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522 C O N C L U S I O N S GÉNÉlìALES.
V i l . Lorsque, dans le courant de l'époque pliocène,
après diverses niodificalions dans son étendue, une partie
de la ¡lier sanndte perdit de sa salure, en se convertissant
en un estuaire, où les dépôts aralo-caspiens vinrent se superposer
aux dépôts sarmates, la côte septentrionale de l'Asie
Mineure continua à marquer Je littoral sud d'une vaste
nappe d'eau saunuitre, qin' pénétra dans la mer Egée et laissa
])lusieurs traces de son séjour sur le littoral occidental de la
péninsule; ce qui semblerait indiquer, que c'est pendant
l'époque aralo-caspienne qu'eut lieu la formation du Bosphore
et des Dardanelles, puisque les eaux aralo-caspiennes
n'ont pu pénétrer dans le bassin de la mer'ligée que par ces
détroits, le passage à travers les régions situées plus au
nord élant barré par les massifs du Balkan; cependant le
littoral méridional de la Propontide était déjà ébauché depuis
l'époque tertiaire inférieure, et même, en partie, depuis
l'époque de transition, car les eaux aralo-caspiennes
n'ont laissé aucune trace sur le littoral méridional de la
Propontide, tandis qu'elles recouvrirent le littoral opposé.
D'une autre part, le bassin de la mer Noire n'avait pas encore,
du côté du nord, sa limite actuelle; cette limite ne se
dessina qu'après l'émersion des régions de la côte méridionale
de la Russie, caractérisées par les dépôts aralo-caspiens.
Il est probable que l'émersion de cette côte hil
accompagnée de plusieurs mouvements d'oscillation, et que
c'est à cette cause qu'est dù le redressement remarquable
des couches des divers terrains qui composent la Crimée' ;
ces couches, toutes incli)iées au nord, ne représentent peutèlre
que les bords relevés des mêmes dépôts qui se seraient
I. yoye,?. Tprmin crétnc/^, \). 142.
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fortement abaissés dans le midi de la Russie, phénomène
de dépression qui n'aurait été que la reproduciio)! de celui
qui avait eu lieu dans cette dernière contrée, lors de l'époque
sarmale.
Pendant les dernières phases de la période pliocène,
l'Asie Mineure avait déjà la majorité des contours lilioraux
qu'elle possède aujourd'hui; mais l'iutériem' de la péninsule
était chamarré de bassins lacustres. La prédominance
des sédiments d'eau douce qui en résulta explique en partie
la pauvreté de la faune pliocène de l'Asie Mineure, qui,
sous ce rapport encore, contraste d'une manière tranchée
avec l'Europe. D'ailleurs, il est vraisemblable qu'un gi'and
nombre d'espèces de mollusques tertiaires marins se sont
éteintes en Asie Mineure plus tôt qu'en Europe, ainsi que
paraît l'indiquer la présence dans les dépôts pliocènes de
Rome (p. /|80), de la Sicile (p. /i.8i), de la Grèce (p. ^79),
de l'île de Chypre (p. /|9/|.), etc., de beaucoup d'espèces
qui ne se retrouvent en Asie Jiineure que dans les dépôts
miocènes.
Enfin, ce fut particulièrement pendant l'époque pliocène,
qu'eurent lieu en Asie Mineure plusieurs des éruptions Irachytiques,
dont les éjections pulvérulentes se déposèrent
dans des milieux lacustres et donnèrent naissance à ces
énormes dépôts de tuf, caractérisés par des Diatomacées
et des coquilles d'eau douce. Sous ce rapport, l'Asie Alineure
offrirait donc une certaine analogie avec les régions
volcaniques de Rome et de l'Auvergne, car dans la première
de ces contrées, les tufs paraissent être également
d'origine lacustre, et dans la deuxième, les produits des
volcans éteints sont mélangés avec des brèches boueuses
pliocènes et quaternaii'es ; en sorte qu'en Auvei'gne comme