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assurer en la franchissant à cheval sans le moindre inconvénient.
La plage sablonneuse que forment, le long des bords
septentrional et oriental du golfe de Tchandarlyk, les deltas
réunis du Balcur Tchaï et du ^ladara Tchaï, constitue une
bande presque au niveau de la mer, que celle-ci envahit
quelquefois sur un espace considérable, en y laissant les
dépouilles d'une immense quantité de mollusques. Cependant
cette lisière arénacée et nue, composée, dans les parages de
Tchandarlyk, particulièrement d'éléments trachytiques, n'a,
à l'ouest et au nord-ouest de cette localité, que peu de largeur;
de plus, sur certains points, et notamment entre
Tchandarlyk et Ayasma, les plages alluviales échelonnées
çà et là le long des massifs trachytiques qui bordent la mer,
sont loin d'avoir l'aspect d'arides nappes sablonneuses,
mais au contraire se revêtent d'une herbe haute et touffue.
IX.
Les montagnes qui bordent la côte méridionale du
golfe de Tchandarlyk ne laissent que peu de place au
développemen tde plages alluviales, mais, cà quelque distance
au sud de Karadja FokiaS le littoral oriental du golfe de
Smyrne est en grande partie occupé par le vaste delta du
Gediz Tchaï [Hermus], surface presque horizontale, parfaitement
déboisée, çà et là marécageuse et infestée par les
fièvres paludines qui se manifestent généraleinent déjà dès
I. célèbre Phocea, antique métropole de Marseille.
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le commencement du mois de mai ; aussi, depuis cette époque
-jusqu'au mois de novembre, les Européens évitent de s'arrêter^
même pendant quelques jours, dans l'im des rares
villages de cette contrée, où d'ailleurs aux exhalaisons pestilentielles
se joint l'énorme développement de toute sorte
' de vermine, dont la peau des indigènes est seule capable de
braver les atteintes
Le delta du Gediz Tchaï se confond insensiblement avec
la plaine également aride et monotone qui s'étend jusqu'au
petit bourg de Mernmen et qui (de même que les bords plats
de la rivière) est composée de sable et d'argile bleuâtre ou
rougeâtre, horizontalement stratifiés et renfermant çà et là
des galets calcaires et trachytiques; cependant à i lieue 1/2
environ au sud deMeinmen, sur le sentier même qui conduit
de ce petit bourg à Smyrne, ces dépôts forment des
collines assez élevées, qui s'étendent çà et là jusqu'aux
parages limitrophes de ]\Iemmen.
Les sables, marnes et argiles, revêtent des formes de
plus en plus variées à mesure que l'on remonte la rivière
au-dessus de Mernmen, en parcourant la large vallée que
borde au sud le Boz Dagh ( Tmohis) et au nord, une autre
1. Ces lieux, aujourd'hui si déserts et si insalubres, étaient jadis peuplés
par les Pélasgues et devaient se trouver dans un état llorissaut, puisque
c'est dans les parages peu éloignés des misérables huttes nommées Tchaouscli
Koï, qu'était située la célèbre Larissa, que Strabon (L. xiii, 257) place
dans la proximité de Cyme, dont les ruines se voient à peu de distance de
Fokia, dans une pittoresque écliancrure du golfe élaïtique. Or, en faisant
rénumération des cliofs les plus fameux qui fournirent leur contingent à la
guerre de Troie, Homère {¡Had. Il, vers. 840) dit: « Hyppothous conduisait
les légions dos Pélasgues belliqueux qui habitent les prairies fertiles
de Larissa; » ce sont ces mêmes prairies qui aujourd'hui ne constituent
qu'une surface aride, déserte et pestilentielle.
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