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154 T E R R A I N TERTIAIRIi SUPÉRIEUR.
tfouvenl sillonaés par de nombreux et profonds ravins de
600 à 800 mètres de longuem- le plus souvent dirigés
du nord au sud. L'une de ces gorges, par laquelle on descend
jusqu'à la ville même d'Aïdin, est particulièrement
remarquable. C'est une galerie à ciel ouvert ayant près
d'un kilomèti'e de longueur sur une largem- d'environ
2 - 3 mètres et une hauteur d'une trentaine de mètres. Les
surfaces des deux parois latérales sont tellement unies et
régulières qu'elles paraissent avoir été nivelées à l'aide
d un rabot, et ce qui rehausse la svmétrie de ces espèces
de maçonneries naturelles, c'est la régularité non moins
rigoureuse avec laquelle sont échelonnés les matériaux qui
les composent, car les cailloux et les galets qui forment les
éléments de ce conglomérat se trouvent aussi admirablement
alignés en nombreuses stries horizontales comme si
elles avaient été tracées au cordeau. La gorge dont il s'agit
est désignée dans le pays sous le nom de Zezclenderessi,
ou vallée du tremblement de terre, car, d'après une tradition
répandue parmi les habitants d'Aïdin, elle aurait été le
produit d' une violente secousse c|ue le sol de ce pays a
dit-on, éprouvée il y a environ trois siècles, tradition parfaitement
en désaccord avec les conclusions que le cachet de
symétrie et de régularité imprimé à cette gorge pourrait
suggérer relativement à son origine, en l'attribuant plutôt à
l'action lent'e et progressive des eaux qu'à la manifestation
brusque et pertui'batrice des agents volcaniques.
A l'endroit où Ton débouche de la gorge vers Aïdin, on
aperçoit à l'entrée de la ville deux sources thermales dont
la température était, au moment où je l'observais (le 8 mai
1847, à 2 heures p. m.), de SO" cent., celle de l'air ambiant
étant de 20°. Le goût de l'eau ne relevait guère d'une
C H A P I T R E PREMIER.
manière bien distincte la nature des sels qu'elle renferme;
cependant il m'a paru que le sulfate d'alumine doit y prédominer.
A côté de ces deux sources chaudes, se trouve une
source froide, dont la fraîcheur et la limpidité contrastent
avec .l'impureté, la teinte jaunâtre et la température tiède
de l'eau du Méandre qui sert à l'usage ordinaire des habitants.
Lorsque d'Aïdin on se dirige à l'est le long de la rive
droite du Méandre pour se rendre à Tchardak Keusch, on
voit distinctement que les hauteurs de conglomérat qui entourent
Aïdin continuent à longer le flanc méridional du
Messogis jusqu'au delà des parages de Tchardak Keusch,
et de plus, le grand nombre de galets de gneiss qui jonchent
la vallée semblerait indiquer que cette roche joue un
rôle dominant dans la composition des conglomérats. Au
reste, la portion de la vallée qui, entre Tchardak Keusch et
Aïdin, est une surface parfaitement plane et comparativement
bien cultivée, paraît être composée des mêmes sables,
marnes et conglomérats qui, le long de la lisière méridionale
du Messogis, forment des hauteurs considérables, en
sorte que, selon toute apparence, c'est dans ces dépôts que
cette partie de la vallée est creusée.
Dans les parages d'Yenibazar la série des hauteurs de
conglomérat qui constitue la lisière septentrionale du Messogis
fait défaut à la chaîne qui repi'ésente le bord opposé
(méridional) de la vallée. Un contraste semblable entre les
deux bords se produit également dans la partie de la vallée
qui s'étend depuis Yenibazar jusqu'à Dandouran ; car, tandis
que le Messogis continue à être flanqué par des séries de
conglomérat à contours variés, cette série ininterrompue de
contre-forts intérieurs manque complètement au rempart
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