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C H A - P I T R E VI. 'Í69
En parlant du terrain tertiaire inférieur si largËraent
développé dans la vallée que traverse le Geukagatch 8ou, j'ai
mentionné^ les dépôls lacustres dont se trouvent couronnées
les montagnes qui bordent la vallée des deux côtés. C'est à
o lieues environ au nord du petit village de Kouleli, que l'on
voit toutes CCS montagnes obliquement rayées par les couches
redressées des dépôts éocènes, se terminer vers leur sommet
par une large corniche dont la teinte plus claire sert à la
détacher davantage des roches subjacentes. Vue d'eu bas la
corniche paraît également se distinguer des dernières par sa
stratification horizontale; cependant, lorsqu'on a gravi les
flancs des hauteurs pour en examiner de plus près les sommets,
on est tout étonné de trouver que la masse terminale
qui paraissait être composée d'une succession de bancs horizontaux,
et qui pourrait avoir en moyenne une épaisseur de
150 pieds, est au contraire formée d'un grand nombre de
minces couches tordues et plissées en tout sens, plongeant
généralement au nord ou an sud sous des angles de 60 à
80 degrés; et que, de plus, toutes ces strates ou plaques de
calcaire et marne sont pétries de Lininées, Planorbes, Paludines,
etc., malheureusement tous à l'état de moules ou d'empreintes
indéterminables, ce qui est d'autant plus à regretter
que l'anomalie stratigraphique qui les caractérise rend plus
difficile la détermination de l'âge de ces dépôts lacustres.
Au reste, ce phénomène, même dans la vallée dont il
s'agit, ne paraît être que purement local, car à mesure que
l'on descend le Geukagatch Sou vers son embouchure dans
le Hammamlu Sou, les dépôls lacustres offrent de plus en
plus une stratification horizontale; ils envahissent en même
1. Terrains 1erliaires inférieurs, p. 233.
temps les dépôts mummulitiques, en sorte que dans les
parages où s'opère la jonction entre les deux cours d'eau
susmentionnés, les montagnes des deux côtés de la vallee
ne sont composées que de bancs horizontaux de calcaire
lacustre. Ce qui caractérise particulièrement ces montagnes,
ce sont les formes fantastiques des rochers qui hérissent
leurs flancs, et (lui se trouvent tantôt découpés en champignons
gigantesques, tantôt creusés en voûtes et niches ou
taillés en colonnes ou en éventail. Toutes ces formes
bizarres paraissent dues à l'action des eaux, car des deux
côtés de la vallée les surfaces des rochers présentent des phénomènes
de polissage et d'érosion tels que l'action prolongée
des vagues les produit encore aujourd'hui sur nos cotes.
L e c o u r s inférieur du Kizil Irmak {Halijs) ne m'ayanl
point offert de dépôts lacustres bien nettement prononcés,
nous commencerons par la partie de la vallée située un peu
au-dessous du parallèle d'Angora, où entre Evdjiler et Karaketchili
se présentent certains conglomérats et grès horizontalement
stratifiés, que je range provisoirement dans les
dépôls lacustres tertiaires supérieurs.
En effet, à peu de distance au sud-est d'Evdjiler, les
trachytes et les tufs trachytiques à couches redressées se
trouvent remplacés par des dépôts, qui occupent tout l'espace
compris, d'un côté, entre le domaine éruptif d'Evdjiler
et le versant occidental du Kouré Dagh, et de l'autre côté,
entre le revers oriental de cette dernière chaîne et le Kizil
Irmak, bien que, sur plusieurs points, les dépôts dont il
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