486 TERRAINS TEUT. SUP. ET POST-TERT. RÉSUMÉ. 487
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dû être bien aulremeiit prononcée, alors que l'immense
calotte de glace (¡ui recouvrait la Russie n'était qu'à
500 mètres de la mer Noire.
Si, par des raisons dont il est difficile de se rendre compte,
les blocs erratiques n'ont pas atteint la mer Noire, il ont
été également exclus du Caucase, ainsi que nous l'apprend
M. Abicli', qui déclare positivement que « les dépôts des
blocs erratiques, aussi bien que les phénomènes d'érosion
et de polissage relatifs aux premiers, sont étrangers au Caucase;
» le savant géologue russe fait à ce sujet une observation
qui mérite d'être prise en considération sérieuse par
les glacialistes outrés, car il ajoute qu'au Caucase le transport
à de grandes distances de débris et de blocs n'a absolument
rien de commun avec les effets de la période des blocs
erratiques, mais se rattaclie uniquement à l'action d'agents
qui fonctionnent encore aujourd'hui, à l'instar de ceux de
l'époque glaciaire, quoiciue sur une échelle moins considérable.
Ainsi, aujourd'hui encore, les glaciers du Kazbek
transportent une énorme quantité de débris et de détritus
à travers la vallée du Terek, bien au delà de Wladikavkas
jusque dans la plaine; de plus, aux endroits mêmes oii ces
ébouleraents ont lieu, les parois des rochers du Kazbek
ont été polies, et ce phénomène s'y reproduit encore sous
nos yeux; enfin, les torrents boueux qui jaillirent en 18^0
des lianes de l'Ararat ont charrié sur une distance de plus
de 7 verstes (7 kilom., /|.69 mètres) des blocs ayant une
circonférence de 250 à 300 pieds.
D'un autre côté, les blocs erratiques qui se sont si brus-
1. Vercjl, geol. Grunclz. der kank. arm. und nordpers. Gebirge^
p. 1.J8-100.
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quement arrêtés dans la Russie d'Europe sous le parallèle
de 51 degrés, ne paraissent pas non plus avoir pénétré dans
la Russie d'Asie, du moins n'ai-je pas été dans le cas d'en
découvrir des traces dans la chaî ne de l'Altaï; cependant
M. Sewerzof^ en a constaté l'existence beaucoup plus au sud
de cette ch¿lîne, par 42-43 degrés de latitude nord, notamment
dans les massifs montagneux par lesquels le vaste
système de Thianschan se termine dans la région comprise
entre le lac d'Jssy Kul et celui d'Aral; le voyageur russe y
signale sur quatre points diiférents soit des blocs régulièrement
disposés sous forme de moraines qui descendent jusqu'à
la hauteur de 2,500 pieds, soit disséminés sans alignement
précis, mais ayant tous des arêtes tranchantes et
nullement arrondies ou usées, en sorte qu'on ne peut attribuer
leur transport qu'à l'action des glaciers. Toutefois, si
nous descendons encore plus au sud, c'est-à-dire vers le
gigantesque labyrinthe de l'IJimalaya et du Thibet, oii l'on
devrait s'attendre à trouver les pliénomènes glaciaires au
maximum de leur développement, nous les voyons au contraire
disparaître à leur tour, en sorte que les anciens glaciers
du Thianschan ne figureraient que comme une zone
glaciaire isolée, intercalée entre la Sibérie et la Haute Asie;
c'est là du moins ce qui résulterait des études faites par les
frères Schlagintweit dans la Haute Asie, études qui, par
leur précision et surtout par l'étendue des pays qu'elles
embrassent, l'emportent sur toutes celles de leurs prédécesseurs
et de leurs contemporains; or, dans un travail intitulé
Tableau lujpsomélrirjue de l'Inde, de VHimalaya et du Thibel\
1. Zeitschrifl der Gesellsclt. fur Erdkimde zu Berlin, t. H, p. 79,
ann. '1867.
2. Comptes rendus, etc., t. LXV, p. 286.
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