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•254 TIÎKRAIN TEUTIAIRIÍ SU PÉRI F, UK.
les gypses do Kepea n'olIVent aucune Irace d'organisme
marin, et d'ailleurs le caractère lacustre de ces dépôts trouve
une preuve de plus dans la présence de certaines substances
siliceuses appartenant à des végétaux phanérogames. Parmi
les infusoires (Diatomacées) dont il s'agit, il en est un
caractéristique pour le terrain lignitifère {Braunkohlenformaiion),
c'est la Pinnularia rhenana, qui constitue un trait
distinctif des lignites de Rott. De plus, Eunotia longicornis
et phrygia sont des formes aussi caractéristiques en ellesmêmes
que fréquentes dans les dépôts de Kepen; or la
première a déjà été trouvée dans la poussière charriée par
les vents alizés, tandis que la deuxième est une espèce nouvelle.
Amphora paradoxa et Discoplea phnjgica sont des
formes exclusivement propres aux dépôts de Kepen, lesquels
renferment également la Fragilaria paradoxa, dont la présence
a été constatée dans le Jourdain. Ce qui est surtout
remarquable, c'est le nouveau genre Desmonds consistant
en trois espèces, parmi lesquelles l'une a été signalée comme
vivante à Aleppe. 11 résulte donc de toutes ces considérations
que les dépôts de Kepen sont d'origine lacustre et se
rapportent au terrain tertiaire de l'époque des lignites
[Braunkohlenzeit). »
Mais, ainsi que M. Ehrenberg le fait observer, il resle à
expliquer comment les calcaires renfermant les organismes
lacustres se sont introduits au milieu des cristaux de gypse
de manière à les incruster et à leur servir de ciment, question
dont je ne suis pas cà même de donner une solution
satisfaisante. Quoi qu'il en soit, il est certain que tout en
étant antérieurs aux incrustations calcaires, les gypses ont
du avoir été exposés à l'action lente et partielle des eaux
douces qui occupaient toute la contrée limitrophe et qui
CHAPITRE V. i :•)!'.
auront pénétré dans les gypses non en les recouvrant complètement.
mais seulement par des inflltralions locales.
Aussi ai-je marqué sur ma carte indifféremment comme
lacustre et sans tenir compte des dépôts gypseux, toute la
contrée comprise entre Kepen et Tchandir. Quant à l'âge
de ces dépôts, autant qu'il peut être déterminé par les nombreuses
Diatomacées qu'il renferme, nous avons déjà vu
que M. Ehrenberg les considère comme contemporains des
lignites de Rott, qui se rapportent très-probablement au
tei-rain tertiaire moyen.
Par sa physionomie extérieure, la contrée située entre
Kepen et Tchandir rentre complètement dans le type
caractéristique pour la majorité des régions lacustres de
l'Asie Mineure , type dont bien peu de localités, notamment
celles composées de calcaire solide, s'éloignent quelquefois,
eu égard à leur riche végétation herbacée; or
ici, même cette déviation locale n'a pas lieu, car les calcaires
et marnes généralement crayeux et friables, aussi
bien que les gypses, ne forment que des masses arides et
pulvérulentes \
Dans les parages de Tchandir, les collines gypseuses se
retirent des deux côtés (à l'ouest et à l'est), pour faire
place à une plaine horizontale assez herbeuse, arrosée par
-I. Cependant j'ai cueilli au milieu des collines gypseuses quelques
plantes intéressantes et rares, parmi lesquelles figurent : Hedysarum cappadocicum,
Boiss., et Brassica persica, Boiss. La première est exclusivement
propre k la Cappadoce (rives de l'Euphrate) et à TArménie (parages
de Tortoum) ; quant a la deuxième, c'est une forme persane que j e n'ai
li'ouvée que dans trois localités de l'Asie Mineure, savoir dans les parages
de Kepen, en Lycaonie près des lacs salés, et en Cappadoce dans les environs
de Kaïsarié.
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