ni
T E R R A I N TERTIAIRIÎ SUPÉRIEUR,
scrii par des lignes qui passeraient par Kepen, ïcliandir,
Tchakniak, Tadjir et Ilidja' .
11 ne m'a pas élé possible de découvrir la ligne de
démarcation précise entre les dépôts lacustres d'ilidja et les
roches beaucoup plus anciennes qui dominent dans la
région de Haïmané, et que j'ai cru pouvoir ranger ]irovisoirement
dans le terrain jurassique^ Le fait est qu'à mesure
que l'on s'éloigne de Baba Eyoub pour se rapprocher
d'Ilidja, on voit de plus en plus apparaître au milieu d'un terrain
évidemment plus ancien et à couches fortement redressées,
des lambeaux de calcaire lacustre horizontalement stratifié.
qui finit par composer exclusivement la vallée dans les
parages d'Ilidja. Aussi, à peu de distance au nord-est de ce
village, on voit toutes les hauteurs horizontalement rayées
avec une surprenante symétrie. Le calcaire qui compose ces
hauteurs est d'une teinte blanche à texture poreuse, à cassure
conchoïde, alternant avec un conglomérat ou avec un
grès jaune, friable, à grain tantôt très-fin, tantôt plus ou
moins grossier. Aussitôt que l'on est entré dans ce domaine
à facies éminemment lacustre, la contrée prend une physionomie
particulière, car elle perd son caractère montagneux
et se développe en surfaces ondulées, revêtues d'un gazon
touffu ; toutes ces collines aplaties et diversement coloriées
sont composées de calcaire ou de grès.
'I. Tout à côlé d'Iliflja, dont l'altitude est de 870 mètres, se trouve une
source qu'encadre un mur grossièrement construit en cailloux ; elle a les
dimensions d'un petit étang peuplé de gros poissons auxquels les habitants
s ' a b s t i e n n e n t de toucher, parce qu'une tradition populaire prête un caract
è r e sacré à cette pièce d'eau. De l'extrémité nord-ouest de cette dernière
sort le ruisseau qui porte le môme nom que le village (Ilidja Sou), et débouche
dans le Sakaria.
2. Voyez Terrain jurassique, p. 9.
C H A P I T R E V. 269
C'est entre Sivri^ et Ilidja, mais surtout dans les environs
iiîimédiats de ce dernier village que les calcaires marneux
grisâtres sont riches en restes organiques, parmi
lesquels dominent les espèces suivantes :
Hélix.. .. ponlica, Fiscti^
Planorbis Thiollieri, Mich.
— subpyrenaictis, Noul^.
Vivipara, indéterm.
Paladina phrygica, Fisch.
Hijdrohia, indéterm.
La présence parmi ces fossiles des Planorbis subpyrenaicus
et Tluollieri, a cela d'important qu'en France, en
Allemagne (bassin de Mayence) et en Grèce, la première
espèce caractérise les dépôts miocènes, et qu'il en est de
même de la deuxième pour ce qui concerne la France, car
en Grèce (Megara), le Planorbis Thiollieri, a plutôt un
caractère pliocène; or la présomption en faveur de l'âge
miocène à l'égard des dépôts d'Ilidja, reçoit une nouvelle
force de ce fait, qu'Ilidja n'est qu'cà dix lieues au nord-est
de Kepen, localité qui, comme nous l'avons vu (p. "252),
suggère également une semblable présomption.
11.
Le coup d'oeil rapide que nous venons de jeter sur les
dépôts lacustres situés dans la partie de la vallée du Sakaria
1. Petit village situé à une altitude de 990 mètres.
2. Voyez Paléontologie de l'Asie Mineure, p. 3^2.
3. Ibid., p. 336, pl. VI, fig. 9.