iîS TERR A INS POS T - T E 11 T IAI R E S.
aperçoit presque pas sur celui qui fait face au premier,
bien que l'un et l'autre soient également composés de Iracbyte,
il devient probable que les ruisseaux empruntent le
carbonate de chaux qu'ils déposent, aux hauteurs situées
Test) derrière le bord oriental.
Les travertins qui renferment une foule de tiges et de
feuilles fournies par la végétation des lieux mêmes, souvent
encore tout fraîchement empâtées, oflVent la plus
grande variété sous le rapport de leur structure et de leurs
formes. Ce sont tantôt des tubes diversement i-amifiés et
articulés, ou des lames cristallines rayonnant du centre à la
surface, tantôt des grains pisolithiques isolés ou agglutinés,
tantôt enfin des substances crayeuses disposées en zones
concentriques et constituant des corps globulaires de 7 à
8 centimètres de diamètre. Toutes ces masses se présentent
soit en fragments détachés, soit en véritables rochers à contours
souvent fantastiques.
Les formes variées de ces dépôts, ainsi que les nombreux
aqueducs antiques qui traversent la vallée en lignes
bi-isées, et paraissent aune certaine distance superposés les
uns aux autres, produisent le plus gracieux tableau qu'il soit
possible de s'imaginer, surtout lorsqu'on le contemple par
une belle journée d'été, quand les rayons du soleil animent
de mille teintes irisées les gerbes d'eau qui ruissellent
par-dessus les aqueducs, ou les innombrables stalactites
qui les entourent et dont les blanches surfaces contrastent
avec l'émeraude d'une vigoureuse végétation ^ Aussi, sans
I. Les masses de travertins disposées ie long des flancs des rochers
trachytiques qui forment le bord orientai de la vallée du .Mélès, sont percées
de groites et de niches nombreuses, parmi lesquelles il en est une
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offrir le spectacle imposant ni des colossales incrustations
de Pombouk Kalessi ni des dépôts grandioses de Tivoli ou
de Clermont-Ferrand, la vallée de Sainte-Anne a une physionomie
stu'(/enerù- qui lui assigne une place sinon de premier
ordre, mais du moins d'un rang encore assez respectable
parnii les localités pittoresques de l'Asie Mineure,
contrée si riche en sublimes tableaux de la nature*.
Les sédiments de travertin continuent le long de toute
la vallée de Melès jusqu'à la plaine de Sedi Ko'i, où ils se
confondent avec les dépôts détritiques qui revêtent une
bonne partie de cette plaine. Mais avant d'étudier l'extension
que présentent ces dépôts au sud de Sedi Koï, je dirai
quelques mots sur leur développement à l'ouest de Smyrne,
notamment dans la péninsule ionienne, bien que malheureusement
je n'en aie visité que les régions comprises entre
Smyrne et Kelisman, Kelisman et Sivrihissar et enfin le corassez
spacieuse et accusant par sa régularité le travail de la main de
l'homme, c'est celle qui est désignée par le nom de grotte d'Homère, car
d'après une tradition populaire, répandue surtout parmi les Grecs de
Smyrne, cette grotte aurait servi de retraite au grand poëte qui y aurait
composé ses chants immortels.
1. Les phénomènes que présente la vallée de Mélès et, sur une échelle
infiniment plus grande, le plateau de Pambouk Kalessi, ne sont que des
manifestations locales des mêmes propriétés incrustantes que possèdent en
Asie Mineure beaucoup de cours d'eau, mais dont l'action est bien moins
sensible, parce qu'ils ne se trouvent point dans les conditions favorables
au développement de leurs produits. Ainsi, pour ne citer qu'un seul
exemple, les conduits qui répartissent l'eau dans les faubourgs de la ville
d'Amasia et qui sont en grande partie alimentés par l'Yeschil Irmak, se
trouvent si rapidement chargés de dépôts calcaires qui les revêtent intérieurement
de couches concentriques, qu'on a à peine le temps de les en
débarrasser afin de prévenir l'obstruction complète de ces conduits, qui ne
tarderaient pas à être convertis en autant de moules calcaires.