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170 TERRAIN TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
nosus; la présence de cette forme franchement marine du
groupe nummulilique au milieu des coquilles lacustres ou
d'eau saumûtre indique sans doute la proximité immédiate
du premier de ces terrains, dont les fossiles ont pu éprouver
un mélange mécanique avec ceux des dépôts superposés,
mélange que la puissance très-peu considérable de ces
derniers a mis d'autant plus facilement en évidence.
A Balulvly, les carrières composées de calcaire blanc
crayeux ou compacte renferment également une quantité
innombrable de moules de Mactres. Les beaux cimetières
grecs de Balukly, qui s'étendent à l'ombre de superbes
platanes, sont encore dans le domaine des dépôts lacustres
(ou d'eau saumâtre), localement recouverts par un diluvium
très-épais ; en sorte que ce domaine embrasse probablement
la pointe occupée par le nouveau sérail, et se prolonge
le long des muj's de Constantinople jusqu'au commencement
du fauboui'g d'Eyoub, oi\ l'on voit affleurer le
terrain dévonien.
Les Mactres si caractéristiques (surtout par le nombre
des individus) pour les environs des villages situés immédiatement
au sud-ouest et cà l'ouest des murs de Constantinople,
tels que Makrikoï, Yidos, Litros, Balukly % etc.,
continuent a dominer dans la contrée ondulée comprise
entre la capitale et le golfe du Petit-Pont; ce sont partout
•1. Outre les espèces observées par moi dans ces localités, M. Strickland
(^'oyez On Ihe Geology of Uie Bosphoriis, etc., dans les Transact, of Lhe
Geol. Soc. of London, t. V, p. 340) y signale encore les suivantes : llelix,
voisin de IL 'pomalia, H. rufescens, Bulimus, voisin des B. monlanits et
aculus, Planorbis, voisin de P. alba, ainsi que beaucoup d'espèces indéterminables
appartenant aux genres Cypris, Polamides, Nerilina, Clausilia,
Maclra et Cardium.
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CHAPITRE II. '171
des calcaires siliceux ou marneux, soit friables, soit trèssolides
et même crisLallins, pétris de moules et d'empreintes
de ces bivalves. Cependant, lorsque des villages en question
l'on s'élève plus au nord pour se rapprocher de la lisière
du terrain dévonien, non loin de laquelle se trouvent les
villages de Kutchuk Kevi, Kavas Kevi et Kalfa Kevi, on
voit les Mactres associées à d'autres bivalves, et même à
quelques univalves, malheureusement presque toujours à
l'état de moules ou d'empreintes indéterminables.
Ainsi, les pentes méridionales des hauteurs qui portent
Kalfa Kevi sont revêtues de masses de calcaire jaunâtre
marneux, pétri de fragments de coquilles, parmi lesquelles
on distingue une petite Cardite ainsi que quelques Clausiles.
Après avoir franchi ces hauteurs pour descendre dans la
vallée qui débouche vers le golfe du Petit-Pont et dans laquelle
se trouve le poste douanier de Kutchuk Boghaz, on
voit les bancs horizontaux de calcaire lacustre acquérir une
grande puissance; ils se dressent en véritables remparts
tout autour du golfe du Petit-Pont. L'isthme qui s'avance à
travers l'embouchure de ce golfe et qui peut avoir 1 kilomètre
de largeur, est une saillie de son littoral occidental,
également composé de calcaire lacustre, car celui-ci perce
à travers les dépôts détritiques qui recouvrent superficiellemeirt
cette langue de terre et lui donne l'apparence d'un
appendice alluvial.
L'espace qui sépare le golfe du Petit-Pont de celui du
Grand-Pont est un steppe presque inhabité, revêtu d'un
gazon assez touffu qui ne laisse que çà et là percer les calcaires
lacustres ; mais de même que ces calcaires encadrent
de rochers élevés le golfe du Petit-Pont, ils présentent également
un développement considérable tout autour du golfe
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