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OU des minces lits de lignite de Lapsaki ( p . 181 ) , dont d'ailleurs
les uns et les aulres ne se trouvent point associés à
des restes d'animaux quelconques, association cjui a presque
toujours lieu dans le bassin de Vienne, aucune trace
végétale n'a encore été constatée dans les dépôts aralocaspiens
de l'Asie Mineure.
V. Il résulte des discordances essentielles entre ces derniers
et ceux des autres pays, sous le double rapport de leur
extension et de leur faune, que les nombreuses et importantes
conclusions auxquelles ont donné lieu les dépôts aralo-caspiens,
tels qu'ils se présentent dans leur développement normal,
ne sont guère applicables à l'Asie JMineure; parmi ces
conclusions figurent celles relatives aux conditions climatériques
de l'époque aralo-caspienne, et à l'énorme aréal occupé
par les sédiments qui se sont formés pendant cette
période. Ainsi, de même que l'Asie Mineure a traversé
l'époque sarmale sans éprouver d'une manière appréciable
aucune action réfrigérante, de même rien ne prouve qu'elle
ait été atteinte par un phénomène semblable pendant l'époque
aralo-caspienne; et pourtant un abaissement de température
très-notable paraît avoir eu lieu pendant ces deux
époques, dans toutes les contrées oii les dépôts sarmates et
aralo-caspiens ont été constatés ^
'I. Ce fait important résulte des longues et consciencieuses éludes
auxquelles se sont livrés MM. Ilôrness, Suess et Stur, les deux premiers
relativement aux fossiles animaux, et le dernier aux restes végétaux des
sédiments sarmates et aralo-caspiens de l'Autriche. En résumant ces divers
travaux, dont les résultats offrent la plus parfaite concordance, M. Stur
{loc. cit.) en conclut que la faune aussi bien que la flore do ces dépôts
accuse un climat décidément boréal, et que, de ¡¡lus, le caractère de la
flore est empreint d'un type asiaLique, puisque les plantes vivantes les
plus analogues à celles de cette flore ne se retrouvent aujourd'hui que
RÉSUMÉ. 47,1
De plus, l'immense développement des dépôts aralocaspiens
en Russie et en Autriche contraste avec le rôle insignifiant
qu'ils jouent en Asie Mineure, surtout le long de
sa côte septentrionale qui est restée presque aussi inaccessible
à la mer sarmate qu'au grand estuaire aralo-caspien,
à la seule exception de quelques points isolés où cet estuaire
aura pénétré sous forme de golfes irès-étroits, dont le plus
allongé se serait étendu jusqu'au plateau arménien peut-être,
du moins à en juger par la présence du Carclium calillus
signalé par M. A b i c h d a n s les dépôts quaternaires qui revêtent
la région entre Erzeroum et Erivan, et reflètent en
quelque sorte la physionomie de la faune aralo-caspienne.
D'un autre côté, si le littoral septentrional de l'Asie Mineure
formait déjà à l'époque aralo-caspienne la limite
méridionale de l'immense nappe d'eau saumâtre qui recouvrait
la surface occupée aujourd'hui par la mer Noire, par
la Caspienne et par l'Aral, y compris la région de la Russie
située au nord de ces deux derniers bassins, de même que
la totalité de la vallée actuelle du Danube jusqu' à Vienne,
et enfin plusieurs points de la Bessarabie, Moldavie, Valachie
et Bulgarie% il est probable qu'une partie de la còle
dans le Caucase, l'Asie Mineure, la Perse, l'Himalava, etc., phénomène
diamétralement opposé à celui constaté par M. Heer dans la flore tertiaire
moyenne de la Puisse, où le type américain prédomine. Enfin M. Stur
[loc. cit., p. 134), fait observer que la fauue et la flore des deux époques
[sarmale Qt aralo-caspienne) n'ont guère suivi la même marche, car, tandis
que plusieurs mammifères ont passé des étages miocènes inférieurs dans
les assises sarrnxUes, et ont été remplacés par de nouvelles formes dans les
assises a Congeria (aralo-caspiennes), beaucoup de formes végétales miocènes
ont uon-seulement traversé les assises sarmMes et celles à Congeria
mais encore ont pénétré dans le terrain quaternaire.
1. Vergi, geol. Grundz., etc., p. 158.
2. Le point le plus septentrional que les dépôls aralo-caspiens atlei