'Asie Mineure fut
également préservée de la période glaciaire, de même que
de la plupart de ces catastrophes diluviennes qui ont laissé
en Europe et dans le nouveau monde tant de souvenirs de
leur passage, en jonchant la surface de ces continents de
nombreux débris organiques.
Quelles que puissent être les causes qui ont privé l'Asie
Mineure de ces important s monuments géologiques, l'absence
ou du moins l'extrême rareté de ces derniers n'en constitue
pas moins un phénomène remarquable.
IX. La présence d'un nombre très-considérable de
lacs en Asie Mineure est peu favorable à l'hypothèse qui
attribue le creusement des bassins lacustres à l'action des
phénomènes glaciaires.
X. Quoique soustraite en grande partie aux catastrophes
glaciaires et diluviennes, l'Asie Miiieure a éprouvé
pendant l'époque quatei'naire et peut-être même pendant
l'époque moderne de nombreux mouvements d'immersion et
d'émersion, dont quelques-uns eurent lieu à une époque
contemporaine de l'homme, ainsi que l'on en voit des exemples
dans les environs de Smyrne (p. 383), et sur les côtes
de la Lycie (p. 387) , delaCilicie (p. 388), de la Thrace
(p. 378) et de la mer Noire [Terr. lerL. inf. p. 2'J8). Ces
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récentes oscillations du sol de l'Asie Mineure, aussi bien (|ue
les fréquentes commotions c|ui ne cessent de l'agiter encore
aujourd'hui, prouvent que les agents volcaniques ont co)iservé
dans ce pays un certain degré d'activité, et il est
même probable C|ue ce sont les trachytes qui y représentent
aujourd'hui comme jadis le foyer principal de celte activité,
car d'une part ce sont les massifs trachytiques, tels que le
mont Argée et ceux de la côte de la Troade, auxquels se rapportent
la majorité des phénomènes éruptifs constates soit
par l'histoire S soit par les traditions^, et d'une autre part
les produits des dernières éruptions de l'île de Santorin se
rattachent également au même type de roches trachyliques
si répandues sur le littoral de l'Asie Mineure, dans la proximité
duquel se trouve Santorin; enfin, c'est encore cette
zone trachylique du httoral de l'Asie Mineure, noiamment
les régions limitrophes de Smyrne et d'Aïvaly qui, selon
M. Fouqué% a servi de centre d'ébi-anlement aux violentes
secousses dont l'île de Mytilène vient d'être le théâtre ( le
G mars 1867).
XI. La période nioderne otlVe en Asie Mineure un intérêt
tout particulier, à cause de ses relations intimes avec les
annales de l'iiistoire, puisque c'est à l'aide de documents
de cette nature, que l'on peut constater et pour ainsi dire
suivre pas à pas un grand nombre de phénomènes physiques
plus ou moins importants, qui signalèrent cette période
en Asie Mineure; en sorte qu'il n'est point de contrée peutêtre,
oîi il soit permis autant que dans cette classique pé-
1. Yoj^ez Roches éruplives, p. '140.
2. Ibid., p. 25.
3. Voyez Comptes rendus, etc., t. LXVI, p. 3â6.