39S TERRAINS l'OST-TERïlAIRES. CHAPITRE II. 399
111.
Panni les eudroils où la présence de dépôts lacustres
pliocèiies immédiatement au-dessous du diluvium peut être
positivement constatée, ligure la région limilroplie de la
petite ville d'Eskischehr, située non loin du Poursalc Sou,
l'un des tributaii'es méridionaux du Sakaria. Ainsi que nous
l'avons vu (p. 2/i7), les calcaires lacustres qui constituent
des masses considérables tout autour d'Eskisclielir, font
place à de puissants dépôts détritiques à mesure que l'on
s'éloigne au sud-est de la ville, en sorte qu'à Sari Odjak,
on ne voit qu'une vaste surface diluvienne, limitée plus
à l'est par les montagnes que provisoirement j'ai rangées
dans les terrains de transition. Oj-, à 1 kilomètre au nordouest
du petit village susmentionné et à 2 lieues environ
à l'est d'une hauteur calcaire (de terrains de transition [?J)
nommée Tchal Dagh, se trouvent plusieurs travaux d'exploitation
qui ont pour objet la magnésite (écume de mei-)
et consistent en un certain nombre de puits verticaux à
peine assez spacieux pour y laisser passer le corps d'un
homme de petite stature, et à l'abri de tout reproche de corpulence;
ce n'est qu'à de telles conditions que l'ouvrier y
elTectue ses descentes et ses ascensions, en posant alternativement
les pieds sur les gradins ou plutôt sur les saillies irrégulières
taillées dans les deux parois opposées des puits. Ces
trouées verticales ne constituent que des puits de recherche,
car aussitôt que l'on a atteint la couche riche en magnésite,
on la suit à l'aide de galeries d'exploitation, espèces de couloirs
horizontaux, très-bas, fangeux, obscurs et accessibles à
des conditions encore plus exceptionnelles que celles qu'impose
la descente dans les puits verticaux. Ne possédant
point ces conditions, j'eus le regret de renoncer à ce genre
d'exploration, qui seule m'eût permis de me former une
idée précise du gisement du minéral, ainsi que de la nature
des roches traversées par les travaux souterrains.
Autant qu'il me fut possible d'en juger, soit en plongeant
du regard dans l'intérieur de ces puits où je laissais
pénétrer la lueur d'un flambeau, soit en examinant les remblais
accumulés autour de l'oritice des puits et en recueillant
à cet égard des renseignements auprès des ouvriers, les
parois des puits sont composées (de haut en bas) d'une
masse d'argile rougeàtre de 6 à 7 mètres de puissance,
dans laquelle se trouvent disposées, soit pêle-mêle, soit en
couches horizontales, d'abord des conglomérats composés
de fragments de roches diverses, parmi lesquelles prédominent
ceux de serpentine; puis vient une couche de fragments
de serpentine verte et de talcschiste, et enfin une
assise composée exclusivement de fragments anguleux et non
roulés de calcaire blanc d'eau douce. Il est donc probable
qu'en poussant plus avant les excavations, on ne manquerait
pas d'atteindre le calcaire lacustre in situ ; ce qu'au
reste on n'a aucun intérêt à faire, puisque au dire des
ouvriers, le minéral qu'on recherche se trouve localement
concentré dans les couches de conglomérats serpentineux et
talqueux, sous forme soit de morceaux de magnésite pure,
soit de rognons siliceux, revêtus extérieurement par une
écorce plus ou moins épaisse de magnésite.
Ce qui rend plus vraisemblable encore la supposition
que le calcaire lacustre se trouve in situ, immédiatement
au-dessous de l'assise contenant des fragments anguleux de
ri;*!