394 TERRAINS POST-TEUTIAIRES.
I
calcaires dévoniens, mais encore ils ne forment plus de
masses stratifiées et ne renferment que des galets à arêtes
tranchantes; en sorte que tout leur imprime le cachet, de
dépôts formés sur place par la désagrégation de la roche
sous-jacente. D'ailleurs, si les éléments fragmentaires empruntés
à cette dernière se trouvent quelquefois légèrement
roulés et répandus en grand nombre à la surface du sol,
cela peut avoir été le résultat de l'action des eaux atmosphériques,
action qui s'exerce d'une manière très-prononcée
dans tous les environs de Constantinople, où l'on peut fréquemment
constater des phénomènes d'éboulements et
d'érosions se produisant sous nos yeux, de manière que des
sentiers parfaitement praticables se trouvent *tout à coup
remplacés par des ravins profonds, qui modifient plus ou
moins les lignes habituelles de communication.
De même, la disposition en couches régulières et les
formes arrondies des galets qu'elles renferment semblent
devoir assigner une origine diluvienne aux dépôts de sable
quartzeux et d'argiles diversement coloriés qui revêtent
plusieurs points de la partie supérieure de la vallée de
ITounkiar Iskelessi (côte d'Asie), entre autres dans les
parages de Dereseki ; ces dépôts renferment des galets arrondis
de quartz, et, bien que moins fréquemment, de calcaire
et de thonschiefer, ce qui prouverait qu'ils ont été particulièrement
empruntés à la roche sous-jacente qui, en effet,
est composée de quartz. C'est encore au milieu de dépôts
probablement diluviens que se trouve le gros village grec
d'Arnaout Kevi (côte d'Asie).'
-1. Arnaout Koï ou Kevi signifie en turc villaije albanais; c'est le troisième
de ce nom dans la région limitrophe de Constantinople.
lAlMTRE 11.
IL
39.J
Après ce coup d'oeil général sur les dépôts post-tertiaires
des environs de Constantinople, nous allons nous transporter
sur la côte septentrionale du golfe sinueux d'Ismid
[Nicomédie).
Toute cette côte, mais surtout la région comprise entre
le cap Devé Bouroun et la plaine d'Ismid, est bordée par
des dépôts détritiques qui, dans les parages de l'isthme de
Dil Bouroun acquièrent un développement considérable,
car, à l'exception d'un renflement calcaire situé au nord du
village de Hersek et qui paraît être un affleurenaent local de
la roche subjacente (terrain crétacép]), tout le reste de cet
isthme est exclusivement composé de dépôts très-récents
d'argile, de sable et de galets, recouverts d'une mince couche
de terre végétale, çà et là plus ou moins marécageuse.
Depuis Hersek jusqu'à Karamoursal, les dépôts détritiques
forment, le long de la côte septentrionale du golfe
d'Ismid, une espèce de rempart de 2 à 3 mètres de hauteur,
composé de galets symétriquement alignés, au milieu desquels
on aperçoit des fragments de poteries et de briques;
ces dépôts évidemment d'un âge très-récent et peut-être
encore en voie de formation, s'étendent à l'est de Karamoursal
en une bande plus ou moins étroite et finissent par
s'épanouir en une large surface, représentée par la plaine
assez marécageuse d'Ismid.
La nappe détritique qui revêt cette plaine, non-seulement
atteint la rive occidentale du lac de Sabandja, mais
encore se déploie tout autour de ce dernier, en l'encadrant